Burkina : «C’est à partir de la révolution que l’armée a été déstabilisée» (Colonel Jean-Claude Kamboulé)
L’ancien Chef d’Etat, Jean-Baptiste Ouédraogo, a dédicacé le premier tome de son œuvre « Ma part de vérité » le 25 janvier 2020 à Ouagadougou. La cérémonie de dédicace a été l’occasion pour nombre de personnalités de faire des témoignages. Chaque intervenant a, ainsi, donné sa part de vérité en ce qui concerne l’histoire du « pays des Hommes intègres ». Mais, la plupart de ces témoignages accablent, plus ou moins, le leader de la révolution burkinabè.
« Les écrits et ouvrages traitant de la révolution burkinabè, en plus de consacrer le capitaine Thomas Sankara comme le héros de cette révolution, l’ont sacralisé « icône africaine de la révolution ». Ce sacre lui sied à merveille, dans la mesure où, il a su lui-même se le construire.
Car chaque parole, chaque geste et chaque acte du capitaine Thomas Sankara était prémédité, étudié et calculé. Rien n’était laissé au hasard. D’aucuns taxeront cela de narcissisme politique. « Ma part de vérité » a pour ambition de rompre la dictature du mensonge et de rappeler que le capitaine Thomas Sankara n’était qu’un homme; quelles que soient les qualités qui l’habitaient », a dit Jean-Baptiste Ouédraogo lors de la dédicace de son œuvre. A sa suite, plusieurs de ses anciens collaborateurs se sont adonnés à des témoignages. En voici quelques extraits.
Jean Hubert Bazié, directeur de cabinet du ministre de la justice au moment des faits
« Sous le Conseil de salut du peuple (CSP), j’étais le directeur de cabinet du ministre de la justice. Mon ministre était d’inspiration Jean Baptiste Ouédraogo et moi j’étais d’inspiration Thomas Sankara (…) Je voulais dans la foulée dire que Thomas Sankara était, en réalité, un non violent ; c’est un peu ma part de vérité.
Vous savez; quand les responsables politiques étaient à Pô et qu’on a voulu les libérer, c’est Sankara lui-même qui a compris qu’il fallait accompagner le cortège des personnalités et protéger jusqu’à Ouagadougou pour éviter qu’il y ait des surprises. Ils sont allés à la zone du bois et ont déposé le président Lamizana devant sa porte. Et Lamizana a continué. On l’a appelé : « mon général, revenez, c’est ici votre maison ».
De même, le professeur Ki-Zerbo, c’est un journaliste que Sankara a envoyé lui dire : je ne peux plus assurer ta sécurité, il faut trouver le moyen de t’éloigner. Ce journaliste est là jusqu’à présent (…). Ce sont des éléments pour que vous compreniez que la complexité des êtres humains et la difficulté de la vie politique peuvent amener des gens à des interprétations erronées ».
Témoignage du Colonel Lona Charles Ouattara, promotionnaire de Thomas Sankara
« Nous nous sommes connus depuis le lycée. Nous avons cheminé ensemble. Nous sommes entrés au Prytanée Militaire de Kadiogo (PMK) ensemble. En 1967, dès cette période, Sankara a commencé à militer au sein de la Ligue patriotique pour le développement (LIPAD) et au Parti africain de l’indépendance (PAI). Parce que notre professeur d’histoire-géo, c’était Adama Touré qui se chargeait de nous recruter. Moi j’ai refusé de me faire appréhender à partir de cette même date. C’est donc dire que les événements du 5 novembre 82 et du 4 Août 83 sont des évènements dont il faut rechercher les origines à partir du Prytanée Militaire de Kadiogo.
A partir de 1975, lors du premier conflit avec le Mali auquel Sankara et moi avons participé en tant que commandant de l’unité, le rassemblement des officiers communistes a été créé. J’ai refusé d’y adhérer. (…) Nous sommes arrivés au CMRPN. C’est vrai, Sankara n’a pas pris part au coup d’Etat. Moi non plus, parce qu’il revenait du cours de Capitaine juste une semaine après le coup d’Etat. Moi j’étais rentré d’Angleterre où j’étais formé aviateur à 2 ou 3 jours avant le coup d’Etat du CMRPN.
