Marchés d’esclaves en Libye : Awadi et Claudy Siar « accusent », Issoufou « s’indigne », Kaboré « condamne »

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Rendu public par des journalistes de CNN, l’« esclavage des temps modernes » dont sont victimes des jeunes sub-sahariens en Libye commence à faire réagir, activiste (Claudy Siar) et bien d’autres internautes, haut-commissariat des Nations unies aux droits humains et quelques présidents africains dont le Nigérien Issoufou Mahamoudou, le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.

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Claudy Siar, l’animateur vedette de l’émission « Couleurs tropicales » sur RFI n’y va pas par quatre chemins pour dénoncer les attitudes et interpeller face à la tragédie en cours en Libye. Comme Didier Awadi qui accuse « les USA de complots contre l’humanité,… la France de crimes contre l’humanité,… d’irresponsabilité devant l’histoire » dans son titre « j’accuse » sur l’album « Un autre monde est possible », Claudy Siar lui « accuse la France, l’Union européenne, l’Union africaine, les Nations Unies de complicité de crime contre l’humanité perpétré par leur allié libyen ».

Il fait partie des premiers à élever la voix pour interpeller les dirigeants africains à agir suite à la diffusion du reportage de journalistes de la chaîne américaine CNN sur la tragédie qui se déroule en Libye. Sa dénonciation a été précédée de celle du Haut-commissaire aux Droits de l’homme de l’ONU. De retour d’une mission qui s’est déroulée à Tripoli du 1er au 6 novembre Zeid Ra’ad Al Hussein avait qualifié ce qui s’y déroule d’«outrage à la conscience de l’humanité ». Il ne s’est pas limité à la critique. Al Hussein dénonce la coopération « inhumaine » de l’Union européenne avec la Libye.

Pendant ce temps, la tragédie suit son cours. Comme Victory, un Nigérian de 21 ans, les migrants qui ont survécu et qui se retrouvent  dans des camps de détention n’attendent plus qu’à être déportés dans leurs pays d’origine. Il raconte sa mésaventure en terre libyenne.

« Sur ma route, j’ai été vendu. A partir d’une semaine, ils ont commencé à me battre pour que l’argent vienne vite. J’étais là-bas pendant 8 mois avant de pouvoir payer et partir. Si vous regardez les gens ici, vous verrez les traces sur leurs corps. Ils sont battus avec des cables électriques. Même dans ton anus, ils mettent des objets tranchants. Vous comprenez ? Beaucoup d’entre eux ont perdu leur vie là-bas »

Deux jours après la diffusion de la vidéo par CNN, le président nigérien a réagi à travers un tweet. « La vente aux enchères de migrants comme esclaves en #Libye, m’indigne profondément » a écrit Mahamoudou Issoufou. Face à la tragédie, il appelle les autorités Libyennes et les organisations internationales, à agir en mettant tout en œuvre « pour que cesse cette pratique d’un autre âge, que nous croyions à jamais révolue ».

 

Ce vendredi 17 novembre, le président burkinabè s’est lui aussi exprimé sur la situation d’esclave que vivent des Africains en Afrique. Roch Kaboré , « condamne avec la plus grande fermeté les horreurs abominables subies par les migrants en #Libye »  et appelle à la suite de son homologue nigérien les autorités Libyennes « à sévir vigoureusement contre le trafic d’êtres humains ».

Claudy Siar qui a pris fait et cause pour ces jeunes Africains vendus sur « ces marchés d’esclaves modernes » poursuit la protestation. Retweetant le président Issoufou, « avec respect », il lui « propose de convoquer l’ambassadeur de #Libye au Niger ». Une manière pour lui de « montrer une grande détermination face à l’inacceptable », parce que « parmi ces jeunes il y a de nombreux Nigériens ».

L’interpellation sur les réseaux sociaux, notamment Twitter n’est pas adressée qu’aux dirigeants africains. Le président français Emmanuel Macron n’a pas été en reste. Dans un retweet, Claudy Siar l’interpellait alors que son tweet traitait de la nouvelle désignant la France comme pays hôte de la coupe du monde de rugby pour 2023.

Cela est certes « très bien Mr @EmmanuelMacron » félicite-t-il, sauf que « pendant ce temps, à cause des accords que l’UE a signés avec la #Libye afin de bloquer les migrants, de jeunes Africains sont vendus comme esclaves ». Si rappel, il en était, Claudy Siar interpelle quant à la loi du 10 mai 2001 qui stipule que « l’#esclavage est un crime contre l’humanité ».

 

La lutte a pris une autre tournure pour une réaction rapide des dirigeants africains, européens. Le Collectif contre l’esclavage et les camps de concentration en Libye (CECCL) a vu le jour. Un appel est lancé pour un rassemblement devant l’ambassade de Libye à Paris ce 18 novembre pour protester contre « la vente de noirs en Libye, la détention, la torture, les viols de femmes africaines (et) les meurtres d’enfants africains en Libye ».

 

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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