Situation nationale : Le MPP privilégie la thèse du « complot » !
Les premiers responsables du parti au pouvoir n’ont « pas la phobie de voir partout des complots ». Mais ils sont convaincus sur la base de « coïncidences troublantes » qui crèvent l’œil et qu’il faut avoir le courage de regarder en face, que « le complot il est là ». Suite à cette lecture, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) tient la rentrée politique sous le sceau du défi de la sécurité, de la restauration de l’autorité de l’Etat et de la forte demande sociale.
« La responsabilité de la perte de l’autorité de l’Etat doit être recherchée en partie dans l’Etat lui-même. Mais pour autant, s’interroge Simon Compaoré le premier vice-président du MPP, est-ce une raison pour que chaque citoyen s’établisse dans ses certitudes, conçoive son mode de vie et vive sans égard aux valeurs communes fondatrices de la société à laquelle il appartient ? ». « Assurément non », a-t-il entonné.
Autosaisie de la justice
La situation qui prévaut requiert de l’avis du vice-président du parti un renforcement du dispositif de sorte à « permettre la poursuite et la sanction de tout comportement s’écartant des normes de vie en société ». Le cas du coordonnateur du Cadre d’expression démocratique (CED) s’est invité dans la conférence de presse.
Les responsables du parti au pouvoir ont fait part de leur étonnement suite aux déclarations de Pascal Zaida. Irrité, le vice-président du MPP se demande sur quoi il se fonde « pour oser défier la république, les institutions ? ». En lieu et place de « déclarer qu’on le veuille ou non tu vas tenir », analyse Simon Compaoré, le coordonnateur du CED aurait dû recourir aux structures de l’Etat de droit.
La thèse du complot
Au MPP, la perception faite fait état de « coïncidences troublantes » qui contribuent à effriter l’autorité de l’Etat. « Nous n’avons pas la phobie de voir partout des complots (…) mais le complot est là », affirme Simon Compaoré.
A-t-il des preuves en sa possession pour étayer l’existence d’un complot ? La récente tribune accordée par le général Diendéré en détention à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) à un média le conforte dans son analyse. « Les gens reconnaissent que c’est eux qui sortaient ici pour aller dans le désert rencontrer les Iyag Ag Ali. C’est suffisamment clair, limpide comme de l’eau de roche. C’est-à-dire que ce travail se poursuit sous une autre forme. C’est pour cela on ne peut pas exclure que c’est une manigance ».
Répondre aux revendications des syndicats sans oublier le reste de la population
Outre l’autorité de l’Etat, la demande sociale était à l’ordre du jour de la rentrée politique du parti au pouvoir. Pour le deuxième vice-président du parti (ministre de la fonction publique) un point d’honneur a été consacré au traitement avec beaucoup de sérieux des préoccupations des syndicats. Pour Clément Sawadogo, au vu des « concessions », des mesures prises pour répondre aux sollicitations des travailleurs, l’« on peut dire aisément qu’aucun régime dans ce pays n’a eu le courage de donner ses réponses ».
Et si cela n’a jusqu’ici pas permis de satisfaire tout le monde, c’est parce que, justifie-t-il, les réponses doivent être mises en harmonie avec la condition générale du peuple burkinabè. A ses yeux, « c’est beaucoup, c’est trop ! » que la masse salariale tende vers 50% des ressources que engrangées pour le développement du pays. A la source, pointe-t-il, les « prétentions excessives, exagérées » de certains syndicats.
Tout cela, poursuit-il, au risque de voir les autres couches de la population se plaindre, au risque de compromettre l’avenir des jeunes. « Nous devons pouvoir investir pour développer l’ensemble du pays et préparer l’avenir des générations futures. Nous ne pouvons pas au motif que nous voulons donner des réponses aux prétentions diverses, consacrer toutes nos ressources pour ces réponses », a conclu le deuxième vice-président du « parti du soleil levant ».
Oui Koueta
Burkina24
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