Nous avons été coptés par le colonel Saye Zerbo, tous les deux pour rentrer au secrétariat permanent du comité directeur du CMRPN. Au sein de ce comité, Sankara était responsable de l’information, moi responsable des programmes.
A la suite de la découverte de son activité souterraine; parce qu’il filait toute délibération à la LIPAD et au PAI; le colonel Nézien (…) au niveau des services de renseignement avait découvert que Sankara était une taupe au sein de leur organisation. Donc, on a décidé de le sortir du comité directeur du CMRPN pour l’exposer davantage en le nommant ministre de l’information. Evidemment, lui avec ses mentors de la LIPAD et du PAI ont compris très rapidement l’enjeu, la menace qui venait sur eux. Rapidement, ils ont organisé ensemble le refus de Sankara à accepter le poste de ministre.
C’est une première pour la Haute Volta qu’un officier soit nommé ministre et qu’il refuse. Ça été aussi vu comme étant un signe d’intégrité de la part de l’individu qui avait son programme; celui de conquérir le pouvoir absolument et par tous les moyens. Finalement, il accepte d’entrer dans le gouvernement et quelques mois après, il profite de la venue d’une rencontre internationale qu’il supervisait à Ouagadougou pour lancer le fameux malheur à ceux qui bâillonnent leur peuple (…).
Le 15 avril 1982, nous obligeons le comité directeur avec son président, le colonel Saye Zerbo à aller s’asseoir au camp Guillaume avec ses officiers pour faire le bilan de ce nous avions fait pendant les deux années. Au cours de cette réunion, le comportement du colonel Saye Zerbo était tel que l’affaire a commencé à mal tourner. Et on a décidé de créer une commission ad-hoc pour finalement juger le bilan. Alors qu’initialement, on était parti pour présenter le bilan. Ça s’est tourné sur des jugements. Et c’est là, le médecin colonel qui était commandant à l’époque a été désigné pour diriger la commission ad-hoc.
A la restitution de la commission ad-hoc, le 26 avril, le comportement, l’audace du médecin commandant a été tel, que Sankara qui était assis à ma droite me dit : « tu vois, c’est de celui-là que nous avons besoin ». Je pense qu’à partir de ce moment, Sankara a décidé de jeter son dévolu sur Jean-Baptiste Ouédraogo. Parce qu’il pensait évidemment de… Jean-Baptiste était un médecin militaire, n’étant pas des armes, mais étant très courageux par l’acte qu’il nous a démontré dans la salle face aux officiers, Sankara a décidé d’en faire son homme.
L’avènement de Thomas Sankara au pouvoir suprême a été très prisé par quelques faits, l’armée n’était pas homogène (…). Tant que l’armée n’est pas homogène, nous arrivons toujours à de tels excès qui mettent en péril l’unité nationale et la vie de notre nation ».
Témoignage de Jean de Dieu Somda, ministre au moment des faits
« Le président Jean-Baptiste Ouédraogo a réussi à éviter une guerre civile qui était inévitable dans notre pays et c’est une réalité que nous avons vécue (…) En effet, le 7 novembre 82 et les jours qui ont suivi, pour la première fois, dans notre pays, nous avions connu un coup d’Etat avec mort d’hommes; suivi d’une course effrénée au pouvoir par deux camps irréductibles. Vous avez lutté jusqu’au bout avec patience…
Votre position était claire et constante, l’observance de la plateforme programmatrice du CSP. Mais, l’un des révolutionnaires de Sankara poussé par les politiciens (…) a tenu à brûler les étapes. Alors que l’on aurait pu apporter l’évolution progressiste qui était profondément ancrée en nous tous. (…) Il n’y a pas un seul parti politique qui ne prône dans son programme les idées de la réconciliation nationale, de bonne gouvernance vertueuse de démocratie que vous maîtrisez déjà en 1982 ».
