Elections 2020 au Burkina Faso : L’UPC relève les limites du sondage de l’institut APIDON
Ceci est une tribune de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) sur le sondage réalisé par l’Institut APIDON.
L’institut de Recherche et de Sondage Apidon (IRSOA) a mené une série de sondages par quotas en septembre – Octobre et récemment en Novembre 2020. Ces sondages tout comme celui réalisé en 2015 visent à donner un coup de pouce à Rock Marc Christian KABORE Président sortant. Le Caucus des Cadres pour le changement (3C) à travers cet écrit vise à démontrer en quoi ces sondages ne sont pas fiables et ensuite les motivations de ses initiateurs connus et ceux cachés.
Un sondage d’opinion ou une enquête d’opinion est une application de la technique des sondages à une population humaine visant à déterminer les opinions (ou les préférences) probables des individus la composant, à partir de l’étude d’un échantillon de cette population.
La méthode des quotas utilisée ici n’est pas du tout claire. Cette méthode vise à reconstituer une population en miniature, c’est-à-dire de construire un échantillon dans lequel les individus sont répartis selon les mêmes proportions que dans le groupe à étudier. Or il existe bien sûr une infinité de caractéristiques possibles (hommes / femmes, âge, catégories socio-professionnelles, lieu de résidence, salariés du public / privé, etc). Le nombre de facteurs pris en compte dépend donc de la précision escomptée. Celui-ci est toutefois limitée car chacune des catégories doit comprendre un nombre suffisant d’individus : par exemple si l’on a seulement quatre cordonnier et deux femmes ingénieurs travaillant dans le secteur du bâtiment et des travaux publics sur un échantillon de mille personnes on ne pourra rien déduire sur ces catégories.
Aucune précision n’est faite dans cette étude, est-ce que les réfugiés qui sont partie intégrante des catégories sociales actuellement ont été représentés ? non ! Est-ce que des habitants des quartiers non lotis de Ouagadougou , de Bobo etc ont été inclus dans l’échantillon. Ce qu’il faut savoir, c’est que contrairement à la méthode de sondage par tirage aléatoire à partir de l’échantillon mère, la méthode des quotas est une sorte de méthode par choix raisonné, mais qui doit tenir compte intégralement de la composition de la population-mère ( pas forcément une base exhaustive de la population). Le mode de recueil des données a-t-il utilisé : le porte à porte ? le téléphone ? l’internet ?
Le taux d’indécis dans cette étude (27%), montre qu’elle ne s’est pas adossée à une méthodologie rigoureuse. Il peut s’agir d’une astuce inventée par les initiateurs de ces sondages pour faire basculer éventuellement ces voix en faveur du candidat du MPP. Il est connu que le porte à porte n’est plus beaucoup utilisé actuellement dans les quotas, car nécessitant beaucoup de temps, d’argent, avec le risque de variation inter -enquêteurs.
Quelles sont les motivations des initiateurs connus et ceux cachés de ces sondages ?
Cet institut (IRSOA) ne s’illustre chaque fois que par des sondages à l’approche des élections et cela n’est sans doute pas anodin ! ces sondages sont commandités pour préparer l’opinion publique à des résultats fabriqués de toutes pièces comme en 2015.La preuve de cette intention de manipuler les esprits réside dans la forme même du document. En effet, un adage dit que « l’assassin retourne toujours sur les lieux du crime ». L’IRSOA après avoir présenté les résultats du dit sondage fait un rappel sur le sondage de 2015. Il s’agit d’une manière subtile de dire à l’opinion que si nos résultats ont été validés par l’élection en 2015, pourquoi il n’en sera pas de même en 2020 ?
Tout ceci relève de la communication politique afin de faire basculer le vote en faveur du candidat initiateur de ce sondage. D’autres sondages ont été réalisés ( Tirs croisés, etc), donnant pourtant Zephirin DIABRE en tête devant Yacouba Isaac ZIDA et Roch Marc Christian KABORE. Cependant, peut-on aussi se targuer de ces sondages pour le déclarer forcément vainqueur malgré les limites connues à tout sondage !
