Droit de réponse du Caucus des Cadres pour le Changement à Monsieur Ousmane SO

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Ceci est un droit de réponse du Caucus des cadres pour le changement à Ousmane après sa tribune publiée sur Burkina24.

Monsieur Ousmane SO,  dans une lettre ouverte  adressée à Monsieur Zéphirin DIABRE, Chef de file de l’Opposition, et publiée le 08 Juin 2020 par B24 Opinion et Netafrique, semble ne pas approuver la gestion du CFOP pour le mandat 2015-2020.En réponse à ces réactions, le Caucus des cadres pour le changement (3C) s’est invité dans le débat à travers cette publication qui lui permet de rétablir la vérité sur des faits intentionnellement tronqués.

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Lire aussi :  Burkina Faso : Ousmane So écrit une lettre ouverte à Zéphirin Diabré

Monsieur Ousmane SO, nous avons lu avec intérêt votre publication parue dans les colonnes de Burkina 24 et de Netafrique, entre autres. Mais après lecture, nous relevons simplement des contre-vérités et une mauvaise foi manifeste.

Monsieur SO, pour donner du crédit à votre  entreprise de dénigrement, vous jouez au faux déçu en prétendant avoir accordé votre voix à l’UPC et à son candidat au double scrutin couplé Présidentielle et Législative de 2015, parce que vous  estimiez que Zéphirin DIABRE  avait le meilleur programme de société. Vous annoncez ainsi les couleurs mais la suite de votre lettre vous démasque piteusement. En effet vous portez à l’attention du CFOP une série d’interrogations et, dans le même temps, vous vous perdez en invectives et en propos discourtois.

Beaucoup de citoyens qui veulent faire des critiques constructives au CFOP, trouvent la peine et le moyen d’aller à sa rencontre. L’avez-vous déjà fait ? Non ! Vous avez préféré recourir d’emblée à la procédure de la lettre ouverte, acte d’hostilité par définition, ce qui achève de révéler votre intention véritable. 

Du reste, si tant est-il que votre intention est de construire, pourquoi êtes-vous restez aphone depuis le début du mandat, pour donner de la voix à 5 mois de la fin dudit mandat ?

La réalité est que vous êtes en mission commandée de dénigrement de M. Zéphirin DIABRE et le but de la manœuvre est de s’ attaquer au seul candidat de l’Opposition qui a aujourd’hui des chances de battre Roch,  de par sa stature personnelle d’homme d’Etat,  de par son parcours professionnel prestigieux et de par le poids de son parti sur l’échiquier national. D’ailleurs,  tout ce que vous avez pu trouver, c’est de ramener une vieille polémique sur la subvention du CFOP et sur le nombre de marches-meetings organisés.

La lettre étant ouverte, le 3C se permet de vous répondre afin d’éclairer votre lanterne et de restituer la vérité des faits aux militants de l’UPC et l’ensemble des électeurs.

De la subvention du CFOP

Monsieur SO, vous estimez que le CFOP, en tant qu’institution, doit rendre compte de la gestion de la subvention à lui accordée par l’Assemblé nationale. M. Zéphirin DIABRE, Chef de file de l’Opposition politique qui est un homme dont la probité morale et  les compétences ne sont plus à démontrer, ne dérogera à aucun  principe de redévabilité et de transparence.

Le budget du CFOP est une dotation insignifiante accordée au CFOP pour supporter le coût de son cabinet : loyer du siège, salaires, sécurité, eau, électricité, téléphone, carburant,  organisation des rencontres statutaires entre partis de l’opposition, ou avec les pouvoirs publics, les missions à l’intérieur et à l’extérieur du pays, etc… Il est   de 100 millions de francs, un peu plus de 8 millions de francs par mois.

SO, connaissez-vous une institution dans ce pays qui fonctionne avec 8 millions de francs par mois ? Aucune ! Personne ne s’en plaint, à commencer par Zéphirin DIABRE lui-même, puisqu’il s’agit d’une opposition .Ce qui surprend dans votre raisonnement, c’est que, alors que c’est le plus faible des budgets des présidents d’institution, c’est la justification de celui-ci qui vous préoccupe. En  tant que leader d’OSC, vous n’avez jamais interpellé les autres présidents d’institution sur les énormes budgets qu’ils gèrent. Pourtant on en voit qui distribuent même à tout vent de l’argent aux associations et autres. Vous n’en parlez pas.

