Code du travail : Syndicats et Patronat renouent le dialogue
Sur initiative du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), le mouvement syndical a été convié à une rencontre de concertation sur la réforme du Code du travail, le mardi 22 octobre 2019 à Ouagadougou.
Le processus de relecture du Code du travail amorcé sous l’égide du gouvernement peine à aboutir. Les deux entités, à savoir le patronat et les syndicats ayant buté sur près d’une quarantaine de points de désaccord, le document est entre les mains du gouvernement.
Cependant, « le patronat, tout en ne se méprenant pas sur le rôle régalien que joue le gouvernement dans l’élaboration du Code du travail qui est un outil de politique économique et sociale, souhaiterait que les principes de dialogue social soient respectés en la matière », a fait savoir Harouna Togoyeni, Vice-président chargé du dialogue social.
Déjà en 2008, le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) et le mouvement syndical avaient trouvé des avancées dans ce sens, « à travers un dialogue franc et direct », se rappelle Bassolma Bazié, représentant du mouvement syndical. « Le contenu en termes de projet était acceptable. Mais grande a été notre surprise de constater qu’à l’issue du passage de la loi à l’Assemble nationale, elle est ressortie avec un autre visage », poursuit-t-il.
Ainsi, ce n’est pas la première fois que le patronat et les syndicats du Burkina Faso se retrouvent pour trouver des solutions aux points d’achoppement entre les deux parties concernant le Code du travail. Au total, ce sont « 37 dispositions » du Code qui sont querellées, indique le ministre de la Fonction publique, le Pr Séni Ouédraogo.
Elles concernent, entres autres, la question de l’allaitement, le renouvellement du contrat, du dédommagement en cas de licenciement…
« En ce qui concerne la loi 028 portant Code du travail qui a été votée le 13 mai 2008, ce n’est pas la première fois que le patronat et le mouvement syndical échangent sur ces préoccupations. En 2008, on avait trouvé un consensus qui était acceptable.
Mais là où nous avons été désagréablement surpris, c’est quand la loi est rentrée à l’Assemblée nationale. Nous avons constaté que les députés, de façon unilatérale se sont substitués au patronat et au mouvement syndical, ont fait prévaloir d’autres intérêts inavoués et ils nous ont disposé une loi dont le contenu est esclavagiste (…).
En ce qui concerne les placements, aujourd’hui, il y a des entreprises fictives. On recrute le travailleur, ils vont le placer, on discute de son salaire dans son dos. Ils vont peut-être percevoir 1 million ou deux millions en son nom, mais ce qui retombe dans son assiette, ça ne vaut pas les 200.000 F FCA. C’est de l’esclavagisme ».
Bassolma Bazié, représentant du mouvement syndical
Selon Harouna Togoyeni, vice-président du CNPB chargé du dialogue social, « les employeurs ne ménageront aucun effort pour mener un dialogue franc et constructif avec les travailleurs dans le cadre des concertations qui débuteront dans les jours à venir ».
Aussi, ajoute Apollinaire Compaoré, Président du Conseil national du patronat burkinabè, avec « la situation économique du pays, tout le monde doit mettre le ballon à terre pour trouver des solutions (…) Nous sommes obligés de trouver la solution ». Bassolma Bazié, quant à lui, espère que le consensus qui sera issue de la rencontre « ne soit pas tripatouillé par les autorités, notamment l’Assemblée nationale ».
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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