Dans le premier sondage par exemple, beaucoup d’incohérences transparaissent : comment Roch Marc Christian KABORE qui est crédité du plus faible taux de crédibilité selon les enquêtés peut- il être celui qui recueille le plus fort pourcentage d’intention de vote ! quel est le coefficient de corrélation statistique entre les opinions émises et les intentions de vote ? sont- elles inversement proportionnelles ? Pourquoi n’avoir pas complété le sondage par des entretiens qualitatifs afin que l’on perçoive clairement le degré de compréhension des répondants et les arguments qui fondent leurs opinions ?
Si l’intention était de faire un sondage sérieux à l’orée de la campagne électorale, cette activité aurait pu être confiée à l’INSD. Les partis politiques de la majorité et de l’opposition auraient pu envoyer des experts pour y participer comme il en a été pour l’audit du fichier électoral.
Pourquoi disons-nous que cette tentative de manipulation des opinions ne peut pas prospérer ?
Nous pouvons dire sans nous tromper que l’UPC est 3 fois plus fort de nos jours comparativement à 2015. Nous nous appuyons sur des faits tangibles et facilement vérifiables :
-Au Kadiogo en 2015, l’UPC a obtenu 2 députés au moment où il ne dirigeait aucune mairie dans la capitale. En 2020, l’UPC est à la tête de 6 mairies, avec des maires très actifs ayant engrangés des bilans satisfaisants. Dès lors, le score de l’UPC au kadiogo ira au -delà de 4 députés et un suffrage inestimable au profit du candidat à la Présidentielle.
-L’UPC est le parti qui a le plus promu la jeunesse dans ces listes des législatives et au-delà dans toutes les sphères de fonctionnement du parti. Lorsque nous savons que les jeunes sont les plus nombreux sur les listes électorales, cela augure d’un ras de marré au profit de ce parti. Les têtes de liste sur les législatives à Ouagadougou et Bobo sont des jeunes pétris d’expérience et de talent.
-L’UPC a un meilleur maillage du territoire national avec des structures implantées dans plus de 90 % du territoire national, ce qui n’était pas le cas en 2015.
-A côté des structures traditionnelles du parti, de nouvelles organisations ont été créés pour soutenir la candidature de Zéphirin DIABRE : la Cellule d’Initiative Active (CINAC) avec des démembrements dans toutes les provinces et animées par des jeunes, les Lioncelles représentées aussi dans toutes les provinces, la génération Zeph 2020 etc
-Des zones entières dont celles qui ont connu les plus forts taux d’enrôlement des électeurs sont des fiefs de l’UPC : le Centre, le Centre-Est, le Centre-Sud, le Sud-Ouest, l’Est.
-De nouvelles zones sont en passe de connaitre une percée fulgurante du parti du Lion à savoir : Le Sahel, le Centre-Nord, les Hauts bassins, les cascades etc
-L’approche envisagée pour les élections en 2020, a été mieux pensée, mieux élaborée et mieux exécutée. En effet, contrairement à 2015, l’UPC a préparé à tous les niveaux, l’enrôlement de ces militants. Les comités de base ont fait de la sensibilisation et ont encadré les militants jusqu’à s’assurer de l’effectivité de leur enrôlement. De ce fait le pourcentage de militants du parti disposant effectivement de cartes d’électeurs a connu une croissance certaine et importante.
-La crise née de la fronde de 13 députés a été vite jugulée et le parti renforcé. En effet, cette crise étant intervenue tôt en début de mandat pour des députés qui n’étaient pas encore suffisamment implantés dans leurs localités, a permis leur remplacement par d’autres militants engagés.
-Le Dr Zéphirin DIABRE est le candidat soutenu par la NAFA (4ème force politique aux dernières élections) aux élections présidentielles.