A toutes fins utiles, il nous faut  rappeler à monsieur SO que l’appui institutionnel dont il fait cas n’a pas pour objet l’organisation d’actions à forte mobilisation comme les marches-meeting. L’objet indiqué dans la loi est bien précis : cette subvention sert au fonctionnement du cabinet du Chef de file. Et, elle ne suffit d’ailleurs pas à couvrir toutes les charges dudit  fonctionnement au quotidien.

Mais ce qui est clair, c’est que rien dans cette subvention ne saurait être utilisé pour financer les activités des partis politiques de l’Opposition comme les marches et autres.

Pour votre gouverne, la loi dit que le CFOP rend compte au PAN et à lui seul.  Pas aux écrivains publics. S’il veut ce compte rendu, qu’il aille voir le PAN dont le budget alimente le budget du CFOP. D’ailleurs, le CFOP est audité régulièrement, et une institution comme l’ASCE/LC l’a déjà félicitée pour la gestion orthodoxe des fonds qui lui sont alloués.

De la question des marches-meetings face à la décrépitude de l’Etat

Cher Monsieur So,

L’opposition politique au Burkina Faso à travers le CFOP est une opposition républicaine et  responsable, qui a toujours joué parfaitement son rôle. Elle  est toujours restée ouverte à toute critique constructive. Cependant, nous estimons que votre lettre ouverte respire la mauvaise foi et procède d’une démarche politicienne à la veille des élections, car ses interrogations mues en doigt accusateur ont pour seul et unique but de semer le doute dans l’esprit serein des électeurs.

Dans vos diatribes, vous affirmez que l’opposition politique a somnolé pendant le  mandat actuel du CFOP, parce qu’elle n’a pas organisé des marches-meetings tout azimut contre le régime MPP  malgré la dégradation vertigineuse de la situation du pays. Vous-vous demandez si le CFOP a une bonne appréciation de l’évolution de la situation nationale. C’est là où votre raisonnement est ahurissant et traduit très clairement votre mauvaise foi. En effet, le CFOP n’est pas le chef de l’Opposition mais seulement son Chef de  file, c’est-à-dire son porte-parole attitré.  Nulle part dans la loi qui établit le CFOP,  il  n’est dit que le Chef de file a pour mission d’organiser l’opposition. Son rôle tel que défini par la loi, c’est de servir de boite à lettres et rien que cela, pour faciliter les relations entre le Pouvoir et l’Opposition. C’est tout à son honneur s’il a su transformer cette position de boite à lettres en position de leader rassembleur de l’Opposition.

Sous  le régime de Blaise COMPAORE, le CFOP a su avec brio organiser des marches. Ces marches avaient un objectif : «Empêcher la modification de l’article 37 de la Constitution ». Cette question de l’article 37 était hautement politique, car sa modification aurait sapé le fondement même de la démocratie qui est l’alternance. Mais quelle reconnaissance certains Burkinabè comme vous, M. SO, ont- ils eu à l’égard de Zéphirin DIABRE  après toute sa contribution à l’alternance en 2014? Non seulement ils ont revoté les anciens apprentis de Blaise COMPAORE, ceux-là même qui contre-marchaient quand le CFOP sortait, mais   certains ont même poussé la bêtise jusqu’à oser  inciter à ne pas le voter Président du fait de son ethnie «bissa». Maintenant que rien ne va dans le pays, on veut qu’il sorte à nouveau faire des marches. Zéphirin DIABRE n’a pas le monopole des marches au Burkina !

Sachez, M. SO, que dans l’Etat de droit, il existe plusieurs instruments et moyens d’expression d’une opposition républicaine. En plus des marches et meetings, il y a aussi les interpellations et dénonciations médiatiques, les propositions et recommandations dans les cadres de concertation politiques avec le Gouvernement ou la Majorité, les interpellations et questions adressées  par les députés au  Gouvernement, etc. Aussi, il serait réducteur de mesurer l’activité du CFOP au seul nombre de marches et meetings organisés.  

Dans ce cas-ci, nous avons affaire à un président qui met en œuvre le programme pour lequel il a été élu par le peuple. Le rôle du CFOP n’est point d’empêcher le déroulé du programme choisi par le peuple.  le CFOP est un « contre-pouvoir, pas un anti-pouvoir » Le rôle de l’Opposition politique est d’abord de veiller à ce que les règles de jeu démocratique soient respectées afin qu’il n’y ait pas de dérives antidémocratiques.  Ce que le CFOP fait admirablement bien tous les mardis. si vous vous donnez la peine de suivre ces conférences de presse hebdomadaires que vous qualifiez à tort de monotones, et vous consultez également les différents mémorandums dressés par le CFOP (mémorandums sur les 100 jour, sur l’An 1 et sur la mi-mandat) vous comprendrez qu’une opposition qui n’a pas une attitude insurrectionnelle permanente n’est pas forcément une opposition de salon ou de Facebook.

