Médias et lutte contre le terrorisme : Le GEPPAO relance le débat

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La lutte contre le terrorisme, comme c’est le cas de Moussa Kaka au Niger, Ahmed Abba au Cameroun, a souvent abouti à l’arrestation, au jugement et à la condamnation de journalistes. Dans un tel contexte où les médias se retrouvent pris « entre contraintes sécuritaires et devoirs professionnels », le Groupement des éditeurs de presse publique de l’Afrique de l’Ouest (GEPPAO) prend les devants pour créer le point de réflexion et d’échanges sur la problématique.

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Le 20 septembre 2007 Moussa Kaka, correspondant de RSF et RFI au Niger, était arrêté et inculpé pour « complicité d’atteinte à l’autorité de l’Etat » sur la base d’écoutes téléphoniques avec Agaly Alambo du Mouvement nigérien pour la justice (MNJ) alors classé comme rébellion par Niamey. « Si on a tenu à ce que Moussa Kaka vienne, c’est parce qu’il a vécu ça douloureusement », explique Venance Kouassi Konan, président du GEPPAO.

Après lui, il y a eu Ahmed Abba au Cameroun. Cet autre correspond de RFI a été arrêté en juillet 2015, jugé et condamné en 2016 à dix ans de prison pour « blanchiment d’actes de terrorisme ». Des faits pour lesquels il sera acquitté fin décembre 2017 par le tribunal militaire de Yaoundé. Condamné à 24 mois de prison pour « non-dénonciation » de ces mêmes actes, Ahmed Abba qui avait déjà passé 29 mois en détention préventive, a finalement été libéré. « Alors qu’il faisait son métier, s’étonne le directeur général de Fraternité Matin, quotidien d’Etat ivoirien. Il faut qu’on discute de cette collaboration nécessaire entre hommes, femmes de médias et les acteurs de la lutte contre le terrorisme ». 

Obed Nangbatna, cameraman à la télévision nationale tchadienne, blessé le 25 mai 2019 dans l’explosion d’une mine à la suite d’une attaque terroriste attribuée à Boko Haram, a succombé à ses blessures dans l’hôpital militaire où il a été transporté. Les organisateurs du forum sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme dans la zone UEMOA ont fait observer une minute de silence en sa mémoire. « Ce décès, relève Venance Konan, illustre bien la problématique ».

Pendant deux jours (20-21 juin prochain), les participants auront à s’appesantir sur « le rôle de la presse dans cette lutte contre ce monstre qui est en train de dévorer toute l’Afrique de l’Ouest ». A travers ce forum, les organisateurs veulent « créer le point de réflexion et d’échanges » sur la problématique.

Des échanges qu’ils prévoient consigner dans un livre à mettre à la disposition des dirigeants de l’Union. « Puis, ils en feront ce qu’ils voudront » tout au long du processus de construction d’un espace communautaire intégré. « Ce forum, c’est une affaire de journalistes. Le forum est loin d’être une rencontre de plus. Nous attendons des contributions de très haut vol », annonce Mahamadi Tiegna, directeur des Editions Sidwaya et secrétaire général de la GEPPAO.

Trois cent participants dont Aichatou Mindaoudou, ancienne chef de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, sont annoncés à ce forum placé sous le patronage du président burkinabè, président en exercice du G5 Sahel. Elle entretiendra les participants autour du rôle des médias dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest : entre contraintes sécuritaires et devoirs professionnels.

Cinq panels sont prévus pour permettre de comprendre et recueillir les points de vue des spécialistes des différents pays en vue d’établir une collaboration en matière d’ «harmonisation des approches du traitement des informations », de « dégager une politique commune » en matière de communication dans la lutte contre le terrorisme dans la zone UEMOA et dans le G5 Sahel et de déduire les mécanismes les plus adaptés en matière de maintien et consolidation de la paix pour les pays de la région.

« Nous espérons au sortir de cette rencontre pouvoir tirer de grandes conclusions consignées sous la forme de l’‘’Appel de Ouagadougou’’ en vue de mieux orienter notre travail d’information, d’éducation et de sensibilisation des populations pour un meilleur espace communautaire du vivre ensemble » fonde Venance Konan.

Oui Koueta

Burkina24

 

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Oui Koueta

'The vitality of a country can also be measured through that of its journalists'

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