Burkina : Le CDP face « aux démons des ambitions démesurées »
Comment parvenir à résister à « la division et l’adversité internes stériles à l’occasion de la résolution d’un simple problème interne » afin de ne pas se retrouver au fond de l’abîme avant le prochain congrès qui connaîtra le renouvellement du bureau politique national ? C’est la question que se pose l’instance dirigeante du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).
Du bilan fait par Blaise Sawadogo, secrétaire général par intérim du parti, en 2017, année « charnière » consacrée au renforcement de la cohésion interne et à la réorganisation des structures et à la relance des activités du parti, « il y a de réels motifs de satisfaction ». Renouvellement de 38 sections et « près de » 240 sections « validées » au cours de la soixantième session du bureau politique national.
Ces chiffres suffisent à Léonce Koné, président de la commission ad ‘ hoc pour parler de « redressement du parti ». Affirmer que «le CDP est aujourd’hui un parti débout prêt à affronter les défis du futur, a-t-il déclaré, ne souffre d’aucun doute à présent ». Mais ce travail de renouvellement des structures n’est « pas parfait » admet ce cadre du parti en raison des choix opérés qui ont laissé quelques frustrations qui s’expriment « de manière plus ou moins vive ».
« Davantage de démocratie interne » au CDP
La commission s’est efforcée selon lui à « introduire davantage de démocratie interne » dans la désignation des responsables aux différents niveaux d’organisation du parti d’où son appel à « faire l’effort d’accepter » ces choix. Léonce Koné n’est pas en manque d’exemples illustratifs pour comparer le CDP d’hier et celui d’aujourd’hui. « En d’autres temps, a-t-il déclaré, ces choix ont été prescrits, ne serait-ce que partiellement, par les instances dirigeantes du parti. Cette fois, aucune directive de cette nature n’a été imposée aux comités d’action ».
De même, il y a selon lui de quoi tirer des enseignements des soubresauts politiques que le pays a traversés depuis octobre 2014. Ces temps de crise ont été l’occasion pour ses concitoyens, affirme-t-il, de manifester leur aspiration légitime à un surcroît de démocratie.
Cela a influé sur les militants du CDP qui manifestent à présent le besoin d’une vie démocratique plus active. Ils sont entendus par l’instance intérimaire dirigeante. « Il est difficile pour un parti de plaider et d’œuvrer en faveur de la démocratie au plan national, lorsque les pratiques de son propre fonctionnement ne reposent pas sur des règles démocratiques », a admis Léonce Koné.
En attendant, l’ancien parti au pouvoir s’active pour s’offrir un bureau exécutif lors du congrès du parti prévu pour mai 2018. Le président du comité ad ’hoc appelle les militants à « faire preuve d’humilité, de dignité dans [les] paroles, et [les] actes » en ayant en mémoire qu’ils sont membres du « parti du président Blaise Compaoré qu’on n’a jamais vu proférer des invectives et des paroles désobligeantes dans le débat politique ».
Achille Tapsoba porté en triomphe
Le bilan de l’année politique 2017 au CDP a été l’occasion pour le secrétaire général par intérim et le président du comité ad ‘ hoc pour saluer le combat d’Achille Tapsoba, chargé d’assurer l’intérim du parti jusqu’au prochain congrès. Une décision qui a été prise en considération de « circonstances exceptionnelles » dans lesquelles le parti se trouvait en septembre 2017. Une « mesure de sauvegarde en privilégiant l’intérêt supérieur du parti et en faisant preuve de responsabilité, de discernement et de cohésion ».
Faisant une courte rétrospective, le deuxième vice-président a déclaré que « n’eût été le rôle qu’a joué Achille Tapsoba, appuyé par de nombreux autres camarades pour maintenir en vie notre parti, le CDP serait mort et enterré aujourd’hui ».
A l’approche du congrès, a-t-il dit dans son adresse aux militants, « il n’est pas utile de créer en notre sein des divisions néfastes, des polémiques stériles » avant de remercier le président par intérim pour « son engagement et sa fidélité au CDP » de même qu’à l’équipe grâce à laquelle, « le parti a survécu, s’est redressé et s’est imposé à nouveau comme une force politique majeure ».
Réussir à renforcer la cohésion interne, à réorganiser les structures et à relancer les activités du parti, « ce n’est pas un mince résultat qui peut être regardé avec dédain et suffisance par quiconque ».
L’intéressé de son côté est orienté vers l’avenir, les prochaines échéances électorales. Confiant, Achille Tapsoba a affirmé à sa suite que « le CDP surmontera les épreuves actuelles et à venir pour poursuivre sa marche vers la reconquête du pouvoir à l’horizon 2020 ». Encore faudra-t-il que la division interne dont il est question à l’heure du bilan de l’année politique n’ébranle pas le parti.
Et pour cause ! « allons-nous nous-mêmes effacer d’un revers de main les souffrances, les sacrifices, les angoisses, les vexations diverses que nous avons endurés tous et toutes avec courage, ténacité, détermination et persévérance en cédant aux démons des ambitions démesurées, de la division et de l’adversité internes stériles à l’occasion de la résolution d’un simple problème interne ? », s’interroge le président par intérim du CDP. Réponse : « il n’en est pas question ».
En attendant, Achille Tapsoba invite ses camarades à mettre dans leur esprit et dans l’ambiance du parti, un climat de convivialité, de respect militant, de solidarité militante « car aucun problème dans ce parti ne saurait nous entraîner dans l’abîme ».
Oui Koueta
Burkina24
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