Le choix des moyens d’interpellations du Gouvernement dans l’arsenal cité plus haut dépend de plusieurs critères dont l’importance de la question et l’environnement sociétal du moment. Dans le jargon militaire, ne dit-on pas que c’est le terrain qui commande la manœuvre ?

Ceci dit, Monsieur SO, établissez-nous clairement l’objectif précis des marches que vous souhaitez et auxquelles vous faites allusion dans votre lettre ! Vous qui aimez tant les marches, pouvez-vous nous dire à hauteur de combien vous avez déjà contribué à une marche du CFOP ?  Puisque chaque marche coût une bonne dizaine de millions de Francs, et on lance de ce fait des souscriptions!

Du reste, le politique, notamment l’opposition,  n’a pas le monopole de la rue et des actions de lutte à forte  mobilisation. Il  n’est pas écrit que toutes les marches doivent être organisées par le CFOP ! Tous les groupes sociaux qui sont mécontents de la situation actuelle peuvent et doivent organiser des marches de protestation. Les syndicats le font déjà bien. Les OSC comme celle que vous dirigez, peuvent le faire. Qu’attendent-elles?

Jetez un regard du coté de Bamako au Mali, Monsieur, et vous serez édifié ! C’est  un Imam prédicateur et des leaders de la Société civile qui ont organisé la dernière marche. Qu’attendez-vous pour appeler à une marche au Burkina?

En somme, Monsieur SO, le CFOP ne somnole pas. Et, contrairement à ce que vous voulez insidieusement faire croire aux  Burkinabè, il n’y a aucun confort à être dans l’Opposition au point de s’y calfeutrer et somnoler. En allant aux élections, l’UPC ne visait pas le poste du CFOP ; il visait Kossyam. Le poste de CFOP est à qui veut le prendre en Novembre.

L’état de décrépitude actuel du pays n’est pas dû à un quelconque sommeil mais à l’incompétence certaine du pouvoir en place. Le président KABORE et son gouvernement ne dorment pas, ils sont éveillés. Seulement, ils ont atteint les limites de leurs compétences et de leurs capacités. Ils ne peuvent pas mieux faire, même si tout le peuple marche tous les jours. Dans ces conditions, que demandez-vous M. SO ? Une insurrection ?  Alors que votre OSC l’inscrive en objectif et appel à une marche ! Il faudra comprendre que l’Opposition ne peut pas être une institution insurrectionnelle au quotidien. Elle  attire l’attention du pouvoir en place sur ses dérives, fait des propositions d’amélioration, mais elle ne peut l’empêcher  de dérouler son programme. Il appartient au peuple, après évaluation des actions du pouvoir, de le sanctionner par la voie des urnes à la prochaine consultation électorale.

SO, vous trouvez que la gouvernance est profondément chaotique, mais vous n’envoyez pas de lettre ouverte au Président du Faso qui est le principal responsable, mais plutôt au CFOP. Quel paradoxe ! Il faut éviter de vouloir lier systématiquement les travers du parti au pouvoir à l’inaction de l’opposition, car le CFOP n’est pas le berger du pouvoir.

Seul le peuple souverain peu  redresser la situation. Il lui appartient de corriger le tir au soir du 22 Novembre 2020.

SO, vous auriez pu faire œuvre utile si vous donniez au CFOP vos idées pour gagner les élections qui se profilent à l’horizon. En 2015, à la surprise générale, l’Opposition dans son ensemble a fait le constat amer qu’il ne suffit pas de battre le pavé dans les artères de Ouagadougou pour gagner une élection. Beaucoup de jeunes qui défilaient lors des marches n’ont même pas pris la peine de se faire enrôler. Au résultat, l’ancien parti au pouvoir, le CDP, chassé par la rue, a réussi à faire élire 19 députés, loin devant des partis d’opposition historiques dont les leaders tenaient des discours enflammés lors des marches.

Il est à vraiment regretter que, au lieu de contribuer positivement au succès de l’Opposition,  M. Ousmane SO, vous ayez choisi de vous situer dans le registre plutôt minable du dénigrement  politique. Mais  sachez que ni vous, ni vos commanditaires qui sont bien connus, ne pourrez en rien entacher la victoire de Zephirin DIABRE en Novembre prochain.

Tout en vous souhaitant bonne réception de la présente, nous vous transmettons nos cordiales salutations.

Ouagadougou, le 14 juin 2020

 

Pour le Caucus des Cadres pour le Changement

 

 

Prosper NIKIEMA

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