Mise en œuvre effective de la Police de Proximité : Des acteurs en formation à Tenkodogo
La contribution de la communauté dans la lutte contre l’insécurité au Burkina Faso, est importante. A cet effet, le Ministère de la Sécurité à travers la Coordination Nationale de Contrôle de Forces de Police (CONACFP) a convié les agents chargés du contrôle routier, les acteurs de la société civile, les transporteurs, ainsi que les chauffeurs routiers, à une session de formation sur les principes fondamentaux de la police de proximité et la contribution des acteurs de la société civile à la production de la sécurité. Cette session de formation s’est déroulée les 23, 24 et 25 février 2021 à Tenkodogo dans la province du Boulgou.
Aux termes de l’article 8 de la loi 32-2003 /AN du 14 mai 2003 relative à la sécurité intérieure, « la police de proximité consiste à intégrer au mandat opérationnel des forces de sécurité intérieure la participation des communautés dans la gestion de la sécurité par la prévention de l’insécurité et de la criminalité à travers l’identification concertée des problématiques locales de sécurité, la recherche de solution et leur application ».
Un certain nombre de facteurs ont constitué jusque-là, un frein à une mise en œuvre effective de la police de proximité. « Il s’agit du manque global de moyens humains, matériels et financiers, ainsi qu’une difficulté de la mise en œuvre des comités locaux de sécurité en son temps. Ce sont un ensemble de facteurs qui ont fait qu’à un moment donné, on a pensé à une réorientation du concept de la police de proximité», a développé l’un des pionniers de la création de la police de proximité, Abou Bakar Compaoré, et formateur du présent atelier.
A sa suite, le coordonnateur de la Coordination Nationale de Contrôle de Forces de Police (CONACFP), Bienvenu Bado, a expliqué qu’un certain nombre d’acteurs qui pouvaient être concernés par le sujet n’étaient pas très souvent réunis ensemble. « Il y a d’une part, les forces de sécurité intérieure, les transporteurs, les chauffeurs routiers, les acteurs de la société civile, les initiatives locales de sécurité, les leaders d’opinions. Nous avons pensé que si on les mettait ensemble, on pouvait aller sur de meilleurs résultats. D’où la présente formation à leur endroit », a-t-il argumenté.
Le gouverneur de la région du Centre-Est, représenté par sa secrétaire Edith Kabou, a présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier. Cette dernière a salué l’initiative de la CONACFP ainsi que son partenaire technique et financier pour l’appui à la promotion de la police de proximité de police dans la région du Centre-Est. «La formation vient à point nommé, et l’ambition de susciter une plus grande prise de conscience chez les acteurs opérant dans le domaine du transport ou intéressés par la question des transports routiers et les usagers de la route, de leur responsabilité citoyenne dans la production de la sécurité», a indiqué Edith Kabou.
Les apprenants ont été outillés sur le concept global de la police de proximité, sur comment identifier les problèmes d’insécurité et les résoudre, sur leur contribution dans la mise en œuvre de la police de proximité, sur les conditions d’acquisition, de détention et d’utilisation des armes à feu civiles.
Le Coordonnateur de la CONACFP Bienvenu Claude Bado, modérateur principal de la formation, est revenu sur les trois modules développés par les formateurs. Parlant du module sur les conditions d’acquisition, de détention et d’utilisation des armes à feu civiles, le coordonnateur a donné les raisons :
« On s’est rendu compte que dans le processus de rendu de la police de proximité, les initiatives locales de sécurité utilisent très souvent des armes à feu civiles. On s’est rendu compte que certaines de ces initiatives locales de sécurité à travers leurs acteurs, utilisent ces armes civiles sans avoir eu au préalable les autorisations requises pour les acheter, a fortiori les détenir et de façon suprême les porter. Or on les voit les porter de façon ostentatoire. Si nous voulons que le rendu de la police de proximité soit une réelle pratique dans le respect de la législation en vigueur, il faut sensibiliser tous ces acteurs sur les principes fondamentaux de la police de sécurité (…) », Bienvenu Bado, Coordonnateur national de la CONACFP
La réussite de la police de proximité au Burkina Faso repose sur la contribution de la société civile
Les formateurs, Adjudant-chef major de Gendarmerie Kafando Eric, contrôleur à la CONACFP, Gérard Hien, Contrôleur Général de police, Directeur de la Règlementation au Ministère de la Sécurité, et Abou Bakar Compaoré, Contrôleur Général de police, ont fait savoir que la réussite de la police de proximité au Burkina Faso repose sur la contribution de la société civile. Cette contribution se fait à travers les structures communautaires locales de sécurité. Pour ce faire, la société civile doit s’organiser en créant des associations de lutte contre l’insécurité pour pouvoir avoir la qualité de structure communautaire locale de sécurité.
Les participants ont également eu des connaissances sur leur place et rôle dans la mise en œuvre de la police de proximité. La société civile, à travers la structure communautaire locale de sécurité, a un rôle de veille sécuritaire, de renseignement et d’interpellation en cas de flagrant délit.
Les organisateurs ont espoir…
Comment adhérer à la police de sécurité ? Le Contrôleur Général de police, Abou BaKar Compaoré donne les conditions :
« Par rapport à l’adhésion des communautés aux citoyens dans la police de proximité, il faut dire que cette adhésion s’analyse en termes de partenariat. Tout le monde peut participer à la mise en œuvre de la police de proximité à une condition qui est déclinée à l’article 3 du décret N° 2016 -1052 /PRES/PM/MATDSI/MJPDH/. Il faut être une association légalement constituée et poursuivre comme objectif la lutte contre l’insécurité ».
Ce dernier a montré sa satisfaction à la fin de la formation. « Vu la participation active de tous ceux qui sont venus, les résultats sont assez satisfaisants, dans la mesure où le message que nous vous avons voulu passer est réellement passé. Donc il y a des motifs de satisfaction», dit-il.
Les organisateurs ont espoir que les connaissances acquises vont susciter à l’endroit des participants, de vrais changements sur le terrain. Ils ont annoncé que d’autres formations sont prévues dans deux autres localités de la région du Centre-Est.
Irmine KINDA
Burkina24
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