L’histoire du mouvement syndical, selon Bassolma Bazié (Première partie)

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Ceci est un écrit de Bassolma Bazié, secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), portant sur l’histoire du mouvement syndical qu’il traite en trois parties à savoir l’histoire du Mouvement syndical international, l’histoire du Mouvement syndical en Afrique et l’histoire du Mouvement syndical au Burkina Faso.

Première partie : Histoire du Mouvement syndical international

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De façon synthétique, l’évolution du Mouvement syndical au niveau international peut être présentée de la façon suivante :

  1. L’Association Internationale des Travailleurs (A.I.T.) en 1864

C’est la toute première organisation internationale dont le prolétariat s’est doté pour faire face à l’exploitation capitaliste. Auparavant les formes d’organisation en cette période étaient les compagnonnages, les mutuelles, les bourses du travail, etc. L’A.I.T. a vu le jour le 28 septembre 1864 à Londres et à l’occasion, les préoccupations mises au-devant de la lutte furent entre autres :

– la réduction de la journée de travail à 8h ;
– la préparation de publications sur les conditions de vie et de travail des ouvriers à travers le monde ;
– les déclarations contre l’esclavage aux USA ;
– l’interdiction du travail de nuit des femmes ;
– le droit des nations à disposer d’elles-mêmes ;
– etc.

  1. La Fédération syndicale Jaune d’Amsterdam ou Fédération syndicale internationale (FSI) en 1919

Des groupes opportunistes sont apparus dans les organisations de travailleurs avec pour mission de servir les intérêts de la bourgeoisie.

Par exemple, contre l’AIT, des groupes opportunistes créent en 1919 à Amsterdam (Pays-Bas) une scission et mettent sur pied la Fédération Syndicale Internationale communément appelée Fédération Syndicale Jaune d’Amsterdam.

  1. L’Internationale Syndicale Rouge (ISR) en 1921

En juillet 1920, des organisations syndicales de plusieurs pays, héritières de l’AIT créent le Conseil International Provisoire des Syndicats de Métier et d’Industrie. Pendant onze (11) mois, le Conseil s’est penché sur les questions théoriques et pratiques de la convocation du congrès constitutif d’une Centrale Syndicale Internationale.

Le 19 juillet 1921, l’Internationale Syndicale Rouge est créée. De par son orientation et sa pratique, elle prend rapidement de l’ampleur.
Elle se donne les objectifs de reconstituer l’unité internationale des travailleurs. C’est ainsi qu’à son 3ème congrès tenu du 8 au 22 juillet 1924, la question de l’unité du mouvement syndical mondial fut posée et placée au centre des débats comme une question à résoudre.

  1. La Fédération Syndicale Mondiale (FSM) en 1945

C’est la 2ème fois dans l’histoire de la classe ouvrière où pratiquement tous les syndicats du monde entier essaient de s’unir. A l’initiative du Conseil Central des Syndicats Soviétiques, du Congrès des Trade-Unions britanniques et du Congrès des Organisations Industrielles des Etats-Unis d’Amérique, la première Conférence Syndicale mondiale est convoquée en février 1945.

Puis, du 25 septembre au 08 octobre 1945, se tint à Paris, la 2ème Conférence Syndicale Mondiale qui se transforme à partir du 03 octobre 1945 en premier congrès syndical mondial d’où sortit la FSM.
La Fédération Syndicale Mondiale se crée avec 50 millions de membres de 56 pays, 40 Centrales Syndicales Nationales et 15 Organisations Internationales.

Prétextant l’orientation révolutionnaire de la FSM, la bourgeoisie réalisa son complot contre l’unité des travailleurs et de la classe ouvrière. Ainsi, des syndicats anglais et Américains se retirent dès 1949 et créent la même année (le 28 novembre 1949), la CISL (Confédération Internationale des Syndicats Libres). « Le Président de la Centrale Syndicale Américaine (AFL), un agent de la CIA, reconnaissait, dans une déclaration le 17/11/1948 avoir distribué plus de 160 millions de dollars pour obtenir cette scission. »

Néanmoins, la FSM connaîtra un essor en menant des actions efficaces au profit des travailleurs du monde entier. Après les années 1960 et ce, jusqu’à la disparition de l’Union soviétique en tant qu’Etat, la FSM adopte des positions bureaucratiques et ne défend plus les intérêts fondamentaux des travailleurs du monde. De nos jours, elle s’est beaucoup fragilisée et végète dans une léthargie totale.

  1. La Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) en 1949

D’obédience libérale, elle est créée le 28 novembre 1949 des flancs de la Fédération syndicale mondiale (FSM). Son siège est établi à Bruxelles, en Belgique. Elle constitue aujourd’hui la confédération syndicale la plus importante dans le monde.

  1. De la Confédération internationale des Syndicats chrétiens (CISC) en 1919 à la Confédération mondiale du Travail (CMT) en 1968

D’obédience religieuse (catholique), l’Internationale syndicale chrétienne fondée en juin 1919 à la Haye s’appelait Confédération internationale des Syndicats chrétiens (CISC). Son siège est à Bruxelles. En 1968, à son congrès de Luxembourg, elle change de nom et devient Confédération mondiale du Travail (CMT)

  1. La Confédération syndicale internationale (CSI) en 2006

La Confédération syndicale internationale (CSI) est née le 1er novembre 2006, par un Congrès à Vienne, d’une dissolution – reconstruction entre la Confédération internationale des Syndicats libres (CISL) et la Confédération syndicale mondiale (CMT) ; d’autres Organisations syndicales auparavant non affiliées y ont fait leur adhésion.

  1. Autres essais de regroupements

– l’Entente Internationale des Travailleurs et des peuples (EIT) en 1995

L’Entente Internationale des Travailleurs et des peuples (EIT) est née à Madrid en Espagne en 1995. Sa base de regroupement et d’adhésion est la lutte pour « l’indépendance des syndicats, contre les plans d’ajustement structurel du Fonds Monétaire International, contre les privatisations, la déréglementation du monde du travail ».

– Union Network International (UNI) en 1999

Un regroupement syndical international, Union Network International (UNI) d’obédience libéral est né en 1999. En effet, c’est à l’occasion de la tenue, du 14 au 18 mars 1999, du XXIVè congrès mondial de la Fédération Internationale des Employés, Techniciens et cadres (FIET) qu’il a été annoncé aux délégués, le projet de dissolution de la FIET au profit « d’une nouvelle internationale pour le nouveau millénaire » et qui aurait pour nom, UNI.

Conclusion partielle : retenir que les noms des regroupements syndicaux internationaux qui reviennent le plus souvent actuellement sont :
– La Fédération syndicale mondiale (FSM) se réclamant d’orientation révolutionnaire ;
– La Confédération Syndicale internationale (CSI), d’orientation libérale ;
– l’Entente Internationale des Travailleurs et des peuples (EIT) en 1995
– Union Network International (UNI) en 1999

Courage et réussite !

Prochaine publication : Deuxième partie : Histoire du Mouvement syndical en Afrique

Bassolma BAZIE
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