Rawlings : « Thomas Sankara a planté la graine des événements de 2014 »
C’est parti pour la campagne visant à rendre « hommage à un homme du peuple »! Tous les citoyens du monde sont appelés à déposer dans les tirelires, les urnes, les comptes bancaires mis à disposition pour l’occasion la somme qu’ils peuvent débourser « pour que renaisse d’une autre manière le Président Thomas Sankara ». Les Présidents Kaboré et John Jerry Rawlings (parrain) ont déposé leur contribution lors de la cérémonie officielle de la campagne de lancement des souscriptions volontaires ce lundi 2 octobre 2017 au stade municipal Issoufou Conombo de Ouagadougou.
Le projet du mémorial Thomas Sankara, a indiqué le Colonel Bernard Sanou (ancien compagnon de route du père de la révolution), président du Comité international, « est le condensé de la philosophie et de l’idéal de Thomas Sankara ».
Même si le projet comporte plusieurs enjeux, celui politique prime à ses yeux. « Il s’agit de dépasser tous les clivages politiques et partisans pour se concentrer sur ce qui est essentiel, utile, vital : l’idéal du président Thomas Sankara pour oser inventer l’avenir », a-t-il expliqué. L’heure n’étant plus aux grandx discours, il a indiqué qu’il est temps de passer aux actes comme l’a déjà fait le peuple nigérien qui a été le premier à avoir déjà mobilisé près d’un million de F CFA.
Insurrection d’octobre 2014 : « honorable voyage » du peuple burkinabè
Parlant de clivages, John Jerry Rawlings a vu dans la révolution d’octobre 2014, le fruit de l’arbre planté par le Président Thomas Sankara. Au finish, analyse-t-il, « il y a trois ans l’effort collectif d’une population déterminée à repousser une tentative d’usurper le pouvoir, la volonté, la force et la détermination du peuple sont venues à bout de l’oppression ». Ce fut l’occasion également pour cet homme qui a connu le père de la révolution burkinabè d’août 1983 de partager l’une de ses convictions.
Dès le moment où il a pris la décision de changer le nom du pays pour le faire devenir Burkina Faso « pays des hommes intègres », « Thomas Sankara a planté la graine des événements de 2014 ». L’ancien président ghanéen a qualifié d’« honorable » le voyage dans lequel le peuple burkinabè s’est engagé en voulant faire renaitre Thomas Sankara.
« Il était important que nous reconnaissions au père de la révolution qui a été un symbole de combativité, un symbole qui a développé des valeurs dans ce pays, de pouvoir être reconnu et que sa mémoire puisse transgresser les âges, le pays et les nations », a laissé entendre le Président du Faso Roch Kaboré au sortir de la cérémonie.
La ferveur révolutionnaire est montée d’un cran chez le parrain de la cérémonie au point qu’il a commencé à raconter une anecdote d’un de ses voyages en avion. Un vol au cours duquel, il a déclaré que le courage dont lui et certains membres de l’équipage font preuve pour grimper à bord d’un avion qui avait un moteur défaillant, pour être ensuite obligé d’atterrir sur la route, ne valait pas celui dont a fait preuve le peuple burkinabè lors de l’insurrection face à des soldats lourdement armés.
« Ce que vous avez fait pour chasser Blaise Compaoré, c’est montrer plus de courage que lui il n’en a eu pour faire décoller cet avion défaillant. Ne perdez jamais ce courage », a déclaré John Jerry Rawlings.
Hailé Gerima foule enfin le sol burkinabè
Fait marquant dans le cadre de la campagne, c’est la présence du cinéaste de renom Hailé Gerima, lauréat de l’Etalon d’or de Yennega au FESPACO en mars 2009. C’est cet homme, a déclaré Bernard Sanou, « qui a refusé de se rendre à Ouagadougou afin d’y recevoir son trophée en guise de protestation contre l’assassinat du Président Sankara ». En effet, l’auteur de « Teza » avait préféré envoyer sa sœur et coproductrice Salome Gerima pour recevoir le prix.
En attendant, le président du comité international appelle à remplir les urnes, les comptes bancaires « pour que renaisse d’une autre manière le Président Thomas Sankara ». Au détour d’un calcul rapide, il a indiqué que « si 10 millions de Burkinabè donnent chacun 100 francs, en un mois de collecte, le mémorial sera financé par le peuple à hauteur de 1 milliard ». Ainsi, il ne restera plus que 4 milliards à mobiliser dans le reste de l’Afrique et du monde pour voir germer le mémorial Thomas Sankara.
Oui Koueta
Burkina24
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