Valorisation des déchets lourds : Des poubelles écologiques made in Burkina
Dramane Sanogo, comptable dans une entreprise cotonnière de la place, est un passionné de l’écologie. Pendant ces temps libres, il se concentre dans la conception des poubelles à base de pneus. Dans l’entretien qui suit, il partage son expérience. Il présente également son activité.
Burkina 24 (B24) : D’où est venue l’idée de concevoir des poubelles ?
Dramane Sanogo (DS) : J’ai eu l’idée depuis 2015 par rapport aux poubelles. On avait une poubelle devant la porte qui n’a pas tenu deux ans. C’est dans un rêve que l’idée m’est venue de faire transformer les pneus en poubelle.
Tout le concept, c’est comme si quelqu’un me dictait. En 2015, je n’ai pas pu faire la première poubelle. Ce n’est qu’en 2018 que la première poubelle a vu le jour et qui est déposée chez moi actuellement.
J’ai utilisé d’abord pour vérifier la durabilité. Et finalement comme le concept est maîtrisé, j’ai fait appel à d’autres personnes pour travailler.
B24 : En quoi ces poubelles sont écologiques ?
DS : Nous faisons de la récupération. Ce sont des déchets, ces pneus envahissent la ville. Une fois, je suis allé au centre de traitement des déchets et les pneus étaient énormes. Le responsable m’a fait comprendre que tellement il y a des pneus, ils ne savent pas quoi en faire. C’est là j’ai dit, qu’il faut qu’on trouve une solution pour pouvoir réutiliser tous ces pneus à l’intérieur de la ville. Certains font des pouffes, mais ça ne sort pas beaucoup. C’est écologique et c’est du recyclage. Ce qui est d’utilité publique, c’est de les transformer en poubelle.
B24 : Présentez-nous la poubelle écologique en question.
DS : La poubelle écologique est faite à base de pneus de voiture. En plus nous utilisons du fer pour pouvoir faire les différentes fixations. La poubelle est très résistante et dure plus que les autres. Ce qu’on a remarqué avec les autres poubelles en métallique, c’est le fond qui pose problème. Le fer en contact avec l’eau occasionne la rouille.
Lire également 👉 Récupération des déchets lourds : Alassane Kaboré en fait un business
C’est pour pallier à ce problème que nous avons réfléchi. C’est-à-dire si vous achetez notre poubelle, vous en avez pour plus de 10 ans. On sait que déjà les pneus ne s’usent pas. C’est pourquoi on a pu réfléchir à les transformer en poubelle, là c’est plus d’utilité publique. Ce qui va contribuer à réduire les déchets tout en faisant de l’assainissement.
B24 : Quelle est la demande de nos jours ?
DS : La demande est très forte. Actuellement ce qui me manque, c’est de l’aide. C’est avec le peu de moyen que j’ai utilisé pour démarrer la structure. Aujourd’hui je suis en train de réfléchir à trouver un autre espace encore plus grand pour faire venir les pneus.
J’achète les pneus à hauteur de 75 à 100 FCFA, ça dépend de la qualité. Auparavant, on nous donnait gratuitement, mais maintenant les gens revendent les pneus.
B24 : Quels sont les tarifs de vos produits finis ?
DS : La poubelle écologique coûte 25 000 FCFA. La livraison est à la charge du client. Nous pouvons faire la fixation à hauteur de 1 000 FCFA. Dans le cas contraire, le client fixe sa poubelle. Nos poubelles sont comme les autres poubelles. Une facilité pour vider avec un système de rotation complète.
B24 : Quelles sont vos perspectives ?
DS : J’envisage être dans toutes les villes du Burkina Faso et à l’extérieur du pays. En outre, moi, je veux créer d’abord du boulot, pas pour me faire de l’argent, mais pour enrayer ce phénomène de pneus. L’écologie, c’est ma passion.
Entretien réalisé par Jules César KABORE
Burkina 24
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !