Afrique : Inter-Genre-UEMOA pour déterminer l’impact réel des femmes sur les économies

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Aider à prendre les décisions, les bonnes, implique la fourniture de données « fiables » à même de permettre aux dirigeants d’affiner les politiques de développement. C’est la tâche qui incombe au Groupe de recherche et d’analyse appliquées pour le développement (GRAAD) chargé d’aider à mieux prendre en compte les relations de genre dans les politiques d’intégration régionale pour une amélioration de la situation économique de la femme et la transformation des relations sociales dans l’espace UEMOA.

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36 mois, c’est l’intervalle de temps accordé au GRAAD pour fournir des données fiables dans le cadre du Projet Intégration régionale, amélioration de la situation économique de la femme et transformation des relations de genre dans l’espace UEMOA (Inter-Genre-UEMOA). L’Union économique et monétaire ouest africaine – en attente d’adopter une stratégie genre couvrant la période de 2018 à 2027 – cherche à adresser le nombre de problématiques qui lui sont « chères mais hélas, insuffisamment documentées ».

Ce sont notamment  le rôle et le poids des femmes dans le commerce transfrontalier, l’égalité de genre comme facteur d’amélioration de la compétitivité, les données statistiques de genre relatives au commerce. Avec la politique d’aide internationale féministe du Canada – « socle et boussole des actions de développement du Canada à travers le monde pour un monde plus juste, plus inclusif et plus prospère » – ce sont deux visions qui se rencontrent. L’étude est financée par ce pays à hauteur de 256 millions de F CFA à travers le Centre de recherche pour le développement international (CRDI).

« Quand vous prenez les documents de l’UEMOA, on retrouve le manque de données. Quand vous prenez le diagnostic du ministère en charge de la femme, vous retrouvez également les questions de manque de données pour mieux prendre la décision », partage Gountiéni D. Lankoandé, secrétaire exécutif du groupe de recherche et d’analyse. Pour le chercheur, c’est déjà un apport important que de fournir aux décideurs des données désagrégées, des données qui permettront d’affiner les décisions.

Le doute ne plane pas dans la tête d’Yvette Dembélé, secrétaire d’Etat chargée des affaires sociales, des personnes vivant avec un handicap et de la lutte contre l’exclusion quant à la nécessité de mener l’étude axée sur le genre.  « Nous attendons que nous puissions disposer de données fiables pour pouvoir orienter la mise en œuvre des différentes actions », a-t-elle dit dans son adresse à la structure chargée de mener la recherche. 

« Il est maintenant bien établi que lorsque les femmes ont l’opportunité de mettre l’intégralité de leur potentiel à contribution, il s’en suit une croissance économique plus rapide et plus inclusive », dira l’ambassadeur Edmond Raphael Wega. Ce que confirme le McKinsey Global Institute qui indiquait en 2016 que l’égalité entre les sexes peut ajouter annuellement 12 000 milliards de dollars à l’économie mondiale. Or au cours de la même année, le PNUD dans son rapport sur le développement humain (2016) relevait que l’Afrique sub-saharienne perd annuellement 100 milliards de dollars du fait des inégalités.

En effet, le constat dressé (avant l’étude qui vise à fournir les données) indique que l’activité économique de la femme prend également de plus en plus un caractère régional. Ainsi, les Nana Benz ne font pas affaire seulement au Bénin et au Togo, le beurre de karité n’est pas vendu qu’au Burkina, les arachides du Sénégal ne sont pas seulement vendues qu’au Sénégal.

Paradoxalement, «  la pauvreté et la vulnérabilité continuent d’avoir un visage essentiellement féminin ». « Il est important et urgent, dira le diplomate,  de faire la lumière sur le rôle et le potentiel de la femme dans le processus de production, de transformation, de commercialisation et de distribution des différents bien et produits ».

Conclusion, alerte le secrétaire exécutif du groupe de recherche d’analyse appliquée pour le développement, « si nous travaillons sans la femme, nous travaillons à perdre la moitié de nos richesses ». Pour ne pas en arriver là, invite Dr Lankoandé, « il nous faut davantage intégrer cette moitié de l’homme dans la philosophie que c’est cette union qui fera la force et qui fera le développement ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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