Burkina Faso : La réconciliation nationale au cœur d’un débat

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Dans le cadre de la commémoration du 7ème anniversaire de l’insurrection populaire d’octobre 2014, les comités de défense et d’approfondissement de ses acquis (CDAIP) ont organisé un panel le samedi 20 novembre 2021 à Ouagadougou. L’objectif est d’instituer un cadre d’échanges avec les uns et les autres afin de décortiquer la question de la réconciliation nationale.

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« Justice et réconciliation nationale, expériences, enjeux et perspective pour le peuple burkinabè » est le thème sur lequel ont porté les échanges au cours de cette rencontre. Avec des avis divergents sur la réconciliation nationale, les deux panelistes ont donné leurs avis sur la question.

Ousséni Ouédraogo, directeur technique du Ministère d’Etat chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, a laissé entendre que le thème du panel est pertinent au vu du contexte actuel. Il a assuré que la question de la réconciliation nationale est une promesse de campagne du président du Faso qui s’est concrétisée par la nomination d’un ministre d’Etat.

« Ce choix prouve qu’il ne s’est pas trompé sur la nécessité d’aller vers la réconciliation. Cette nécessité a été confirmée à travers les concertations communales que nous avons eues sur l’ensemble des communes au Burkina Faso et les données qui ressortent de ses concertations est qu’il faut aller nécessairement vers une réconciliation », a-t-il argumenté.

À l’entendre, Roch Marc Christian Kaboré a bien fait en optant pour Zéphirin Diabré. « L’ensemble de ses populations ont fait des propositions sur les besoins de réconciliation mais également des mécanismes qui doivent être des mécanismes endogènes que nous devons donc utiliser pour aller vers la réconciliation. Donc le choix du président du Faso est un choix judicieux et on retient qu’il ne s’est pas trompé », a-t-il soutenu.

Ali Sanou, secrétaire général du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP), a laissé entendre que la question de la réconciliation nationale est une question d’actualité d’où la création d’un ministère de tutelle. Mais pour lui, cela ne constitue pas un élément essentiel de préoccupation au profit des Burkinabè aujourd’hui.

« Avec les dernières nominations qui ont été faites, les comités de suivi, les forums à venir, il y a apparemment un processus budgétivore qui se met en place autour d’une question qui de notre point de vue n’apportera pas plus de sécurité aux Burkinabè, ne permettra l’accès aux droits sociaux tels que l’éducation, la santé ni le travail pour les jeunes »,  a-t-il argué.

Par ailleurs, Ali Sanou estime que la réconciliation dont clament les autorités est une réconciliation entre politiciens qui ont des intérêts économiques à partager avec un passé pas très lointain en commun.  Et qui, dit-il, cherchent des processus pour se couvrir des crimes économiques et des crimes de sang qu’ils ont eu à commettre.

« Voyez avec moi, le procès Thomas Sankara qui est en cours où des accusés qu’on soupçonne fortement d’avoir joué un rôle prépondérant nient toute responsabilité. C’est-à-dire ils ne sont même pas prêts à dire la vérité au peuple burkinabè. Dans ces conditions, comment on peut parler de réconciliation ? »,s’est-il offusqué.

Pour lui, le processus de réconciliation aurait été sincère si  les principaux accusés répondaient à la barre. « J’aurais bien aimé que les principaux accusés tels que l’ancien chef d’Etat Blaise Compaoré vienne dire sa part de vérité. On aurait cru dans ce cas qu’il s’agit d’un processus de réconciliation sincère. Au lieu de cela, on jette un discrédit sur le processus, on refuse de venir assumer ses actes, on reste à l’extérieur et on dit qu’on veut qu’on se réconcilie », a-t-il dit.

En somme Ali Sanou estime qu’il faut laisser la justice faire son travail. Que ceux qui ont des comptes à rendre à la justice soient punis à la hauteur des forfaits qu’ils ont commis notamment  sur les cas de crime de sang mais également les crimes économiques, dit-il. « Le pouvoir d’aujourd’hui parle beaucoup de réconciliation mais ils parlent très peu des crimes économiques », a-t-il poursuivi.

Pour lui, l’unique solution est la mobilisation de la population. « A chaque fois que notre pays a rencontré des victoires c’est parce que la population était déterminée, unie, mobilisée et organisée. Il faut mettre en place un minimum d’unité populaire qui va regrouper toutes les composantes de notre peuple et qui va se battre pour le changement véritable », a-t-il conclu.

Aminata Catherine SANOU (Stagiaire)

Burkina 24

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