Foncier : Bras de fer entre l’autorité et des populations de la zone de Ouaga 2000 et environs
Des riverains de la zone de Ouaga 2000 et Ouaga 2000 Extension Sud, c’est-à-dire de Ragnongo, de Balkuy, de Saptouana, de Garghin, de Pounsom Tenga se sont réunis ce mercredi 1er mars 2023 pour dénoncer l’opération de démolition annoncée et débutée par l’Office national de contrôle des aménagements et de constructions (ONC-AC). Cette population dénonce entre autres le manque de communication mais aussi une opération « coup de force »…
Suite à un communiqué de la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR), une équipe a été mise en place pour procéder à l’arrachage des bornes dans la zone de Ouaga 2000 et Ouaga 2000 Extension Sud. Zone que l’autorité a qualifiée d’occupation anarchique par des riverains.
Chose que ceux-ci disent ignorer tout en indiquant que ces parcelles n’appartiennent aucunement à la société. « Nous nous sommes bien concertés pour aller voir la mairie à l’époque afin d’avoir l’autorisation de construire. En son temps il n’y avait rien sur la voie, sauf le passage de la SONABEL. La mairie nous a donc instruits d’écrire à la SONABEL pour trouver un terrain d’attente.
Chose qu’on a faite et on a obtenu leur avale depuis 2017. Récemment, la SONATUR fait un communiqué nous disant de nous lever. Nous, on est parti les voir pour qu’ils nous montrent des documents prouvant que ces parcelles leur appartiennent », a dit Antoine Kafando, un riverain de Balkuy.
Au niveau de la SONATUR, ces actions font suite à des mises en garde à travers le communiqué disant que « ces opérations illégales se font sur des lots déjà référencés de la partie longeant la bande de servitude des pylônes de transport d’énergie de la SONABEL ». Une information que les riverains n’entendent pas de ce ton. En effet, de Garghin, Awa Ouédraogo/Kafando qualifie cette action de coup de force.
« On est assis, un coup on voit de gros véhicules et des forces de l’ordre débarquer. On a fui entrer dans nos maisons, on ne savait pas ce qu’ils cherchaient. Ils sont venus écrire des choses sur nos murs et comme nous ne savons pas lire, on regardait. Mais si c’est pour nous déguerpir, tant que nos enfants, parents sont ici, ils ne peuvent pas nous déguerpir. Nous avons des enfants et des petits enfants, venir nous chasser un coup comme ça, un midi comme ça, nous on fait comment ? Qu’ils nous laissent vivre en paix avec nos familles, c’est juste ce que nous demandons », a-t-elle imploré.
Occasion d’ailleurs pour Paul Benao de lancer un message de retenue à la SONATUR. « On ne peut pas venir retirer quelque chose qui appartient à quelqu’un sans son consentement. La moindre des choses, c’était de discuter d’abord. Sinon, nous ne serons pas d’accord qu’après avoir investi des millions, quelqu’un vienne le démolir aussi facilement du moment où les propriétaires terrains disent qu’ils n’ont jamais cédé leur terrain à la SONATUR.
La SONABEL a communiqué et personne n’est rentré dans leur zone. La SONATUR, on n’a jamais communiqué. Leur façon de venir écrire sur nos murs à démolir est anormale. Pendant qu’on nous dit de contribuer pour payer des armes pour cette guerre, ils veulent utiliser cela pour nous faire la force ici c’est anormal », a déploré Paul Benao.
En rappel, la SONATUR avait usé de l’arrêté conjoint N°2022-007/MUAFH/MATOS portant autorisation de lotir des secteurs 48, 49, 50 et 55 dans la commune de Ouagadougou comme justification…
Abdoul Gani BARRY
Burkina 24
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