Forêt de Kua : L’appel à « vivre dignement » de Bassolma Bazié

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Les oppositions à la construction du centre hospitalier universitaire sur seize (16) hectares de la forêt de Kua n’ont pas fini d’être exprimées. Après la dénonciation du « crime grave (qui) se prépare » par Sams’k le Jah, influent membre du Balai Citoyen, le secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), par ailleurs enseignant des lycées et collèges en Sciences et vie de la terre (SVT), est monté au créneau pour signaler ce qu’il qualifie d »aberrations’.

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Dans une interview exclusive accordée à Burkina24, le numéro 2 du pouvoir, président par intérim du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) peinait à cacher son agacement. Les oppositions au choix du site devant abriter le centre hospitalier universitaire, offre subventionnée de la Chine qui a renoué avec le Burkina Faso le 24 mai 2018, y sont pour beaucoup. L’ancien maire de la capitale, pour justifier de tels choix, avait recouru à l’extension continue des centres urbains qui conduisent « à des moments donnés à détruire le couvert végétal soit pour faire des échangeurs, pour permettre aux gens de circuler ».

Cette option, Simon Compaoré l’impute à la ruée sur les villes, aux exigences des chiffres. Ce qui conduit « malgré nous, on doit détruire pour construire ». S’agissant de la superficie de 16 ha nécessaire, relativise-t-il, « cela ne doit pas émouvoir ». Et pour cause dit-il, entre « l’étendue de ce qu’on doit détruire et de ce qu’on doit construire, le choix est vite fait ».

« Les Chinois nous ont dit »

Jeudi 16 mai face à la représentation nationale, le chef du gouvernement déclarait : « Les Chinois nous ont dit que si nous sommes d’accord, même les arbres qui sont dans le site qu’ils ont choisi, qu’ils vont les déterrer et aller les replanter dans la forêt classée ». « Aberrations », qualifie le syndicaliste qui se remémore son séjour de décembre 2013 en Chine continentale. Un séjour au cours duquel il a visité la forêt de Nanning, dans la Province de Guangxi où il a pu voir que « la plante la plus vieille de cette Forêt a été identifiée et encerclée », la constituant ainsi en « un site touristique objet au quotidien de visites de plusieurs centaines de personnes ». 

Capitalisation politique, 2020 dans le viseur

Dans la vidéo, l’agacement se lit sur le visage du numéro deux du parti au pouvoir. La construction de cet hôpital, concède le président par intérim du MPP, « c’est une question de temps aussi ». Pour Simon Compaoré, il n’y a « pas de temps à perdre ». La raison ? « Nous avons besoin que cet hôpital sorte de terre et que ce qu’on a promis soit au rendez-vous. A l’heure donnée que nos puissions être comptables de ce que nous avons proposé. C’est cela aussi », insiste-t-il.

Pour le Premier ministre, les voix qui s’élèvent contre le projet de construction de l’hôpital sur 16 ha d’une superficie totale estimée à 350 ha, « c’est une tempête dans un verre d’eau ». Tout porte à croire, au regard de l’« engagement » qu’il a pris devant la représentation nationale que le site choisi abritera au finish l’hôpital. « Nous allons réaliser le projet en faveur des populations. Nous allons mettre toutes les formes pour que la population accepte cet investissement sans penser que nous sommes en train de remettre en cause la protection de l’environnement parce que ça aussi ça nous tient à cœur », avait déclaré Christophe Joseph Marie Dabiré. Ainsi en a décidé l’exécutif.

D’où cet appel de Bassolma Bazié à la conscience des décideurs et des générations actuelles qui n’auront pas agi dans le sens de la préservation de la forêt classée de Kua : « du fond de nos tombes, il ne serait pas honorable que les cris de nos enfants ou de nos arrières petits-enfants nous y parviennent parce qu’ils courent sur « nos tessons de bouteilles ». Cela sera le signe que nous n’avons point dignement vécu ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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