Deuxième sommet d’Africtivistes : Le cas Naïm Touré à la Une
Situation politique tendue oblige, le premier sommet des Africtivistes s’est finalement déroulé à Dakar en juillet 2015. Trois ans plus tard, ils sont plus de 200 à rallier Ouagadougou, capitale du Burkina Faso en raison du « rôle central joué par les web activistes dans les différents événements que le pays a traversés ces quatre dernières années ».
Focalisés sur la ’’consolidation de la démocratie par le biais du numérique’’, Cheick Fall et ses camarades Africtivistes ont opté de se retrouver sur les terres de Sankara qu’ils considèrent comme étant l’un des tout premiers panafricanistes post-indépendance. Après la tentative infructueuse d’y mener le premier sommet en juillet 2015 en raison de la situation politique de l’époque, «le choix de la capitale du Burkina Faso s’explique très clairement par le rôle central joué par les web activistes dans les différents événements que le pays a traversés ces quatre dernières années », a justifié Cheick Fall, coordonnateur de la ligue.
L’arrestation, l’inculpation et le déferrement de Naim Touré qui était attendu au sommet de Ouaga n’ont pas été passés sous silence. « C’est une rencontre qui tombe à pic avec le télescopage que nous observons avec l’actualité », commente Dr Cyriaque Paré, enseignant chercheur en journalisme, fondateur de lefaso.net. Et les Africtivistes n’ont pas caché leur étonnement et solidarité envers l’activiste burkinabè et tous les autres activistes du continent qui se trouvent dans des situations similaires.
« Certains d’entre nous subissent cette pression au quotidien. D’autres parmi nous aujourd’hui présents dans cette salle sont contraints de vivre en exil (une vingtaine). D’autres n’osent plus s’exprimer à visage découvert dans leur propre pays, sur leur propre terre. Certains devraient être parmi nous ce matin mais n’ont pas pu faire le déplacement car étant interdit de sortir de territoire et d’autres sont retrouvés en prison », a énuméré le coordonnateur de la ligue avant de plaider « pour une clémence pour toutes ces personnes notamment Naim Touré ». Cette clémence, « Luc Nkulula de la Lucha en RDC brûlé vif dans sa maison » n’en bénéficiera plus.
Cette tribune est pour nous, Monsieur le Président, une occasion pour vous demander au nom de tous les Africtivistes, d’être notre porte parole auprès de vos pairs pour une clémence pour toutes ces personnes et pour Naim Touré du Burkina Faso
— Aisha Dabo™ (@mashanubian) June 22, 2018
Cheick Fall et ses camarades qui se sentent souvent « pris dans la plupart des cas pour des adversaires politiques » n’a pas manqué d’arguments dans sa plaidoirie du haut de la tribune. Des combats citoyens portés par certains d’entre eux a-t-il défendu, ont eu comme effet des révolutions démocratiques, des changements sociaux ou tout simplement des remises en question sociales qui participent à la construction d’une nouvelle conscience citoyenne.
Ce que les africtivistes appellent « la citoyenneté augmentée ». Les Africtivistes, a défini le coordonnateur de la ligue, c’est « cette jeunesse contestataire mais réfléchie, ces activistes engagés pour la démocratie mais responsables dans la démarche » qui ne devraient pas écarter de vue la probabilité qu’interpellateurs aujourd’hui, ils portent en eux l’avenir du continent.
A @cyriacgbogou et à tous nos jeunes @AFRICTIVISTES, j’adresse mes remerciements pour ce magnifique selfie immortalisant notre rendez-vous de Ouagadougou.@_AfricanUnion #BurkinaFaso #Ouaga2018 pic.twitter.com/lAmytA2JEt
— Roch M. C. KABORE (@rochkaborepf) June 22, 2018
« C’est cela qui est intéressant, observe le Dr Paré. On a vu le cas Naim Touré par exemple que beaucoup de gens n’approuvent pas le ton. Il peut y avoir une intention noble, louable mais la façon de faire fait qu’il arrive à l’effet inverse qui est de retourner l’opinion contre le combat qu’il mène alors que l’intérêt, c’était de rechercher plutôt l’appui, de mobiliser l’opinion », observe Cyriaque Paré.
Le président Roch Kaboré, élu au terme d’une Transition d’une année au cours de laquelle, l’autorité de l’Etat a manqué à l’appel par moment faisant vaciller le pays, promettait de veiller à son respect. Il a salué dans une brève déclaration « à sa juste valeur » la contribution des africtivistes à la consolidation de l’Etat de droit, à la prévention des droits humains et à l’amélioration de la gouvernance en Afrique mais n’a pas caché sa volonté de tenir ferme et de ne pas tergiverser sur ce sujet.
« Facebook et Twitter ne peuvent être considérés comme des espaces de non-droits ou des instruments de subversion ou de nuisance à la disposition d’acteurs mal intentionnés. Vous devez vous garder de donner dans la désinformation et la manipulation, toutes choses qui mettent à rude épreuve la paix, la sécurité et le vivre ensemble », a déclaré le chef de l’Etat.
Le deuxième sommet Africtivistes se déroule sous le thème « de la démocratie numérique en Afrique : quel mécanisme de collaboration entre gouvernement et acteurs de la société civile ? ». Une part belle est offerte à celles qui portent les révolutions et les changements politiques dans nos sociétés. Ce sont « ces digital women qui portent l’innovation et qui sont de véritables vecteurs de progrès social. »
Oui Koueta
Burkina24
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