Putsch : Le général Diendéré a dit de « rester toujours soudés »

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L’adjudant-chef Major Combia Moutuan était de garde et « assurait la sécurité » de Michel Kafando lors du coup de force perpétré par des éléments de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP) le 16 septembre 2015. Après s’être rassuré que le Président de la Transition avait rejoint la salle du Conseil des ministres, il serait, sur permission, allé en ville pour des courses. De retour, vers « midi et demi », l’adjudant-chef Major se serait retiré au hall pour attendre la fin du Conseil des ministres. C’est quelque temps après que les choses sont parties en vrille.

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Le samedi 1er septembre et le lundi 3 septembre 2018, dans sa narration des faits durant le coup d’Etat de septembre 2015, l’adjudant-chef Major Combia Moutuan a reçu les félicitations du parquet. « On peut tout vous reprocher sauf la clarté de votre exposé soutenue par une bonne diction », a commenté le Procureur militaire. L’accusé qui bénéficie d’une liberté provisoire a également gagné le ‘’respect’’ du parquet lorsqu’il a affirmé avoir ignoré les ordres du général Gilbert Diendéré qui recommandait la résistance lors de l’arrivée des soldats loyalistes.

Revenant sur sa journée du 16 septembre 2015, l’adjudant-chef Major Combia Moutuan dit avoir entendu des « voix menaçantes ». C’est en cherchant une position idéale pour constater ce qui se passait qu’un élément de l’ex RSP, le sergent Kam, lui dira qu’ils ont été désarmés et qu’ils sont partis avec le Président et le Premier ministre. L’inculpé qui est poursuivi pour complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires a déclaré son impuissance face à la situation.

« Je devais tout  faire coûte que coûte pour sortir son Excellence Michel Kafando »

Garde de Michel Kafando, il pouvait réagir, soutient le parquet. Mais selon l’accusé, « ce n’est pas facile en pareilles circonstances ». Ce sont les éléments du dispositif de sécurité extérieur qui se sont rabattus sur le dispositif intérieur. « Le commando a franchi aisément les postes de garde (extérieurs) et venir nous surprendre. Il n’y a pas eu de résistance extérieure pour nous alerter », dit-il.

L’adjudant n’a pas caché son intention de « fuir », mais ne pouvait le faire en laissant ses hommes, qui avaient été désarmés. Pour la riposte, le prévenu par ailleurs chef de la cellule d’accompagnement de la sécurité de Michel Kafando, note qu’elle était difficile. « Je devais tout faire coûte que coûte pour sortir son Excellence Michel Kafando. Mais ici, je pouvais l’exposer (…). On ne savait pas qui est qui. Il ne fallait pas s’exposer », explique-t-il.

Pour ses activités menées lors du Coup d’Etat, l’adjudant-chef Major Combia Moutuan reconnait, le 17 septembre 2015 dans la soirée, avoir préparé et escorté Michel Kafando pour sa résidence. Le lendemain, il a été commis à la sécurité du Président sénégalais Macky Sall venu pour la médiation. « On est allé à l’hôtel Laïco et on est resté là-bas les 18, 19 et 20 septembre 2015 », précise l’accusé.

Par ailleurs, lors d’un rassemblement après le départ du Président sénégalais auquel a participé le général Gilbert Diendéré, celui-ci aurait conseillé aux éléments de l’ex RSP présents de « rester toujours soudés quelle que soit la situation ». Et selon l’accusé, cette situation a trait au coup de force.

« Il y a ceux qui n’avaient pas le choix »

Dans la même lancée, il a signifié avoir été choisi pour constituer des groupes de combat lorsque les soldats loyalistes étaient en route pour Ouagadougou. Le chef de corps leur avait dit qu’ils venaient attaquer le RSP. Aussi dit-il, « ce n’est pas tout le monde qui avaient l’intention d’opposer une résistance. Il y a ceux qui n’avaient pas le choix. Je priais qu’une solution soit trouvée », raconte l’adjudant-chef major. Combia Moutuan s’est finalement rendu le 29 septembre 2015 « par crainte ».

A la reprise du procès le lundi 3 septembre 2018, l’adjudant-chef Major Combia Moutuan a fait place au sous-lieutenant Traoré Seibou. Fraichement sorti de l’académie militaire Georges Namoano, il a pris service au régiment de sécurité présidentielle (RSP) le 14 septembre 2015, soit deux jours avant le coup de force. Dans ce dossier, il est poursuivi pour complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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