Que peut-on dire des autres partis du CFOP et les candidats engagés dans l’accord politique de l’opposition ?. A l’analyse de leurs comportements sur le terrain, il est clair qu’un second tour est inévitable. Nous nous basons là aussi sur des faits facilement vérifiables :
-La région du Nord jadis fief du MPP en 2015, connaitra à coup sûr un partage des voix entre plusieurs formations politique. En effet, le MPP a des dissidents sur le terrain à savoir le RPI et le FACA, l’ADF-RDA qui a pour fief traditionnel cette région et qui n’avait pas participé aux présidentiels en 2015, reprend du service cette fois-ci ; le CDP dont c’était aussi un fief de par le passé suit le même chemin que l’ADF-RDA, l’UPC y réalise une percée certaine. Un fait majeur a souligné et va coûter très cher au MPP au soir du 22 Novembre 2020, est la disparition de feu Salifou DIALLO, artisan du ras- de marée électoral dans cette région du nord en 2015. Toujours dans la région du Nord, Yacouba Isaac ZIDA et Eddie KOMBOIGO tous originaires de la province du Passoré considérer ainsi comme leur fief électoral, vont y engranger le maximum de voix.
-Dans le centre Nord où le MPP avait réalisé un score de plus de 70% aux élections de 2015, de nouveaux leaders et très influents ont fait leur apparition. Il s’agit du mouvement AGIR Ensemble de Kadré Désiré OUEDRAOGO, le CDP qui revient et l’UPC qui y réalise une percée certaine en témoigne son meeting dans cette région qui a connu la plus grande mobilisation parmi tous les candidats à la présidentielle cette année.
Maintenant si nous jetons un regard rétrospectif sur les résultats de 2015, quels enseignements peut-on en tirer et quelles projections en faire en 2020 en tenant compte de l’évolution de la situation comme expliquée plus haut ?
-Il est connu et démontré par des méta-analyses de plusieurs élections à travers le monde que tout Président sortant dont le bilan a été négatif (comme c’est le cas pour le candidat du MPP), perd systématiquement 3 points par rapport à son score d’élection.
-En 2015 Zephirin DIABRE obtenait 29 % des suffrages et Tahirou BARRY 3 %, donnant 32% des suffrages exprimés pour les deux. Le dernier sondage de l’institut IRSOA veut suggérer que l’ensemble de l’opposition sera crédité de 39% soit un gain de 7% apporté par Eddie KOMBOÏGO, Gilbert Noël OUEDRAOGO, Kadré Désiré OUEDRAOGO, Yacouba Isaac ZIDA pour ne citer que ceux-là ! Cela est vraiment irréaliste !
En somme, le MPP et son candidat devrait prendre conscience du fait que l’environnement (social, économique, politique, sécuritaire, de crédibilité) ne leur est pas favorable en 2020. Le bilan sécuritaire surtout est catastrophique avec à la clé près d’un million de déplacés internes, plus d’un millier de morts, des parents de victimes mécontents. Ils ont en face d’eux de grands partis couvrant la quasi-totalité du territoire national, rompus aux élections avec des hommes d’expériences qui ont occupé de hautes fonctions de par le passé. Ces personnalités issues de l’opposition sont pratiquement plébiscitées dans leurs fiefs électoraux. Aussi, les déplacés internes et les populations stigmatisées du fait du terrorisme devraient consacrer un vote sanction contre le candidat du MPP.
En tout état de cause, toutes les forces vives de la nation Burkinabè ont souhaité des élections inclusives, apaisées et transparentes ne devant souffrir d’aucune contestation. Dans les Eglises, les Mosquées, les temples, les OSCs, les coutumiers ont tous souhaité une transparence du scrutin, gage de paix et de stabilité du pays. Maintenant, si le MPP en instrumentalisant un tel institut, compte passer par des méthodes frauduleuses pour s’imposer contre la volonté du Peuple, il portera l’entière responsabilité avec ses alliés de la dégradation de la paix et du vivre ensemble dans notre pays. Il est clair qu’au regard de la configuration actuelle des forces en présence, un second tour est inéluctable.
Pour le Caucus des Cadres pour le Changement
Issouf OUEDRAOGO
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