Tribune | Les sept péchés capitaux de l’immobilier, selon Salomon Mbutcho

Ceci est une tribune sur l’immobilier.

Paresse

Le fait de repousser son futur achat ou sa future vente, de remettre à une date ultérieure l’échéance de  ses constructions, ou d’oublier de louer sa propriété avant qu’elle ne tombe en lambeaux, de repousser à une date ultérieure la réfection demandée par les locataires, de retarder les signatures d’actes administratifs, relève d’un sentiment de paresse, attribut antagoniste à la profession de l’immobilier. Tout ce qui concerne le foncier ne peut et ne pourra jamais s’exercer dans la torpeur car ses fruits ne se récoltent que dans le dur labeur, les sens du leadership et une vision claire.

Envie

La théorie de la relativité remet régulièrement en question ce sentiment très égoïste, dénué de toute fin réelle car, il y’aura toujours une plus belle ou plus grande parcelle, une plus belle ou plus grande maison et un plus beau ou plus grand immeuble. La compréhension de cet aspect du métier éviterait à quiconque une errance d’envies sans fins.

Colère

Lorsque qu’un non professionnel a vendu doublement la parcelle ou la maison que vous venez d’acquérir, lorsque le terrain du voisin empiète en toute légalité sur le vôtre, lorsque les constructions de votre maison prennent beaucoup plus de temps et d’argent que prévu, lorsque le propriétaire de votre maison refuse de faire des réfections alors que les dégâts endommagent vos biens, lorsque votre locataire refuse de payer son loyer alors que vous en avez trop besoin, lorsque le propriétaire de votre maison vous harcèle et fait intrusion dans votre vie familiale, et beaucoup d’autres raisons aussi complexes les unes que les autres, il est préférable d’adopter une réponse totalement opposée à celle qu’attendait la partie d’en face.

Toutefois, contrairement à la rancune qui peut se targuer d’avoir été offensée ou blessée, la colère n’a pas forcément besoin de subir un préjudice quelconque pour en vouloir à autrui. Elle vient de la jalousie qui émane à son tour de l’orgueil et de la fierté. Il est recommandé de ne pas haïr son prochain dans son cœur afin de ne pas porter le fardeau d’un forfait commis à cause de l’autre. La présence de la colère dans l’immobilier est le signe manifeste d’une maladie très grave qui pourrait gangréner votre carrière. Les raisons qui justifient la colère dans l’immobilier ne sont pas souvent aussi infondées les unes que les autres, toutefois, elles mettent en exergue sa cruauté et sa capacité à, sans pitié, détruire tout sur son passage.

Avarice

Lorsque des propriétaires causent des préjudices à leurs locataires en refusant de faire les réparations nécessaires dans leurs bâtiments loués, lorsque les locataires refusent de faire des réparations dans les parties qui leur incombent des maisons ou appartements loués, lorsqu’on refuse de rembourser la caution à ses locataires, lorsqu’un propriétaire préfère laisser ses locaux vides pour ne pas les louer en dessous de sa barre, lorsqu’on refuse de payer ses traites à la banque parce qu’on considère que la banque a trop d’argent,  lorsqu’on décide de réduire l’épaisseur de sa dalle au moment de la couler, lorsqu’à la fin des gros œuvres de sa construction on décide de mettre des finitions moins chères, lorsqu’on est en somme aveugle au point de se tirer une balle dans le pied pour ne pas la gaspiller, c’est le summum de l’avarice.

Si l’avarice est un trait de caractère qui veut se prévaloir d’être économe, il représente un danger de mort imminente à tous projets dans lesquels il est associé de près ou de loin. Il est antagoniste au mot « projet » car il se veut réalisable de suite et maintenant, dans un métier de normes, d’exactitude et d’amortissement sur le temps. On ne peut pas amortir ce qui n’existera plus.

Gloutonnerie

Jusqu’aujourd’hui, nous n’avons jamais vu quelqu’un qui avait le don de l’ubiquité. En fait ce don permettrait de justifier la propriété de plusieurs maisons de par la capacité à passer la nuit dans toutes ses résidences en même temps. Cela étant aussi impossible que conduire deux voitures à la fois, à nous d’en dégager les décisions idoines. S’accaparer trop de biens et convoiter voracement les biens des autres au point de les empêcher d’en accéder est une gloutonnerie pècheresse et dangereuse contraire aux désirs de l’immobilier réel qui se veut accessible à tous sans discrimination.

Luxure

Lorsqu’on investit massivement dans la construction de ses bâtiments pour finalement les transformer en maisons ou chambres de passes, lorsqu’on loue ou achète un bâtiment pour y loger sa maitresse ou son amant,  lorsqu’on se réfugie dans une résidence secondaire pour y faire de la toxicomanie, lorsqu’on vend des parcelles ou des maisons de manière sauvage et à plusieurs personnes à la fois, lorsqu’on met les biens à vendre au plus offrant alors qu’on avait préalablement donné sa parole, lorsqu’on est dans ces genre de situations, qu’on le veuille ou pas, on est dans la luxure.

La luxure immobilière est un sentiment incompatible avec l’immobilier normal, un très fort sentiment de passe-droit permettant à ses détenteurs de s’octroyer les droits de non seulement faire tout ce qu’ils veulent de leurs propres biens, mais aussi des biens des autres.

Orgueil

Quelqu’un de fier et d’orgueilleux n’est pas forcément quelqu’un de riche, fort et beau ou même talentueux, c’est son état d’esprit mélangé qui l’emmène à se prendre pour beaucoup plus qu’il n’est en réalité même si c’est très peu. Et c’est vraiment ce processus de prise en otage de la vérité et de son remplacement subtil que les chrétiens appellent la prouesse de satan.

Et pourtant, philosophiquement parlant, l’orgueil et la fierté peuvent être considérés comme des traits de caractères nécessaires à l’évolution et la progression de l’être humain. Il est aussi important de définir et peut être même circonscrire la raison avant de parler de normes, d’orgueil ou de quelconque autre caractère ou trait affilié ou greffé, physiquement ou spirituellement à l’être humain n’ayant de seuil ni à droite, ni à gauche à raison étant comprise de moins l’infini à plus l’infini selon la personne qui s’en réfère, nous allons dès le début nous entendre sur le fait que la raison sera comme le sel dans une sauce, ils sont supposés indispensables quoiqu’une question de goût, de relativité et de perception viendra intervenir quant à l’insuffisance ou l’excès de leurs présences.

En temps normal, on n’en parlera que lorsqu’il y a insuffisance ou excès. Parce que les êtres humains sont nombreux et différents, ils percevront l’orgueil et la fierté d’une manière différente et évalueront leurs quantités avec relativité. Là où l’un pense qu’une personne x est trop fière et orgueilleuse, l’autre trouvera au contraire qu’il n’en est rien.

Ces deux exemples précités récemment confirment la notion de perception relative. Les sages disent qu’en ce qui concerne l’orgueil et la fierté, il faut savoir doser les degrés car qu’on en ait en excès ou insuffisamment, il y’a des choses dans la vie qu’on ne peut pas obtenir sans eux aussi bien que des choses dans la vie qu’on perd à cause d’eux.

Salomon MBUTCHO

 Vice-Président

Mortgage, Trust & Investments SA

(SA au capital de 1.000.000.000 F CFA)

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Placements et investissements

Consultant international & Expert immobilier

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