Putsch : Alain Zoubga suggère au Président du Faso d’user du « droit de grâce » et de l’amnistie
Dans cette déclaration, le parti politique L’Autre Burkina/PSR se prononce sur la situation nationale.
Aujourd’hui, affirmer que le Burkina Faso vit une situation dramatique est un truisme. C’est un constat général incontestable, le pays semble en perdition, un pays à la dérive sous les effets des vents chauds des tueries odieuses, de la stigmatisation ethnique, des exécutions sommaires et de la délinquance politique. Le Burkina est malade, malade de la guerre terroriste, malade des injustices, malade aussi de l’abondance partagée par une infime minorité au détriment de la grande majorité du peuple travailleur, malade enfin de l’ignorance crasse de ses dirigeants. Du jamais-vu chez nous ! Et notre parti s’incline devant toutes ces victimes du terrorisme. Toutefois, le Burkina-Faso n’est pas maudit ! Il y a encore des dignes fils de la patrie qui refusent de tomber dans le désespoir. C’est dans ce contexte que l’AUTRE Burkina/PSR à l’issue de la session du Bureau politique, porte à la connaissance de tous, ses positions sur certaines questions de la vie nationale.
1-En rapport avec la gouvernance locale, appréciant la situation au sein du conseil communal de BOUSSE, nous constatons que les partis de l’APMP, après avoir été contraints de retirer leur motion contre le maire, changent de stratégie et usent de l’argument d’autorité. Ainsi l’un d’eux déclare « Nous sommes confiants car le camarade Ministre en charge de l’Administration des collectivités va régler les comptes à ce Maire ». Désormais, l’objectif c’est la dissolution du conseil, sa mise sous le statut de délégation spéciale à défaut d’installer l’un des leurs à la tête de la commune. Mais, notre parti met en garde le gouvernement contre ce qui pourrait entraîner des conséquences malheureuses au sein de la population de la commune.
2-Concernant la réconciliation nationale, le parti réaffirme son soutien aux conclusions du dernier dialogue politique. Nous l’avons déjà dit : « Ou la réconciliation nationale conjure les haines assassines dans nos cœurs et dans nos esprits, ou les haines conjurent durablement la Paix au Burkina Faso » ! C’est pourquoi nous sommes favorables au retour rapide de tous les exilés car c’est un facteur clé, incontournable pour une vraie réconciliation nationale des fils et filles du Burkina. Aujourd’hui, plus que jamais aucun projet n’est au-dessus de la réconciliation des enfants du Burkina et c’est pourquoi, Roch doit éviter d’élever lui-même un mur absurde pour son enfermement.
3-Dans le domaine de la justice, le parti prend note de la tenue effective du procès du putsch manqué, et constate que son verdict fait l’objet de vives controverses. C’est une décision de justice et nous en prenons acte. Il revient désormais au Président KABORE de jouer sa partition. Aussi, malgré le contexte du moment où le radicalisme infantile est mis au goût du jour, au vu des prérogatives qui lui sont dévolues, le chef de l’Etat peut bien prendre une grande mesure salutaire en usant de « droit de grâce », et mieux encore de « l’amnistie » en faveur de ces enfants du Burkina, car c’est bel et bien une étape fondamentale pour la réconciliation des cœurs, l’unité nationale et le retour de la paix chez nous. C’est d’autant plus juste que le principe fondamental du triptyque tant exigé au Dialogue politique y occupe désormais sa place.
En outre, nous demandons la reprise rapide du procès du dernier gouvernement de Blaise COMPAORE, l’accélération des procédures en vue de la tenue des procès des crimes économiques qui impliquent des responsables d’hier et ceux en fonction aujourd’hui. Enfin, quoi que l’on fasse, quoi que l’on en dise il faut qu’il y ait la vérité sur les massacres de YIRGOU et l’assassinat des jeunes de l’ODJ.
4-Dans le domaine sécuritaire, en dépit du courage de nos soldats, tout se complique et chaque jour notre peuple pleure ses enfants morts, de jeunes soldats très mal équipés, peu expérimentés et qui vivent quotidiennement l’horreur de la barbarie.
Quel sort cruel pour nos enfants qui perdent leur vie alors qu’ils luttent pour protéger les vies d’autrui, les nôtres ! Alors, à cette situation exceptionnelle, des mesures particulières pour espérer faire face à la menace de la déchéance sociale. Et même si le risque de tomber dans le cabotinage malsain est réel, pour l’effort de guerre, nous proposons entre autres:
- – Le rappel au pays de tous les militaires admis à la retraite depuis 05 ans, des contingents burkinabè stationnés à l’extérieur, de tous nos « diplomates militaires » et l’examen sérieux des revendications formulées par l’association des militaires et policiers radiés relativement à leur retour au sein des forces armées. Par ailleurs, nous sommes convaincus qu’en s’interdisant de nommer des cadres de l’armée au gouvernement, le régime fait preuve d’un dogmatisme désuet en ces moments d’extrême gravité. Tous pour le front de guerre !
- -L’institution d’un service militaire obligatoire dans l’armée, pour toute citoyenne et tout citoyen ayant l’âge requis.
- – L’instauration d’un impôt exceptionnel sur les grandes fortunes (ISF) avec effet immédiat.
- -Le reversement d’une part importante de toutes les subventions publiques, sans exception, allouées aux partis politiques, à la société civile (presse, syndicat, communautés religieuses etc.) et des fonds des grosses caisses noires (Présidence, Primature, Assemblée nationale, autres institutions…).
- -La prise de mesures drastiques et transparentes pour réduire conséquemment le train de vie de l’Etat.
- -Enfin, une sommation express à toutes les personnes physiques et morales qui doivent au trésor public afin qu’elles s’exécutent avant fin 2019.
Sur un plan plus général, nous invitons respectueusement le Président du Faso à « grandir » et ce au regard de la grandeur de sa fonction pour n’être plus seulement un leader politique mais un homme d’Etat au service de son peuple, au-dessus du cocon partisan de ses courtisans. L’histoire écrira et nos enfants retiendront que c’est sous lui que tout cela est arrivé !
Et si Roch la solution est considéré aujourd’hui comme le problème, il reste qu’il n’en est peut-être pas la cause car ce sont bien ceux-là qui ont conspiré et triché pour l’installer au pouvoir et qui, au fond de leurs « grottes », le critiquent honteusement.
Quant au chef de file de l’opposition politique (CFOP), nous saluons son courage face à cette situation complexe et nous l’invitons à travailler à rassembler davantage toutes les forces patriotiques en faveur du changement véritable.
QUE DIEU BENISSE LE BURKINA FASO !
Ouagadougou, le 08 Septembre 2019
Le Président national de l’AUTRE Burkina/PSR
Dr Alain Dominique ZOUBGA
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