Pénurie de carburant mercredi à Ouaga : Le ministère des transports dément, la SONABHY rassure

Une rumeur, circulant notamment via SMS, fait état d’une possible rupture de carburant ce 3 octobre 2018 consécutive à une éventuelle grève des transporteurs routiers annoncée pour ce mercredi. La Société nationale d’hydrocarbures (SONABHY) informe cependant que ses « activités se déroulent normalement ».

La SONABHY, dans son communiqué ce 2 octobre 2018, informe d’abord qu’il y a bien des « contestations de quelques chauffeurs » sur de « nouvelles dispositions » qu’elle a prises sur le dépotage des camions citernes. Ces nouvelles mesures viseraient à « améliorer le rythme de l’approvisionnement des stations-services pour satisfaire au mieux la demande« .   

Au journal de 20h de la RTB Télé, le directeur du dépôt de Bingo, Hippolyte Bassolé a apporté plus de précision. Il a effet indiqué  qu’il s’agit « compteurs performants et qui permettent de faire une traçabilité de tout ce qui est livré dans nos dépôts ». Le groupe de chauffeurs frondeurs voudraient en effet que l’ancien système soit maintenu, or, souligne le directeur, ce sont des  «des méthodes archaïques de mesures de quantité »  qui ne permettent pas  des « mesures fiables »

Mais la SONABHY rassure que que les « activités de ses dépôts se déroulent normalement » et qu’elle est en mesure de faire face, mais craint que la ruée actuelle vers les stations-services n’ait un effet pervers. Hippolyte Bassolé explique :

« C’est la ruée vers les stations qui va créer une perturbation de l’approvisionnement des consommateurs. Lorsque les gens vont se ruer sur les stations, ils vont vider les stations et nous mettrons plus de temps à pouvoir les approvisionner.

Nous avons dans nos dépôts assez de produits pour approvisionner les consommateurs et nous avons les moyens d’approvisionnement qui nous permettent effectivement de satisfaire la demande. Mais si les gens se ruent dans les stations,  ils vont créer des pénuries artificielles et ils vont alimenter le moulin de ceux qui veulent qu’il y ait des perturbations pour qu’ils puissent tirer bénéfice de cette panique ».

Pas de grève à l’horizon 

Au demeurant, il a insisté à plusieurs reprises qu’il n’y a pas « de grève à l’horizon ».  « Nous sommes en relation avec le syndicat des transporteurs et celui des chauffeurs routiers qui nous ont rassurés qu’il n’y a aucun projet de grève », a révélé le directeur du dépôt de Bingo. 

Du côté des organisations des transporteurs routiers, en effet,  la rumeur d’une grève n’est pas confirmée. Guy Ouédraogo, secrétaire général de la Confédération syndicale du Burkina (CSB), joint au téléphone par Burkina24 dans la soirée du 2 octobre 2018, affirme n’être « au courant de rien« , de même que les responsables de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) et que cette rumeur n’engageait que ceux qui la colportaient.

Une source proche du ministère des transports confirme également qu’il « n’y a rien« . Une information soutenue par un communiqué rendu public sur le site du ministère. Extrait :

« Le Ministère des Transports, de la mobilité Urbaine et de la sécurité routière par la présente, tient à démentir cette rumeur. Il précise que l’approvisionnement du pays en carburant et en produits divers ne serait nullement interrompu par qui que ce soit. Le trafic demeura fluide sur tous les corridors et la SONABHY continuera à approvisionner les hydrocarbures de toute nature. La population est invitée à la sérénité et à vaquer à ses occupations ».

 

En attendant, certaines stations-services ont déjà été prises d’assaut en début de soirée du 2 octobre 2018 à Ouagadougou, à l’annonce de la rumeur.

A noter qu’en fin du mois d’août 2018, un mouvement d’humeur des transporteurs routiers avait paralysé la capitale burkinabè à cause d’un déficit en carburant provoqué par un arrêt de travail des chauffeurs. Cette crise a conduit à la suspension de deux organisations des transporteurs, puis à leur réhabilitation après la signature d’un accord de sortie de crise.

Burkina24