Georges Dua, le styliste qui allie matière, coupe et couleur
La mode au Burkina a pris son envol ces dernières années, et on compte par dizaine les stylistes qui rivalisent de talent. Chacun y va de son ingéniosité pour s’attirer ou satisfaire sa clientèle. Plusieurs évènements de mode en témoignent. Fait partie de ces stylistes qui font bouger les lignes de la mode au Faso, Georges Bayala de la maison Georges Dua, créateur du «Tchêba », du concept Macoco.
La couture, c’est le métier qu’il a embrassé depuis une vingtaine d’années après avoir arrêté son cursus scolaire. En effet, il rejoint son frère aîné à Abidjan dans la capitale ivoirienne où il a voulu apprendre le métier de ferronnier. Mais ce choix ne rencontre pas l’assentiment de ce frère qui le redirige vers la couture.
Pendant ses quatre premières années, il apprend à mesurer et à couper les étoffes. Puis, il poursuit son apprentissage en faisant des contrats dans plusieurs ateliers de la ville d’Abidjan. Il commence à faire ses preuves avec un atelier qu’il ouvre au grand bonheur des dames.
C’est dans les années 2000 qu’il dépose ses valises au Burkina Faso son pays d’origine et intègre la maison Tovio à Ouagadougou comme chef d’atelier, puis celui de son cousin pendant trois ans. Voulant mieux s’exprimer, il décide de voler de ses ailes et en 2003, il ouvre son premier atelier à Ouaga qu’il baptise « Georges Dua Création » et qui devient très vite une adresse vestimentaire.
Ses touches novatrices, coloriées, lui ont valu de remporter en 2008 le prix « Chris Seydou » de l’espoir de la mode africaine. Toujours à force de persévérance et de courage, Georges est arrivé à se frayer un chemin et se fait une image dans le domaine de la mode burkinabè.
Mais ce qui le met le plus en lumière, c’est le «Tchêba» sa marque déposée. Chemise longue, avec deux fentes sur les côtés et un petit col rond. C’est sa dernière création qu’il a lancée en décembre 2017 et qui fait déjà parler de lui.
Il ne compte plus sa clientèle. Il participe à plusieurs défilés de mode organisés ici et ailleurs, habille personnalités, stars et le citoyen lambda. Il multiplie les occasions pour communiquer sur sa marque. La dernière, un barbecue le 27 mai 2018 autour duquel il rassemble sa clientèle, pour dit-il, « recueillir les impressions sur la collection et des suggestions qui lui permettront d’améliorer son travail ».
Une tenue qui donne l’élégance
Les matières utilisées généralement pour cette coupe sont le Faso Dan Fani, les pagnes industriels Wax, Wlisco, le « Koko Dunda » et bien d’autres.
Le «Tchêba », selon ses explications, a été inspiré par les hommes et créé pour les hommes. Mais quel genre d’homme ? « Tchêba » veut dire en dioula « grand homme, ou un homme riche ». « Mais ici ce n’est pas le cas », explique-t-il. Le « Tchéba » pour lui, c’est celui-là qui crée autour de lui une ambiance, un leader, qui apporte un plus dans ce qu’il fait. « Vous êtes mécanicien, plombier, quel que soit votre domaine de travail, quand vous excellez, vous êtes un Tchêba », dit-il.
Une tenue à l’en croire qui, en plus d’être pratique, raffine et donne de l’élégance.
« Ces personnes généralement qui n’ont pas le temps, qui sont toujours parties. Ce sont des gens qui n’ont pas le temps de réfléchir sur la tenue qu’ils vont porter et pour permettre au Tchêba de s’habiller rapidement tout en gardant son élégance. Nous avons créé cette tunique pour faire plus élégant où qu’il soit ».
Ses clients ne tarissent pas d’éloges envers lui.
Moustapha Nignan, explique : « Le Tchêba, c’est une marque qui est joviale à travers les couleurs. Il est pratique. Bous vous sentez très à l’aise quand vous le portez. Il est très fashion. On peut le porter au boulot, dans les soirées entre amis. Cela fait une année que je l’ai découvert mais je l’avoue, je ne m’en passe plus. Et je l’ai conseillé à des amis», dit-il en présentant ses amis, habillés aussi en « Tchêba».
Trois principes guident ce modèle et sont aussi à respecter. « La matière qu’on utilise, les couleurs et la coupe elle-même. Ces trois combinaisons qui rejoignent le Macoco. Ma-matière, Co-couleur- Co- coupe. Tout ça est inspiré du Macoco parce qu’il existe bien avant le Tchiêba », nous apprend le styliste.
Si le « Tchêba » s’adresse aux hommes, l’autre moitié n’est pas oubliée. « Derrière ce leader qu’il veut habiller, se trouve une femme leader aussi, a-t-il laissé entendre, donc elles ne sont pas oubliées».
Revelyn SOME
Burkina24
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