Tribune I 8-Mars : Les femmes en première ligne pour « un avenir durable »

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Ceci est la tribune d’un citoyen africain féru des relations internationales, Omar Sylla, sur la commémoration de la Journée internationale des femmes célébrée chaque 8-Mars. 

Pour cette année, l’Organisation des Nations-Unies a inscrit la Journée internationale des femmes, le 8 mars 2022, sous le thème de « l’égalité aujourd’hui pour un avenir durable ».

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Avec cette thématique, l’ONU exprime clairement sa volonté de mettre en lumière et de reconnaître le « rôle essentiel » de la mobilisation des femmes et des filles du monde « dans l’orientation et la stimulation des changements en matière d’adaptation, d’atténuation et de solutions aux contraintes d’ordre climatique ». Cette mobilisation s’avère plus que nécessaire dans la construction d’un avenir plus durable pour l’humanité entière.

Au Burkina-Faso, comme dans de nombreux pays de la sous-région ouest africaine, les femmes sont en première ligne pour contribuer à ce développement durable, étant donné les importants effectifs féminins engagés dans les tâches agricoles.

Le secteur agricole représente plus de 30 % du PIB du pays et emploie plus de 82 % de la population active. L’agriculture, l’élevage et les ressources forestières couvrent 40 % du PIB en 2009. La proportion de femmes dans la population du pays s’élève à 51,7 %, comme l’indique l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD), et plus de 80 % d’entre elles travaillent dans ce secteur. Leur contribution fournit au total 60 % de la production agricole, ce rapport étant plus élevé dans les cultures maraîchères.

Ces chiffres traduisent parfaitement ce rôle primordial que jouent les femmes burkinabè dans la « santé alimentaire » du pays.

Des inégalités toujours présentes !

Les femmes burkinabè sont particulièrement victimes du changement climatique observé partout dans le monde, mais aussi des inégalités, souvent coutumières.

La production agricole permet avant tout aux agriculteurs d’assurer une source de revenu. Sans celle-ci, il leur est difficile de répondre à leurs besoins sociaux de base comme la santé, et l’éducation. Ainsi, les femmes sont particulièrement exposées et donc vulnérables aux changements climatiques, ce qui réduit fortement la stabilité de leur rémunération, et donc leurs moyens de subsistance et a fortiori leurs chances d’accéder aux titres fonciers.

De plus, le droit coutumier en matière d’héritage fait que peu de femmes ont aujourd’hui accès à la terre. Dans « Politiques agricoles, emploi et revenu des femmes au Burkina Faso » Samandoulougou de Wamadini Souratié, Farida Koinda, Bernard Decaluwé et Rasmata de la Revue d’économie du développement, on constate qu’en 2015, seules 8,2 % des femmes sont détentrices individuelles du foncier contre 45,5 % pour les hommes (Stratégie Nationale de la Promotion de l’Entrepreneuriat Féminin, 2015).

Selon les auteurs, « la superficie moyenne des terres exploitées par les femmes est de 1 hectare contre 3 hectares pour les hommes » car « la terre est possédée par les hommes et les femmes n’ont que des droits d’usages ».

Ces inégalités sont également perceptibles lorsque les femmes souhaitent accéder au crédit et aux subventions d’intrants agricoles notamment pour les engrais, les semences et les nouvelles technologies en particulier les équipements agricoles. Pourtant, ce sont bien des facteurs clés pour assurer leur autonomisation alimentaire et financière.

Néanmoins, le Burkina-Faso est sûrement l’un des pays les plus concernés par ce défi qu’est la recherche de l’égalité dans la construction d’un avenir durable.

Omar Sylla
@Le_Ndar_Ndar

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