Côte d’Ivoire : L’AECC invite les chefs d’Etat ouest-africains « à s’assumer face aux velléités de passage en force d’Alassane Ouattara »
Ceci est une déclaration de l’Association pour l’Emergence d’une Culture de la Citoyenneté (AECC) sur la situation politique en Côte d’Ivoire.
L’association pour la l’émergence d’une culture de la Citoyenneté (AECC) suit avec réelle inquiétude la situation politique en Côte d’Ivoire, en lien avec la candidature contestée de M. Alassane Dramane Ouattara pour un troisième mandat à la tête de la République de Côte d’Ivoire, au regard des risques évidents d’une crise politique en Côte d’ Ivoire pour l’ensemble de sous- région ouest africaine, et pour la sous-région ouest africaine francophone en particulier.
En tant qu’association citoyenne des communautés ouest africaines CEDEAO et UEMOA, l’AECC s’étonne du silence coupable des instances compétentes de l’UEMOA sur la situation, et regrette une déclaration de la CEDEAO qui refuse d’interpeller le principal auteur sur sa responsabilité devant l’histoire.
Il faut le rappeler, parce que nous vivons désormais dans des ensembles régionaux voulus par nos peuples, les arguments tendant à taxer les interventions de citoyens ressortissant de nos communautés régionales sur les affaires nationales de pays membres de ces ensembles régionaux d’ingérence, sont simplement aberrants.
Est-il besoin de rappeler que dans la configuration actuelle de nos Etats, ce qui se passe en Côte d’Ivoire a de nécessaires implications sur les autres pays membres de l’UEMOA, voire de la CEDEAO ?
Revenant à la situation politique en Côte d’ivoire, faudrait-il croire à cette opinion répandue selon laquelle, l’UEMOA se confond à la personne d’Alassane Ouattara, qui, non satisfait de gérer d’une main de fer sa Cote d’ivoire natale, rêve d’étendre sa dictature à l’ensemble des peuples d’Afrique de l’ouest, comme en témoigne son mépris vis-à-vis de ses pairs chefs d’Etats et des populations ouest-africaines, lorsqu’il affirmait à Paris qu’il faut « que cesse ce faux débat sur le franc CFA » ?
Qui est cet Alassane Ouattara qui se croit être au-dessus des peuples et des lois, et que personne n’ a le courage de dénoncer comme un vulgaire dictateur qui veut ramener les sociétés ouest africaines à plusieurs décennies en arrière sur le plan de la démocratie et de bonne gouvernance au profit de ses intérêts personnels et de la satisfaction de son égo surdimensionné ?
L’association pour l’émergence d’une culture de la citoyenneté considère que ce dernier est un citoyen ouest africain comme les autres, donc soumis comme les autres aux règles communautaires et aux lois nationales de son pays, même s’il est actuellement revêtu des charges honorables de Président de la République de l’Etat de Côte d’Ivoire.
L’AECC invite par conséquent la CEDEAO et l’UEMOA, notamment les Chefs d’Etats de ces organisations censées agir dans l’intérêt des populations ouest africaines, à s’assumer face aux velléités de passage en force d’Alassane OUATTARA en Côte d’ Ivoire, comme ils l’ont fait au sujet de la Guinée Conakry, et de façon moins heureuse au sujet du Mali de la transition, au lieu du Mali d’IBK.
A défaut de contraindre le Président sortant de la Cote d’ivoire à renoncer à son projet funeste, ces organisations sont priées de veiller à ce que la CEI et le Conseil constitutionnel de Cote d’Ivoire puissent être dans des dispositions pour apprécier en toute indépendance la candidature de Alassane Ouattara, qui est de toute évidence illégale, au regard des dispositions pertinentes de la Constitution ivoirienne.
Car, en effet, contrairement à ce qu’affirme M. Alassane Ouattara, sans la moindre modestie et le moindre respect des institutions ivoiriennes compétentes, si personne ne connait mieux la constitution que lui, à quoi sert alors le conseil constitutionnel ivoirien ?
Par la présente déclaration, l’association pour l’émergence d’une culture de la citoyenneté, tient l’ensemble des chefs d’Etats de la CEDEAO et de l’UEMOA responsables de la grave crise que pourrait connaitre la Cote d’Ivoire et les pays membres de l’UEMOA, voire de la CEDEAO, avec les conséquences en termes d’atteintes de droits humains fondamentaux des populations qu’ils sont censés servir et protéger.
Elle tient les communautés ouest africaines et la communauté internationale témoins de la présente interpellation, dont l’objectif est la préservation de la paix et des droits humains fondamentaux des populations vivants en Côte d’Ivoire et dans l’espace ouest africain.
L’association pour l’émergence d’une culture de la citoyenneté, invite les chefs d’Etats ouest africains en exercice, à se ressaisir et à se mettre véritablement au service des populations, plutôt qu’au service de leurs pairs.
L’AECC pense que pour la situation en Côte d’Ivoire, l’on peut et doit éviter de venir en pompiers impuissants, en ayant le sens de l’anticipation et de la prévention.
Ouagadougou le 26 août 2020
Sidiki Dermé
Le Président
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Vrai de vrai, pour les perspectives en Côte d’Ivoire, il s’agira de choisir son camp, selon l’entendement et les réalités qui lient les uns et les autres à ce pays. Autrement dit, jeter son dévolu sur Bédié pour une Côte d’Ivoire nationaliste, exclusive et ethniciste, ou soutenir Alassane, pour un pays ouvert sur la sous-région, politiquement inclusif et universaliste. Par conséquent, sans aucune illusion, c’est le seul débat qui tienne actuellement. Autrement dit, le Burkinabè légaliste, qui ne s’y connaît en rien à la vie Ivoirienne dont il n’a que foutre, et qu’il assimile point par point à celle de son pays, privilégiera la première option, alors que celui qui des bases tant en Côte d’Ivoire qu’au Burkina, penchera de bonne guerre et et légitimement, vers la seconde.