« Rougbêinga » : Ce condensé de messages laissé par Norbert Zongo
Pendant près d’une heure et trente minutes, Alain Hema, Kientega P. Gérard alias KPG, Ouédraogo Ali alias Doueslik, Zongo Sibiri Ablassé alias Zabda, et Kaboré Safoura, meilleure actrice de théâtre au Lompolo d’or l’année dernière ont tenu en haleine le public venu « lire ensemble » autrement le roman « Rougbêinga » basé sur la révolte des Bwa contre l’envahisseur colonial de Norbert Zongo.
« Les Africains en général ne lisent pas beaucoup. Le conte c’est une forme de théâtre à travers les animaux. La forme théâtrale de Rougbêinga est un succès, une initiative qui peut permettre de populariser les idées de Norbert Zongo. A travers cette représentation, combien est forte sa pensée », commente Hubert Bazié à la fin de la représentation.
En effet, tout est parti de l’idée du comité d’initiative Henri Sebgo (nom de plume de Norbert Zongo) qui voulait organiser une journée de devoir et de mémoire à Koudougou à l’occasion du dix et neuvième anniversaire du décès de Norbert Zongo. Malheureusement, relate l’acteur Alain Hema, « l’œuvre n’existait plus, comme si ça avait été retiré des rayons ».
« Tout le monde n’étant pas accro à la lecture », les membres du comité Henri Sebgo, coordonné par Harouna Kaboré, ont opté de faire connaitre le contenu du livre au travers d’une représentation théâtrale. Ils espèrent ainsi pouvoir « effectivement donner un cadre dans lequel les gens pourront lire ensemble ».
Les spectateurs du samedi 19 janvier ont pu ainsi apprendre que « les jours qui suivirent (après le premier massacre dans les contrées bwa) furent très riches en activités. Soura et Bayili (qui se sont rencontrés auparavant) s’entretenaient avec tous les chefs de village. Ils haranguaient les foules dans les marchés. Les Bwaba symbolisaient désormais le symbole du refus de l’asservissement. Le peuple bwaba, le peuple gurunsi vivra-t-il honteusement ? Bien sûr que non. Il sera le flambeau. Le noir doit être libre. Une liberté inconditionnelle (…). Six mois après leur arrivée à Réo, Bayili et son frère Soura avaient réussi à former une armée régulière d’au moins 1 500 jeunes ».
Que retenir de Rougbêinga
« Le fond véritablement, analyse Alain Hema, c’est la lutte, le combat, demander aux gens de s’organiser pour se battre et continuer la lutte tout le temps parce que se résigner à constater que ça ne va pas, ce n’est pas ça la solution ». Et ce combat, conclut-il, « il faut le continuer ».
Rougbêinga est « plein de messages qu’il faut savoir tirer pour avancer », commente Harouna Kaboré. Le coordonnateur du comité d’initiative Henri Sebgo dit avoir vu en l’union de Soura et Bapio le symbole de l’« intelligence collective » qui a permis de vaincre l’adversaire d’alors. Aujourd’hui, poursuit-il, « après avoir gagné la bataille de l’alternance, il faut gagner celle du développement », bataille qui « ne peut pas se gagner seul ».
Pour Jean Hubert Bazié, il y a de quoi féliciter le comité d’initiative qui a choisi de « révéler » aux Burkinabè et à tous ceux qui viennent assister à cette pièce (il n’y avait pas que des Burkinabè à l’espace Gambidi ce soir-là) qui était Norbert Zongo, sa pensée, le symbole qu’il représentait en tant que combattant, acteur, journaliste, écrivant l’histoire au quotidien.
Au-delà de l’écriture de l’histoire au quotidien, dit-il, Norbert Zongo, nous a offert « des œuvres qui nous permettent de réfléchir sur nous-mêmes, de réfléchir sur notre histoire, d’oser espérer et surtout garder à l’esprit qu’il faut se battre encore se battre et toujours se battre ».
Oui Koueta
Burkina24
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