Procès Sankara : Chaude journée de débats au Tribunal militaire de Ouagadougou
Une chaude journée de débats au Tribunal militaire de Ouagadougou, ce lundi 25 octobre 2021, premier jour du procès après sa suspension le 11 octobre. Une centaine de témoins seront appelés à témoigner sur ce qu’ils ont vu ou entendu dans l’affaire Thomas Sankara et ses compagnons.
Ce deuxième jour d’audience depuis le procès Thomas Sankara et ses 12 compagnons a commencé par l’adoption de la liste des témoins. Une centaine de témoins cités par la partie civile,la défense ainsi que par le parquet, auront donc à témoigner de près ou de loin.
Certains de ces témoins n’étant pas présents sur le sol burkinabè, les avocats de la partie civile ont donc formulé une requête demandant l’autorisation à ce que ces derniers soient entendus par visioconférence. Le parquet dit ne pas disposer de moyens logistiques et techniques pour assurer l’organisation de cette visioconférence. Cet avis du parquet n’a pas été du goût de la partie civile, qui s’est portée volontiers de le faire par ses propres moyens.
C’était le lieu pour la défense d’exprimer son inquiétude par rapport à la crédibilité des témoignages par voie technologique. L’ordre de passage a été donc communiqué aux différents témoins présents organisé par des groupes de 5 personnes par jour.
Mais le tribunal a tranché en faveur de la partie civile en autorisant le témoignage des témoins absents par visioconférence sous la diligence du service informatique du ministère de la défense avec la participation du parquet.
Après cette victoire d’étape des avocats de la partie civile, le greffe a procédé à la lecture des charges contre les différents accusés. La journée a été jalonnée de longs et houleux débats. Une autre requête qui a engendrée un tollé de débat, c’est la requête des avocats de la défense demandant la mise en liberté provisoire de leurs clients.
Les raisons évoquées par ces derniers sont entre autres les problèmes de santé, l’âge avancé de la plupart des accusés, des charges familiales, etc. Si le parquet a jugé recevable cette requête « conformément à la loi », il n’en est pas question pour la partie civile.
Selon ces derniers, les faits qui sont reprochés aux accusés sont « très graves et rien ne garantit l’intention de ne pas se soustraire de la juridiction ». Pour Maître Zèba Ferdinand de la partie civile, la liberté provisoire n’est pas raisonnable. « Rien ne nous garantit que si on autorise la mise en liberté provisoire des accusés, on les aura ici demain », a-t-il indiqué avant de clamer : « Nous nous opposons formellement et fermement ».
L’agence judiciaire de l’Etat a voulu par la voix de son représentant, se constituer en partie civile victime. Pourtant la partie civile cite l’Etat civilement responsable dans l’affaire Thomas Sankara et ses compagnons.
« Nous estimons que nos clients à la fin de ce procès auront droit à une indemnisation. Et que l’action qui a été perpétrée par les militaires a été dans le cadre de leur fonction. Ils ont utilisé les moyens de l’Etat ; les armes de l’Etat dans l’enceinte du conseil de l’entente qui est sous la direction de l’Etat. Donc il était important qu’ils (les accusés, Ndlr) répondent des condamnations pécuniaires », a détaillé Maître Prosper Farama de la partie civile.
La décision du Tribunal sera rendue demain mardi 26 octobre 2021 sur la demande de liberté provisoire. L’audience suspendue aux environs de 16 heures reprendra donc demain avec la projection des éléments vidéo et la suite sera consacrée au début des interrogations avec Ilboubo Yamba Elysée, qui sera le premier accusé à la barre.
Akim KY
Burkina 24
Écouter l’article
|
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !