Ouaga : Une marche le 5 avril contre le « pillage du foncier »
Face aux difficultés des populations en matière d’accès au logement, la coordination de Ouagadougou de la Coalition nationale contre la vie chère (CCVC Ouaga) a décidé de marcher le 5 avril 2018. La coalition, soutenue par d’autres mouvements de la société civile, dénonce un « silence complice » des autorités face au « pillage du foncier » par des sociétés immobilières et des acteurs de l’agrobusiness.
La marche du 5 avril prochain part notamment en direction du ministère de l’habitat et de l’urbanisme. La campagne, contre la crise de logement et pour la défense du droit au logement et l’accès à un logement décent, est soutenue par plusieurs OSC dont les CCVC d’Arrondissements de Ouagadougou, la CADDL, les CDAIP Ouaga, le MBDHP.
« Avec les lotissements opérés par les maires ouvrant la voie à la spéculation par des conseils municipaux des communes et d’Arrondissements sous l’ère Compaoré, les populations ont subi une injustice criarde. Les lotissements réalisés le plus souvent dans une absence totale de transparence, la spéculation foncière endémique ont mis de côté plusieurs familles qui étaient réellement dans le besoin », soutient Dominique Yaméogo, membre de la CCVC Boulmiougou.
Il dit constater que dans les zones non loties principalement celles de Nagrin, Zongo, Yagma et de l’ancien arrondissement de Bogodogo, les lotissements opérés restent toujours en l’état. « La plupart des personnes attributaires de parcelles dans ces zones sont des gens qui n’y habitaient pas. Les résidents réels font couramment l’objet de harcèlements, voire de menaces de la part de ces attributaires qui tentent de les déguerpir provoquant des conflits par moment », déplore-t-il.
« Silence complice »
Les récentes enquêtes parlementaires sur le foncier corroborent une partie de ces révélations. Dominique Yaméogo dénonce un « silence complice » des autorités burkinabè face au « pillage du foncier » par des sociétés immobilières et des acteurs de l’agrobusiness.
En rappel, c’est à l’issue des états généraux des lotissements tenus en octobre 2013 que les opérations de lotissements ont été suspendues. « Ce sont des bidonvilles que les autorités veulent installer en lieu et place des zones non loties en sous-traitant avec des agences immobilières. Le problème du foncier risque d’être à l’origine du prochain soulèvement populaire au Burkina », prévient, de son côté, Alain Gilbert Koala, membre de la CCVC Sig-Noghin.
Concernant la marche annoncée pour le 5 avril, les acteurs des organisations suscitées exigent des autorités un audit exhaustif des opérations de lotissements passées et le retrait des « parcelles volées » afin de procéder à leur réattribution aux résidents réels, l’arrêt du pillage du foncier par les sociétés immobilières et les agro businessmen, la construction de logements sociaux et décents pour les populations.
Noufou KINDO
Burkina 24
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