Le Burkinabè veut-il vraiment le changement ?

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Octobre 2014-Octobre 2018. Voici quatre ans que l’insurrection populaire a changé le cours de l’histoire du Burkina Faso. « Changé ». C’est le mot qui court sur toutes les lèvres mais a du mal à prendre pied sur la terre du « Pays des hommes intègres ».

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L’incivisme n’a jamais connu un tel pic au Burkina que depuis l’avènement de l’insurrection populaire. Des élèves ont molesté leurs enseignants. Les feux tricolores sont allègrement violés dans les zones urbaines. Les représentants de la force républicaine sont régulièrement infantilisés et les scandales financiers ne font que garnir les colonnes des journaux.

Il y a tellement de faits et d’actes qu’on finit par se demander si le Burkinabè lui-même veut le changement. Après l’insurrection populaire, l’on croyait que certaines pratiques pas catholiques, tant des gouvernés que des gouvernants, allaient se dissoudre tel un carreau de sucre de la SN-SOSUCO dans du lait chaud de Dori. Mais que nenni ! Voici un exemple palpable.

« Les autres ont bouffé, donc… »

Un nouveau ministre, directeur général ou occupant d’un poste décisionnel dans l’administration publique est nommé. Il est l’incarnation du nouveau. L’ancien, matérialisé par l’ancien régime dirigé par Blaise Compaoré, est parti et ses pratiques devraient être corrigées.

Mais ne voilà-t-il pas que les amis et l’entourage du nouveau promu viennent le « voir » pour qui l’aider à obtenir un marché public juteux et qui pour le tirer d’une situation manifestement illégale dans laquelle il s’est fourré ? Si le nouveau promu veut protester, voici la réponse qu’il reçoit, trivialement : « les autres ont bouffé, c’est notre tour ». En d’autres termes, on a chassé le sorcier pour continuer la même sorcellerie néfaste qu’il pratiquait.

Tâtonnements

Par ailleurs, quatre ans après, le fossé qui existait entre riches et pauvres s’est-il résorbé ? Ce n’est pas certain. Les riches sont toujours riches, sinon plus, de nouveaux riches ont émergé et les pauvres sont restés pauvres. La Justice n’a pas fait  peau neuve. Au contraire. Elle s’entremêle davantage ses tentacules dans un embourbement qui ne la fait pas apparaître sous un meilleur jour aux yeux des populations. Les forces armées se sont réconciliées avec les populations, mais la hiérarchie tarde encore à faire sa mue.

Les hommes politiques et maintenant la société civile d’obédience politique n’ont pas amélioré le score du taux de confiance envers les Burkinabè. Nombreux sont leurs compatriotes qui s’estiment avoir été trahis. Chaque parole prononcée aujourd’hui par n’importe quel homme politique, qu’il soit de l’opposition ou de la majorité, est systématiquement mise en doute.

En deux mots comme en mille, quatre ans après l’insurrection populaire, le Burkina cherche toujours, dans une obscurité quasi-totale, à atteindre son idéal. Il lui faut vite une torche, voire un projecteur, pour illuminer son chemin.

Ne pas oublier

Mais il faudrait, au-delà de tout, que le Burkinabè, depuis le piéton au carrefour de Bolomakoté à l’occupant du cossu fauteuil du palais présidentiel de Kossyam, comprenne et n’oublie jamais que 28 autres Burkinabè sont morts les 30, 31 octobre et 1er novembre 2014. Il leur est dû non seulement justice, mais également et surtout, un devoir de mémoire en faisant tout pour promouvoir l’idéal pour lequel ils ont perdu la vie : un Burkina plus démocratique, respectueux des droits humains et soucieux d’une répartition équitable des richesses nationales pour un développement harmonieux dans la paix et la justice.

La Rédaction

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