Annonce et appel de Roch Kaboré : La CGT-B réagit

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Jugeant que « le message (à la nation du président du Faso) lui-même  sonne faux », la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) annonce qu’elle « ne va pas se laisser engager dans un chemin de la démagogie ».

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« Pourquoi il (Roch Kaboré) envoie ça (réforme du système de rémunération) en février ? »,  s’interroge Bassolma Bazié,  secrétaire général de la CGT-B. Et ce n’est pas la seule interrogation formulée par lui en ce jour marquant le 52ème anniversaire du soulèvement populaire de janvier 1966. C’est en l’absence de preuves et en se fondant sur des déclarations antérieures de l’actuel chef de l’Etat, explique-t-il, que les syndicats préfèrent prendre avec des pincettes l’annonce de fin d’année.

« C’est un discours biaisé »

« Le président du Faso de par son passé a des propos qui ne nous emmènent pas à avoir foi en sa parole », dit-il. Pour lui, la meilleure option pour « mieux connaître la qualité de la parole de quelqu’un qui est en train de s’activer, c’est de se référer à son passé mais aussi à son présent pour pouvoir se prononcer ». De même,  poursuit-il, « ce n’est pas parce qu’il est sur une chaise présidentielle que la personnalité a changé».

Les résultats du sondage réalisé par le Centre pour la gouvernance démocratique et la plateforme presimètre « qui a estimé que le président du Faso ne pouvait pas mériter au-delà de 4,79/10 », Tahirou Barry qui voit dans l’équipe gouvernementale « de vieux cowboys désespérés » avec un « PNDES qui se veut leur référentiel a lui-même besoin d’un plan de sauvetage » et la sortie de « leur idéologue Emile Paré (pour qui) ce gouvernement est frileux, flottant et composé d’aveugles politiques », valent leur pesant d’or pour la CGT-B.

Tout ceci fait du message à la nation du président Kaboré « un leurre » pour le secrétaire général de la Confédération,  d’où un appel aux « intellectuels à se raviser, à éviter le comportement opportuniste, à éclairer davantage le peuple » et par-dessous tout, « résumer une situation sociale dans un message d’un président du Faso à des questions de grève des agents dans la fonction publique et pire résumer ça à des questions de salaires ».

« Le message lui-même sonne faux (…). On ne va pas se laisser engager dans un chemin de la démagogie. (…) Si on doit remettre les salaires à plat pour discuter,  on commence d’abord par la présidence, les ministres et puis tous les présidents d’institution avant de revenir et tout mettre à plat ».

C’est le préalable à la CGT-B. Cela suppose, poursuit-il plus loin, qu’il n’y aura plus de  « ministres, oiseaux rares » et « des gens qui touchent des salaires qui n’ont rien à voir avec les réalités textuelles de notre pays ». Donner l’impression de s’énerver face au coût du fonctionnement de l’Etat, « c’est du théâtre » et « c’est un discours biaisé » pour le secrétaire général de la CGT-B.

Appel au patriotisme

Les dossiers de détournements révélés par la presse « chaque jour », l’Assemblée nationale où  « il y a eu 235 missions sans pièces justificatives les moyens »,  avec « même la présidence et le ministère de l’économie qui ont été épinglés par la haute autorité de lutte contre la corruption sur les malversations de carburants », convainquent Bassolma Bazié à conclure qu’« il y a les moyens dans notre pays ». Ce qui manque, « c’est une gouvernance vertueuse, (…) c’est la gestion en qualité ».

Le patriotisme de la part des dirigeants aurait consisté selon le secrétaire général de la confédération  à ne « pas multiplier par zéro le système éducatif tel qu’ils sont en train de le faire ». Et pas à un moment où, dit-il, on veut un pays qui veut avancer, qui doit avancer, qui a de l’avenir.

La grève des enseignants a été suivie de la sortie des élèves dans la rue pour réclamer aux autorités une réponse afin que les cours reprennent. Dans une réaction antérieure, le président de l’assemblée nationale avait indiqué que leurs enfants sont à l’extérieur. Oser le dire, « c’est quel degré de patriotisme ? », s’interroge Bassolma Bazié, par ailleurs enseignant de profession. Pour lui « le patriotisme, ça ne doit pas être chanté du bout des lèvres, ça doit être vécu, ça doit être du vécu » et « pas de la théorie ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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