Tribune | « Déplacement interne : L’autre mal dont souffre le Burkina Faso »

publicite

Ceci est une tribune d’un citoyen africain féru des relations internationales, Omar Sylla, sur la situation sécuritaire.

Au Burkina-Faso, la situation humanitaire s’est détériorée au rythme des conflits internes qui s’intensifient. Presque toutes les régions sont touchées et l’état d’urgence concerne maintenant 14 des 45 provinces du pays.

La suite après cette publicité

En trois ans, la population déplacée interne (PDI) a augmenté de 2 000 %. Désormais, plus de 1,8 million de personnes vivent loin de leurs foyers. Deux tiers sont des enfants et 179 000 d’entre eux souffrent de malnutrition.

R4 Sahel, la plateforme de coordination des déplacements forcés au Sahel, dresse un bilan très lourd. Les violences affectent grandement sur les besoins de base et les sources de revenus et la situation risquent de s’aggraver : les estimations disent qu’en 2022, 3,5 millions de Burkinabè se retrouveront en situation d’insécurité alimentaire sévère.

Du côté éducatif, 3 680 écoles ont déjà fermé leurs portes pour  600 000 élèves. Aussi, l’inaccessibilité de 500 infrastructures médicales (160 totalement fermées) impactent déjà 1,9 million de personnes.

D’une manière générale, le financement à la réponse humanitaire n’arrive pas à tout couvrir. La directrice générale de Médecins du Monde au Burkina Faso, Safia Torche, s’inquiète du revirement de position de certains donateurs : ils « ont déjà indiqué qu’ils procéderaient à une réduction de 70% de notre financement pour soutenir les opérations en Ukraine ». Si la tendance venait à se confirmer, l’accès aux soins de santé et aux autres services encore plus rares serait touché. Un désastre pour les déplacés burkinabè.

Réplique des autorités !

Fin mars, dans la région du Centre-nord, à Kongoussi, Ouahigouya et Youba, le Premier ministre et des membres du Gouvernement ont rendu visite aux personnes déplacées internes pour mieux prendre connaissance des difficultés quotidiennes.

La visite du Premier ministre Albert Ouédraogo a été l’occasion de leur adresser un message de solidarité, d’espoir et de réconfort. Il a également tenu à souligner le travail « formidable » réalisé par « les agents humanitaires, de l’État, et par les Forces de défense et de sécurité » (FDS).

Et d’ajouter : « Le Gouvernement travaille d’arrache-pied pour améliorer votre situation et trouver des solutions rapides pour un retour de la paix dans notre pays. » Il a également appelé les services compétents à prendre « toutes les mesures idoines pour leur prise en charge holistique ».

Vers la restauration de la sécurité nationale !

Les ministres en charge de la Solidarité nationale et de l’action humanitaire, de l’Agriculture et de l’Eau ont constaté sur place les insuffisances en eau, en nourriture et en logements. Le ministre en charge de la Solidarité nationale, Lazare Windlassida Zoungrana, s’est vu rassurant : « Nous allons transformer les difficultés en actions car nous sommes un gouvernement d’action ».

Le ministre a salué les efforts déjà réalisés et s’est engagé sur le retour prochain des déplacés, chez eux, grâce à la « restauration de la sécurité nationale (…) pour apprendre à revivre, avec le soutien de l’ensemble des acteurs humanitaires ».

Lors de son déplacement, le ministre avait déclaré que son département ministériel travaillait « au pas de course » face à l’urgence, et qu’à la « mi-avril », le plan de relèvement des personnes déplacées internes serait « parachevé ».

Le déplacement interne est un mal dont souffre le Burkina Faso et la traduction des difficultés en actions et solutions concrètes est attendue plus que jamais.

Omar Sylla

@Le_Ndar_Ndar

Écouter l’article
❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

publicite


publicite

B24 Opinion

Les articles signés B24 Opinion sont soumis par nos lecteurs et/ou des libres penseurs et n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
×