Rêve de cireurs de chaussures : Partir en Italie, mais… revenir !

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Plusieurs jeunes Burkinabè s’adonnent au métier de cireur à Ouagadougou. Certains d’entre eux ont une stratégie : avoir un peu d’argent et s’envoler pour l’eldorado. Ces jeunes n’ignorent pas cependant les risques de la migration clandestine. Ils savent que pour voyager et traverser des frontières, des papiers sont nécessaires. Et qu’il faudrait aussi penser à son pays d’origine. Rencontre avec un groupe de cireurs dans la capitale burkinabè.

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Le cireur de chaussures nettoie et cire les chaussures de ses clients. Ce travail est généralement celui d’un enfant ou d’un jeune de sexe masculin. Muni d’un tabouret pour poser le pied du client, d’une paire de chaussures, de brosse et de matériels de cirage, le cireur sillonne les artères des grandes villes.

Dans plusieurs villes du Burkina Faso, beaucoup de jeunes s’adonnent à cette activité. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette activité semble lucrative et ce d’autant plus que faire astiquer ses chaussures pour les rendre plus propres est devenu un réflexe pour nombre de Burkinabè.

Les jeunes cireurs sont de plus en plus fréquents dans la capitale burkinabè. Leurs heures de pointe, c’est nul doute le matin. L’on peut dire que le métier de cireur n’est pas mort au « Pays des Hommes intègres ». Au contraire, l’épiphénomène est en train de gagner du terrain à Ouagadougou.

A partir de 50 francs CFA et en moins de 10 minutes, les chaussures de leurs clients peuvent changer d’état. Selon certaines croyances, il y a moins de cireurs à Bobo-Dioulasso ou encore vers Tenkodogo. Mais là n’est pas la question. Encore moins, d’autres focalisent le sujet sur l’origine ethnique de ces « jeunes courageux ».

Aziz Zabré, cireur de chaussures à Ouagadougou.

Avez-vous un projet en tête après le métier de cireur ? C’est la question principale que nous avons posée à un groupe de cireurs ce 5 février 2018. Si certains d’entre eux caressent l’espoir de devenir un jour experts dans le domaine du cuir, d’autres n’ont pas cette vision. Ces derniers s’apparentent à de potentiels candidats à la migration, mais… la « migration responsable ».

Leur rêve : « cirer, avoir assez d’argent, préparer les papiers et partir en Italie ». Souleymane Zampou est un jeune cireur de 25 ans. En plus d’astiquer les godasses, il offre des services supplémentaires tels que la réparation de chaussures. Il cherche son pain à Ouaga depuis 2016. Souleymane est natif de Béguédo, Province du Boulgou, Région du Centre-Est. Il se sent fier de son travail, comme dit-il, « il n’y a pas de sot métier ».

« De nos jours, il y a de nombreux cireurs à Ouagadougou. Avant, on pouvait gagner entre 5.000 et 10.000 FCFA par jour. Mais, maintenant, on gagne moins que ça. Les clients, aussi, se font de plus en plus rares. Ils disent qu’il n’y a pas d’argent. Sinon, dans l’ensemble, ça va. Si je gagne assez d’argent, je vais aller construire au village », confie le jeune homme.

Souleymane Zampou espère par ailleurs préparer ses papiers pour l’eldorado : « Si tout se passe bien comme prévu, je vais aller peut-être en Italie comme beaucoup de personnes. Mais, moi, je ne compte pas partir et rester là-bas. J’espère revenir pour construire dans mon pays. J’ai des frères, cousins et parents qui ont commencé par cirer les chaussures et qui sont aujourd’hui à l’extérieur. Ils investissent énormément dans notre village ».

Aziz Zabré, 22 ans, est un autre cireur. Il a presque la même idée que son compagnon. A la question pourquoi cirer pour partir en Italie, il répond sans ambages : « Je cire pour économiser avant de faire après mes papiers. En tout cas, je compte partir en Italie. Mais, quand j’aurais suffisamment d’argent à Ouaga, il se peut que je reparte tout simplement dans mon village. Sinon, c’est la recherche de l’argent qui nous fait faire ce travail et nous donne même envie de voyager très loin ».

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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