Situation nationale : « Nous sommes loin du bout du tunnel » (Issiaka Ouédraogo de la Coalition de Convergence Patriotique)

La Coalition de Convergence Patriotique (CCP) a tenu un point de presse, ce samedi 25 mars 2023. Lors de ce point de presse, la Coalition a souligné les tares de la gestion du pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré. 

« Nous sommes loin du bout du tunnel », décrie Issiaka Ouédraogo, président du CISAG, par ailleurs porte-parole de la coalition de convergence patriotique. De ses propos, il est constaté une mauvaise gestion de la transition en place.

« Au plan de la gouvernance politique et administrative, nous remarquons la persistance des tâtonnements et l’amateurisme dans la gestion des affaires de l’Etat. C’est la conséquence de l’absence d’une feuille de route adéquate dans la Transition. A contrario ce sont des improvisations qui nous sont servies à longueur de journée. Toute chose qui ne peut que contribuer à affaiblir l’autorité de l’Etat », a-t-il déploré.

Mieux, les membres de la CCP affirment que le Premier ministre de la transition, en l’occurrence, Me Apollinaire Kyelem de Tambela n’est pas à la hauteur des charges. Ce qui leur revient à demander sa démission.

« Notre coalition estime qu’un remaniement ministériel s’impose afin de redonner du tonus à une action gouvernementale qui est visiblement essoufflée et en panne sèche d’inspiration ». Ainsi donc, ils soutiennent qu’un gouvernement d’union nationale devrait se constituer et se centrer sur les objectifs premiers de la transition qui ne sont autres que la lutte contre le terrorisme et la reconquête du territoire.

Pour ce qui est de la fédération entre le Burkina et le Mali, qui fait couler beaucoup d’encre et salive ces derniers temps, la coalition pense que cette décision semble « prématurée à ce stade et ne contribue qu’à nous éloigner des questions urgentes telles que la laïcité. La charte en elle-même n’a pas donné mandat pour aller dans le sens d’une fédération ». La coalition invite alors les autorités à éviter au maximum de se disperser pour plus d’efficacité.

Quant au volet économique qui n’a pas été en reste lors de cet entretien, la coalition de convergence patriotique s’est prononcée sur la récente garantie offerte par le gouvernement pour un montant de 252 milliards de FCFA, soit près de 10% du budget national, à une banque de la place pour des achats d’armes.

A ce niveau, la coalition n’est pas confiante sur la gestion de ces fonds. Issiaka Ouédraogo renseigne par ailleurs que « dans l’histoire de notre pays, c’est la première fois qu’un gouvernement s’aventure aussi loin dans la manipulation des deniers publics ». 

En guise de perspectives, la coalition de convergence patriotique invite les autorités à travailler dans le sens du renforcement de l’intégration sous régionale. « Nous pensons opportun d’en appeler à ce que les organisations sous régionales et continentales telles que la CEDEAO et l’Union Africaine continuent d’appuyer les efforts du Burkina Faso pour mettre fin à l’insécurité et au retour d’un ordre constitutionnel normal », a mentionné Issiaka Ouédraogo.

Sié Frédéric KAMBOU 

Burkina 24