Témoignage du colonel Jean-Claude Kamboulé, lieutenant au moment des faits
« Les dates, 7 novembre et 17 mai, avec le dénouement caduc, c’est moi qui gérais le volet militaire. Tout a été fait chez moi, au groupement blindé; nous avons agi en tant que militaires; nous n’avions aucune ambition politique; nous avons agi par solidarité avec le capitaine Thomas Sankara qui est un brillant officier. (…) Nous sommes restés solidaires avec ce jeune officier de cette armée que nous avons trouvé l’un des meilleurs de l’année des indépendances. Il était gentil, il n’était pas méchant, il vivait bien et nous aussi on s’amusait derrière (Rires).
La part de vérité du président Jean-Baptiste, moi j’étais avec lui au tout début (…) Le capitaine Sankara et moi, on était très proche. On s’amusait mutuellement. J’étais fier du garçon. C’est bon un chef. Il faut le dire, c’est un très bon chef. Maintenant à quelle fin ? C’est ça qui nous est arrivé. (Rires dans la salle).
Avec Sankara, il n’a jamais été question d’idéologie de révolutionnaire, après on a compris ; voici les réactionnaires, voici les congressistes. Nous, on n’est jamais rentré dans ce débat-là. Notre mission de militaire, c’est le combat et c’est ça que nous avons fait. (…) Comme il l’a très bien rendu dans sa « Part de vérité » avec le résumé du doyen, c’est très bien rendu… Le Général Baba Sy qui était sur l’Etat-Major, lui, n’a pas été victime de la révolution.
Ce n’est pas à partir de Blaise Compaoré que l’armée a été déstabilisée. C’est à partir de la révolution. On a tout détruit. Il fallait repartir à zéro. (…) La nuit du 4 août, on s’y attendait. Comme la tension montait, on s’y attendait. Donc, on était préparé.
Le but dans cette affaire, comme ils l’ont bien dit, Sankara nous a tous bien utilisés. Ce que la révolution enseignait; le militaire s’il n’est pas un assassin, ce n’est pas un assoiffé de sang, c’est un homme d’honneur, de parole. Les armes que la nation nous confie, c’est sacré. On ne doit pas les utiliser pour détruire comme ça été fait. On a tué des parents sauvagement. Et ça, ce n’est pas bien, la vie est sacrée. »
Propos recueillis par Alice Suglimani THIOMBIANO
Burkina 24
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Qualité pour qualité le nom de SANKARA l’emporte, maintenant qu’il compare ses défauts aux défauts de SANKARA au lieu de parler des défauts de SANKARA, la jeunesse n’a pris SANKARA pour modèle en comparant ses bons actes a vos mauvais actes, c’est DIEU qui a donné ce monsieur à l’Afrique arrêtez votre jalousie lààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààààà
Une fois au pouvoir, le monde entier a vu que la seule passion du capitaine Thomas Sankara était le développement pour son peuple.
Je ne comprends pas nous les Burkinabè, on vous explique des choses qu’ils ont vécu , et vous les insultez. Sachez que l’être humain n’est pas parfait 100%. Dans se livre il n’a pas traiter le capitaine de diable. Moi personnellement je na connu le capitaine mais son nom est sorti de ces bien fait. Je ne comprends pas pourquoi les gens je veux pas entendre le négatif.
Nous, jeune génération n’avons peut être pas connu l’homme en personne ! Nous ne le connaissons que par les témoignages qui foisonnent sur les vertus de l’homme que fut le capitaine, ses valeurs d’homme patriotique, panafricain. Je n’ai pas connu Sankara, mais je viens de savoir qui en Ouedraogo Jean Baptiste ! Un homme imbu de sa personne, depourvu de morale et malade d’une carance chronique de sagesse minimale ! Que compte obtenir sieur Ouedraogo avec ces révélations ? Quel but vise-t-il ?
Sa jalousie à l’égard de cet homme que toute la jeunesse burkinabé prend pour modèle le fera sortir brutalement par la mauvaise porte de l’histoire du Burkina . J’ai si mal de voir le nom de ce monsieur figurer aux côtés des grands noms de l’histoire de mon pays. Mes enfants ne devront jamais connaitre ce nom…
Merci.En lisant nous comprennons que sankara n’était entouré que des hypocrites.C’est les memes qui,jadis parlaient du bien de sankara cette fois ci des masquent sont tombés.Nous attendons l’hypocryte qui viendra essayer de se justifier.Si on vous z payé pour ça,vous allez vomir.