Me Sankara : « Faire de 2018 une année meilleure dépend de chacun de vous »
Me Bénéwendé Sankara, président du parti de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), dans cette déclaration, fait le bilan de l’année 2017, avant de présenter ses vœux pour 2018.
Camarades militantes et militants de l’UNIR/PS, sympathisantes et sympathisants de l’idéal sankariste, peuple du Burkina Faso,
A la veille de la nouvelle année 2018, conformément à la tradition, je voudrais, dans un souci de redevabilité, jeter avec vous un regard rétrospectif sur l’année 2017 qui s’achève.
L’honnêteté commande de reconnaitre que l’année 2017 aura été fort enrichissante avec des hauts mais malheureusement avec aussi des bas.
Au niveau de notre parti, toutes les instances programmées ont pu se tenir, faisant de l’UNIR/PS un parti sérieux, respecté et crédible. Parti des masses, nous nous sommes déplacés tant que faire se pouvait vers elles dans les hameaux de cultures, villages et villes, pour porter notre message et toucher du doigt les réalités quotidiennes de notre peuple.
C’est à ce titre que la conférence des cadres s’est tenue à Fada N’Gourma le 04 Août 2017, ainsi que la conférence des élus qui se tiendra très prochainement à TèmaBokin pour réfléchir sur la contribution de l’élu sankariste au développement de sa localité.
En outre, notre parti, l’UNIR/PS a, conformément aux décisions de son dernier congrès, procédé au renouvellement de ses coordinations régionales. A ce jour, 10 coordonnateurs ont été installés sur les treize que compte le parti.
Au niveau de l’Alliance pour la Majorité Présidentielle (APMP), nous avons joué notre partition en termes d’organisation, de propositions et de contribution au débat pour la construction nationale.
A ce sujet, sans déroger au dévouement et à la loyauté que requiert notre partenariat, nous ne nous sommes jamais embarrassés de critiquer les actions menées pour qu’elles soient meilleures afin de répondre aux immenses attentes de notre peuple.
En cela, nous voudrions aussi saluer les remarques de l’opposition républicaine qui nous aident à nous remettre en cause et à avancer. C’est un travail que nous avons mené pendant de longues années en des temps où être opposant était,porter sa croix.
C’est l’occasion pour moi de souhaiter bon vent à nos camarades avec lesquels nous avons travaillé et qui ont pris d’autres chemins aujourd’hui.
A ceux, nombreux qui nous ont rejoints, je voudrais rappeler la dureté de la lutte et les exhorter à plus d’ardeur sans jamais sombrer dans un quelconque découragement.
Au niveau national, l’année aura été encore marquée par les attaques terroristes qui ont endeuillé de nombreuses familles particulièrement au nord du pays et au sein de nos forces de défenses et de sécurité. Au nom du Secrétariat exécutif national (SEN), je présente mes condoléances aux familles éplorées et souhaite prompt rétablissement aux blessés et aux malades. J’invite par ailleurs le gouvernement à renforcer les moyens humains, financiers et matériels de nos forces de défense et de sécurité afin qu’elles puissent mieux jouer leur rôle de défense du territoire et de protection de nos populations et de leurs biens.
Je ne peux passer sous silence sur la crise au niveau de notre Enseignement national et de l’Alphabétisation (MENA). Je déplore de ce fait qu’au niveau des établissements publics, les élèves n’ont pas été suffisamment ou pas du tout évalués. J’invite tous les acteurs concernés à un débat franc pour sauver l’éducation de nos enfants.
Au plan politique, le décès tragique de son Excellence,Dr Salifou Diallo, précédemment Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso a été un fait marquant au cours de l’année 2017. Je voudrais encore lui rendre ici un hommage et prier que la terre libre du Burkina lui soit légère.
Au plan international, l’année 2017 a été marquée par la montée de tensions régionales, de crises sociopolitiques, de l’insécurité et le ralentissement de l’économie, dans un contexte de domination impérialiste. Dans ce chapitre, le conflit de leadership qui oppose les Etats-Unis à la Corée du Nord retient l’attention de plus d’un. L’usage de la force et les nucléaires comme moyens de solutionnement de ce bras de fer pourrait plonger le monde dans un désastre. C’est pourquoi, l’UNIR/PS appelle avec conviction les deux protagonistes et la communauté internationale à privilégier à jamais la voie du dialogue.
L’année 2017 a aussi été beaucoup mouvementée par l’expression des peuples en luttes en Afrique et dans le monde. C’est pourquoi, cette occasion est belle pour saluer le combat du Peuple togolais, tchadien, congolais, zimbabwéen, libérien et de tous les Peuples qui se battent nuit et jour pour se débarrasser de la dictature et de l’impérialisme.
Je partage la situation des Peuples de l’Amérique latine qui traversent en ce moment des secousses politiques et une chute des cours pétroliers. La succession de drames et scandales institutionnels perturbent le développement de beaucoup de pays de l’Amérique latine et engendrent par ricochet des conséquences sur l’économie mondiale.
En outre, ce qui a été le plus écœurant durant le dernier trimestre de l’année 2017 demeure les images atroces d’une vente aux enchères de jeunes Africains en Libye. Devant cette ignominie, l’UNIR/PS condamne vigoureusement cette pratique et salue les mesures déjà prises par certains Etats Africains dont le Burkina Faso.
Cette année encore, l’administration publique aura été marquée par de nombreuses grèves dans divers secteurs qui ralentissent les processus de relance économique engagés. Tout en comprenant les aspirations légitimes des travailleurs à un mieux-être, nous les invitons plus de modération pour que la croissance profite au plus grand nombre des burkinabè.
Aux populations laborieuses de nos campagnes, assommées par une saison pluvieuse capricieuse, je leur exprime ma sympathie et mes encouragements.
Ensemble, dans un élan de solidarité, engageons-nous à soutenir les zones les plus déficitaires sous la coordination du gouvernement.
Acteur et fruit de l’insurrection victorieuse de notre peuple, j’exprime ma tristesse et mon désarroi devant les lenteurs judiciaires dans les dossiers de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, du coup d’Etat du 16 septembre 2015 et ceux auxquels notre peuple attache également du prix dont les affaires Thomas Sankara, Norbert Zongo, DaboBoukari et tous les autres crimes impunis.
Aux familles affectées, je leur exprime ma compassion et les assure que jamais nous n’aurons de repos tant que justice n’aura été rendue.
Aux acteurs de la société civile qui contribuent à l’animation de la vie nationale et aux organisations et institutions luttant contre la corruption, plaie béante de nos jeunes démocraties, je leur traduis ma reconnaissance et les encourage ardemment à redoubler d’efforts pour qu’ensemble nous puissions bâtir une nation vertueuse digne du pays des hommes intègres.
Femmes, jeunes, séniors, Burkinabè de tous les secteurs d’activité et les amis du Burkina Faso, faire de 2018 une année meilleure dépend de chacun de vous. Le travail de chacun apportera un plus aux résultats de la collectivité toute entière.
Au moment où nous avons le regard rivé sur l’année 2018 avec foi et espérance, je voudrais souhaiter à tous une bonne et heureuse année marquée par la sécurité, la paix, la justice et un bien-être collectif.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso.
Pas un pas, sans le Peuple !
Avec le Peuple, victoire !
Fait à Ouagadougou le 30 décembre 2017
Le Président
Me Bénéwendé Stanislas SANKARA.
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