Insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : 8 ans après, des organisations de la société civile « exigent justice pour tous les martyrs »
Le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), à l’occasion de la commémoration du 8e anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, a animé, avec d’autres organisations de la société civile, une conférence de presse ce lundi 31 octobre 2022 à Ouagadougou.
Au Burkina Faso, à chaque 31 octobre, depuis 2014, une halte est marquée pour commémorer la survenue de l’insurrection populaire ayant abouti à la chute du régime Compaoré, vieux de 27 ans. Le Mouvement burkinabé des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), avec d’autres organisations, sacrifiant alors à la tradition, a indiqué le contexte dans lequel cet anniversaire est célébré.
« Cette commémoration intervient dans un contexte national marqué par l’approfondissement de la crise structurelle multidimensionnelle que traverse le Burkina. Nous notons la survenue de deux putschs militaires en l’espace de huit mois… Le pays tout entier est confronté au développement de l’insécurité avec son lot de morts, de blessés et de déplacés internes…la vie chère tenaille de plus en plus », a situé Chrysogome Zougmoré, président du MBDHP.
L’occasion a également été saisie pour rappeler les trois procédures entreprises contre certains dignitaires civils et militaires du régime Compaoré, « pour assassinats, tentatives d’assassinats, complicité d’assassinats et de tentatives d’assassinats lors desdits événements ».
Huit ans après ?
« Huit ans après, ces procédures n’ont connu aucune avancée », a regretté le président du MBDHP, ajoutant que le rapport d’enquête sur les événements, commandité par le gouvernement de transition en 2015 et ayant abouti à la mise en cause de plusieurs personnalités, semble lui aussi avoir été rangé dans les tiroirs successivement par la transition en 2015, le régime du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et la transition du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) 1.
Concluant que « la cuture de l’impunité a la peau dure au Burkina malgré les avancées constatées dans les dossiers Thomas Sankara, Dabo Boukary et des martyrs de la résistance au putsch de 2015 », Chrysogome Zougmoré a invité « à la mobilisation citoyenne dans la lutte contre l’impunité ; à plus de mobilisation pour exiger la justice pour tous les martyrs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, l’instruction sérieuse et le jugement de tous les autres dossiers de crimes impunis dont celui de Norbert Zongo, l’ouverture de procédures judiciaires sur tous les cas de crimes économiques et leur jugement effectif ».
Tous démocrates, militants et sympathisants de la société civile ont par ailleurs été invités à participer à un panel le 12 novembre 2022 à 9 heures, à la bourse du travail de Ouagadougou, autour du thème : « La situation nationale et ses enjeux : quelle alternative ? »
Selon le bilan rappelé à cette conférence de presse, l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 a fait 34 victimes, sur toute l’étendue du territoire national, dont 21 morts à Ouagadougou, 7 à Sebba, 3 à Ouahigouya, 02 à Bobo-Dioulasso et 01 à Léo. 19 de ces victimes ont été tuées par balles et au moins 06, mortes calcinées.
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24
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