Procès LONAB : Quand Damiba demande de remettre 50 millions à un particulier dans un message WhatsApp

publicite

Le procès LONAB se poursuit ce 27 janvier 2023. C’est la séance des questions. Accusés et témoins comparaissent tour à tour pour se soumettre à l’audition des différentes parties à savoir le juge, le procureur, la défense, le RENLAC et la partie civile. 250 millions et 50 millions décaissés par la LONAB accablent les accusés notamment l’ex DG de la LONAB et Ouédraogo Hamidou qui a pris 50 millions sur instruction de l’ex-président Paul-Henri Sandaogo Damiba pour l’achat de maïs pour les revendre à prix sociaux.  

La suite après cette publicité

C’est le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) qui a entamé les questions à ce procès du 27 janvier sur l’affaire dite de la LONAB. « Le chef de l’État vous a dit : trouver 50 millions à M. Ouédraogo Amidou sans plus de détails. C’est ce que le chef de l’État vous a dit. Ça se passe ainsi d’habitude à la LONAB ? Je ne comprends pas comment le président peut vous dire : donnez 50 millions à Ouédraogo Amidou. Il voulait que vous les sortiez où ? », a questionné l’avocat du (REN-LAC) à l’ex DG de la LONAB, Emmanuel Thiamobiga.

« J’ai reçu un message WhatsApp du président. Le président m’a donné un numéro pour contacter et disponibiliser 50 millions », a d’emblée indiqué l’ex DG de la LONAB. Il poursuit dans ses explications en faisant savoir que le président lui a fait savoir qu’il s’agissait de donner un accompagnement de 50 millions au sieur Amidou Ouédraogo qui dit vouloir payer du Maïs pour transformer en farine et le vendre à prix social.

Le DG renchérit: « j’ai reçu l’ordre du président du Faso, j’ai exécuté. Quand, il a instruit l’ordre, il m’a dit qu’il est au courant d’un fonds de 4 milliards pour des soutiens à la LONAB ».

Et à l’avocat du REN-LAC de rétorquer au DG, « est-ce que le fonds de la LONAB est destiné à aider les gens dont l’usine est en difficulté pour vendre de la farine à moindre coup ? Est-ce que ce n’est pas de l’abus de fonction ? Il y a des conditions pour octroyer un soutien à un tiers à la LONAB. Est-ce que M Ouédraogo a respecté les conditions. Dans vos textes, la personne doit prouver que l’utilité publique de l’utilisation des fonds est avérée. Est-ce que M. Ouédraogo répondait à cette condition? »

« Oui! » répond le DG. Le REN-LAC n’est pas d’accord et revient à la charge. « Il y a quel lien entre relancer une entreprise en difficulté et l’utilité publique? » L’ex DG qui était jusque-là calme et pondéré sort de ses gonds: « Ne vous égarez pas… », s’est-il adressé à l’avocat avant que le juge ne le rappelle à l’ordre. « Contrôler vos propos », lui intime le juge. « Excusez-moi Me », implore Emmanuel Thiamobiga avant de poursuivre. « Ne vous écartez pas du contexte militaire. Il (Paul-Henri Damiba) est venu par un coup d’État. Je ne pouvais pas refuser ».

Le procureur prenant la parole demande à l’accusé s’il a réuni le comité qui examine les dossiers de dons pour statuer sur la demande du président Damiba. « Il m’était impossible de le faire. Je ne voyais pas cette possibilité de lui dire non. Si je ne m’exécutais pas, je reste convaincu que je pourrais être un homme mort. Un militaire qui prend le pouvoir par les armes est capable de tout », s’est défendu le DG.

L’ex DG de la LONAB reconnaît ses manquements 

Trêve de débat, le procureur lui demande de répondre si oui ou non, dans cette affaire d’octroi de 50 millions au sieur Amidou Ouédraogo, il a respecté scrupuleusement les règles en la matière. Dos à la question, l’ex DG reconnaît enfin qu’il n’a pas suivi la procédure normale.

Le procureur lui rappelle qu’il a été concerté avant d’être nommé à son poste et qu’il a accepté en connaissance de cause. La défense prenant à son tour la parole sur la question demande à l’ex  DG de la LONAB. « Qui vous a demandé de donner le 50 millions à M. Ouédraogo ? ».

« J’ai reçu un message WhatsApp du président du Faso. Dans le message, le président m’a donné un numéro pour contacter et disponibiliser 50 millions », a répondu l’ex DG. « Est-ce que vous aviez les mains libres pour agir », lui demandent encore ses avocats. L’ex DG répond par la négative.

À ses avocats d’ajouter, « Est-ce que la LONAB a un comité juridique ? Est-ce qu’ils vous ont apporté assistance dans ce dossier? » Non, répond encore l’ex DG. Cela a suffi à la défense de conclure que leur client a manqué de conseil sur la question des 50 millions.

« L’ex DG aussi pour renchérir sur sa défense a indiqué la main sur le cœur que quand il accédait à la demande du président Damiba, il pensait contribuer de façon patriotique au bien du pays ». A la suite des questions, le procureur a requis 11 ans de prison et une amende de 750 millions de Francs CFA, le tout ferme contre l’ex DG de la LONAB, Emmanuel Thiamobiga.

Le procureur a également requis une peine de confiscation des biens mobiliers et immobiliers de l’ex DG et la confiscation des soldes de ses comptes.

Hamadou OUDRAOGO 

Burkina 24 

❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

publicite


publicite

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
×