Tabac : 4 800 décès

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A la veille de journée anti-tabac, la section burkinabè d’Action contre le tabac (ACONTA) hausse le ton.  Quatre mille huit cent décès ont été enregistrés liés à l’action de la fumée émanant de la cigarette. 

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Annuellement, avancent les conférenciers en cette veille de la journée anti-tabac, ce sont sept millions de décès répertoriés dont 900 000 sont des non-fumeurs. Face à cette situation qu’elle qualifie « une véritable épidémie mondiale de tabac »,  Action contre le tabac, avec ses partenaires l’Union des associations de lutte contre le tabac et la ligue des consommateurs du Burkina, hausse le ton.  « Si nos autorités veulent développer le pays avec des taxes liées au tabac, ils vont gouverner un peuple malade. Donc, il y a un choix à faire », alerte Salif Nikiema, coordonnateur national de ACONTA.

Le combat autour des chiffres et des autres exigences fait rage entre les acteurs de la lutte contre le tabac et les lobbies des industries du tabac.  « Il n’y a pas mal d’avancées », s’enthousiasme Salif Nikiema. Elles vont de l’augmentation en décembre dernier à 45% du taux de taxation conformément à la directive de l’UEMOA. Elle a été revue à la hausse, soit 50%. Avec « l’industrie du tabac (qui) a manœuvré pour ne pas qu’on adopte les 45% », ce qui a néanmoins été possible grâce au « patriotisme de certains députés ». Pour le coordonnateur d’ACONTA, « il y a encore du travail à faire pour atteindre les 50% ».

Pour Assamyou Compaoré, membre de la ligue des consommateurs et membres du comité national de lutte contre le tabac au Burkina Faso, ces chiffres sont comme un couteau à double tranchant. « Certes, la cigarette fait rentrer de l’argent dans le pays, nous sommes d’accord. Avec le rehaussement du taux à 45%, évalue-t-il, ce n’est pas moins de six à huit milliards que l’Etat va prendre ». Cependant, s’interroge-t-il, « quatre mille huit cent décès pour des milliards, est-ce que ça peut les réveiller encore ? ».

Mais, le plus dur et plus important à ses yeux se trouve ailleurs. Les firmes de tabac ne veulent pas faire figurer sur les paquets de cigarettes les images des conséquences du tabac. « Il faut que les industriels, les compagnies de tabac mettent les images sur les paquets de cigarettes, parce qu’ils sont responsables de ces 4 800 décès. Ils sont responsables de mettre des femmes dans des situations de veuves et des orphelins au Burkina Faso ».

En attendant d’y parvenir, les organisations de lutte anti-tabac prévoient de faire le tour de la ville (Ouaga) sur un porte-char pour exhiber les images qui rappellent les conséquences sanitaires de la consommation du tabac. Les organisations de lutte contre le tabac ne se laissent pas distraire par l’accent mis sur la cigarette dans un pays qui connait l’entrée et la consommation de la chicha. Des anecdotes autour de cette autre forme de cigarette, Assamyou Compaoré qui travaille à la mairie de l’arrondissement 12, en avait à raconter.

« Au début, indique-t-il, les gens prennent ça par aisance, par bluff. Mais dans la chicha, c’est quoi ? Il y a la nicotine. Vous finissez une dose, c’est pratiquement un paquet de cigarettes. Mais qu’est-ce que ces gars font ? Ils essaient de mettre de l’arôme qui donne du plaisir aux gens de fumer ».

La Patte d’Oie, secteur 52 de l’arrondissement abritait selon lui « l’un des plus grands lieux où les jeunes prenaient la chicha » pour ensuite jouer aux cascadeurs. Au-delà de la nicotine, poursuit, Assamyou Compaoré, c’est une voie de transmission de certaines maladies dont l’hépatite B, vu que « chacun tire et passe à l’autre ». Ce qui représente « un danger pour tout le monde ».

A l’en croire, il « n’a pas été facile de fermer » l’établissement. A l’image de pays d’Afrique de l’Est comme le Rwanda et l’Ouganda où il est interdit l’importation de la chicha, ACONTA et les organisations partenaires dans la lutte appellent le Burkina « à emboîter le pas ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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