Le secteur minier a rapporté plus de 291 milliards de FCFA au Burkina en 2020 (Rapport ITIE-BF)
Le comité de pilotage de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives au Burkina (ITIE-BF) a rendu public son rapport public 2020 ce mardi 26 juillet 2022 à Ouagadougou. On retient que les 17 mines en exploitation ont rapporté au budget de l’Etat burkinabè 291,70 milliards de FCFA, représentant 16% du Produit Intérieur Brut (PIB) et 83% des recettes d’exportations.
En 2020, le secteur minier burkinabè a fait un bond qualitatif, selon le 12e rapport de l’ITIE-BF. En effet sur la base des données déclarées par les régies de recettes de l’Etat, les revenus nets générés par le secteur extractif pour l’année 2020 totalisent un montant de 291,70 milliards de FCFA contre 160,16 milliards de FCFA en 2019 soit une augmentation en net de 82,13%.
La quantité totale d’or (industrielle et artisanale) produite en 2020 est de 62,74 tonnes soit 12,45 tonnes de plus que l’année précédente pour une valeur de 1 891,17 milliards de FCFA. Cette augmentation se justifie par l’entrée en production de la société NORGOLD Samtenga SA et de la Société des Mines de Sanbrado (SOMISA) SA d’une part et l’augmentation du prix moyen du marché de l’or qui a atteint 2018,74 dollars l’once en juillet 2020, d’autre part.
Seul bémol, la quantité de zinc produite a baissé, passant de 211 244 tonnes en 2019 à 152 540,18 tonnes en 2020 pour une valeur de 60,75 milliards de FCFA.
Selon le rapport, le secteur extractif contribue au PIB à hauteur de 16% et représente 83% des recettes d’exportation. En termes de flux, les royalties sont les premiers contributeurs à hauteur de 50,10% du total des recettes nettes suivi des droits de douanes (27,29%), de l’impôt unique sur les traitements et salaires (14,31% et de la taxe sur la valeur ajoutée (11,97%).
On note également que les trois plus grandes entreprises contributrices aux revenus budgétaires du secteur minier sont ESSAKANE SA (36,120 milliards de FCFA), HOUNDE GOLD OOPERATION SA (23,104 milliards de FCFA) et SEMAFO Burkina Faso SA (22, 262 milliards de FCFA). Ces deux dernières sociétés appartiennent au groupe Endeavour Mining.
Près de 46 milliards reversés pour le FMDL…
Au titre du Fonds Minier de Développement Local (FMDL), c’est près de 46 milliards qui ont été réparti aux 351 communes et aux 13 régions du Burkina et près de 12 autres milliards et demi de FCFA ont été collectés et attribués aux communes impactées par les mines au titre de la taxe superficiaire.
En termes d’emplois, les 14 sociétés minières (sur les 17 retenues pour la comparaison des données) qui ont déclaré le détail de leurs employés, emploient 10 105 personnes en 2020 dont plus de 93,41% de Burkinabè et 6,59% d’étrangers. Les femmes représentent 8,23% des employés.
Les principaux pays de destination des minerais burkinabè sont la Suisse, l’Inde, la Belgique, la France, les Emirats Arabe Unis, la Turquie, le Koweït, Monaco, le Mali, les Etats-Unis d’Amérique, la République Tchèque, le Portugal, le Canada…
A la lumière de ce rapport, il est constant que l’économie burkinabè manque de diversification, regrette le président de la chambre des mines Adama Soro, pour qui le nouveau texte sur le contenu local est une alternative pour donner « un levier d’irrigation majeur de notre économie ».
De plus, la part importante des royalties dans les recettes montre que le Burkina est fortement dépendant de la production. « C’est en cela que lorsqu’on regarde le contexte sécuritaire on se pose des questions aujourd’hui sur l’impact que cela peut avoir. Avec l’environnement de l’insécurité, on peut craindre que si la production réduit cela puisse impacter les royalties», s’inquiète Adama Soro.
Selon le comité de pilotage de l’ITIE-BF, les informations fournies par les sociétés minières corroborent avec celles collectées auprès des entités de l’Etat. « Sur la base de ce qui précède, nous pouvons conclure avec une assurance raisonnable sur le caractère fiable des revenus reportés dans le présent rapport », lit-on dans la version simplifiée du rapport.
Pour permettre une meilleure appropriation du rapport par toute la population, «le comité de pilotage de l’ITIE-BF a procédé à la simplification dudit rapport et à sa traduction en 7 langues nationales à savoir le mooré, le fulfundé, le Dioula, le Gulmancema, le bissa, le lyélé et le Dagara », précise Abel Kalmogo, représentant le président du comité de pilotage de l’ITIE-BF.
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