Indice de l’engagement à réduire les inégalités : Le Burkina Faso classé 9e en Afrique de l’Ouest
Oxfam et ses partenaires ont présenté l’indice de l’engagement des gouvernements à réduire les inégalités ce mercredi 3 novembre 2021 à Ouagadougou. Pour cette édition de 2021, l’étude a porté sur trois piliers à savoir les dépenses publiques, la fiscalité et le marché du travail.
Chaque année, Oxfam et ses partenaires procèdent au lancement du rapport annuel sur les inégalités. Ce rapport fait état des inégalités du pays. Le directeur pays d’Oxfam Burkina Faso, Omer Kaboré, a fait savoir que les inégalités contribuent à exacerber la pauvreté et l’injustice.
« Ce rapport est loin d’un document de dénonciation stérile. C’est beaucoup plus un instrument d’analyse critique par les acteurs avisés assortie de propositions concrètes réalistes et réalisables pour que les politiques puissent en prendre note et pouvoir intégrer cela dans leur choix afin que les inégalités qui affectent les plus pauvres puissent être dans une certaine mesure combattue », a-t-il relevé.
Le rapport sur l’indice de l’engagement à réduire les inégalités (ERI) a été présenté par le responsable de l’unité d’influence à Oxfam Burkina, Issaka Ouandaogo.
Il a fait savoir que ce rapport met l’accent sur les dépenses publiques, sur la fiscalité et sur les droits du travail.
« Le rapport essaie de voir quels sont les engagements politiques pris au niveau de ces trois domaines. Quelles sont leurs traductions concrètes sur le terrain en termes d’allocation, de budget et de dépense. Egalement, le rapport essaie de voir quel est l’impact des politiques sur la vie des populations », a-t-il déclaré.
A l’écouter, l’ensemble des informations du rapport permet de classer les pays dans la lutte contre les inégalités. Issaka Ouandaogo a précisé que cette étude a concerné 158 pays du monde. Ainsi, le Burkina Faso a été classé 9e en Afrique de l’Ouest et 134e au niveau mondial.
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Il a souligné qu’au Burkina Faso, des efforts sont faits pour la réduction des inégalités depuis les années 1990. « Ce qui est encourageant. Cependant, 20% des plus aisés détiennent 44% des revenus. Dans les zones rurales, 47,5% de la population vivent en situation de pauvreté. Des efforts doivent être faites dans la lutte contre les inégalités », a-t-il déploré.
En outre, le Burkina Faso s’est engagé à accorder 20% de son budget à l’éducation. Le rapport de 2021 indique que c’est 22,9% du budget national qui est attribué à l’éducation. « Mais quand on regarde dans le fond, il y a beaucoup d’enfants qui ne sont pas à l’école surtout les enfants des pauvres. Des efforts doivent être faits à ce niveau », a dit le responsable de l’unité d’influence Oxfam Burkina.
Selon le rapport, dans la zone CEDEAO, le Burkina Faso a le plus haut taux de collecte des recettes fiscales. Néanmoins, ce taux est beaucoup moins élevé pour les impôts sur les revenus des entreprises à savoir 22% et des individus à 12% que pour la TVA, 72%, grâce aux exonérations accordées aux grandes entreprises étrangères et aux déductions réclamées par les « riches ».
En plus, sur le plan politique du travail au Burkina Faso, le rapport relève l’inégalité des salaires, soit la 15e plus élevée au monde, du fait que 87% de la population ne bénéficie pas du salaire minimum garanti (SMIG).
Comme une des recommandations, l’étude préconise d’augmenter la part des dépenses de l’agriculture dans le budget, en mettant l’accent sur le soutien aux petites exploitations et aux cultures alimentaires.
Jules César KABORE
Burkina 24
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