Sénégal : Pris pour un gendarme, un vigile meurt lynché dans un quartier de Dakar

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Dakar (Sénégal) – Pris pour un gendarme, un vigile d’une société de Dakar est mort lynché par un groupe dans un quartier où règnent des affrontements entre une partie de la population et les forces de sécurité du fait d’un litige foncier. 

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Les Lébous, un groupe historique de Dakar s’adonnant traditionnellement à la pêche, contestant un projet de construction d’une gendarmerie dans le quartier de Ngor, se sont livrés à des violentes confrontations malgré l’intervention du Président sénégalais Macky Sall qui selon ses services, avait décidé en début de semaine de partager « à parts égales » le terrain entre gendarmerie et population.

Louis Ndong, un ancien militaire, venait de quitter son service pour une société de gardiennage quand il a « rencontré un groupe de manifestants qui (l’ont) confondu, du fait de son accoutrement, (avec) un élément infiltré de la gendarmerie », a expliqué le parquet dans un communiqué.

Il a été battu à mort bien qu’il n’ait cessé de répéter qu’il était vigile et non gendarme, a-t-il ajouté, sans préciser la date du décès. Deux des présumés auteurs des violences ont été interpellés. Mamadou Ndiaye, président du mouvement « Ngor Debout », a affirmé ce vendredi 12 Mai 2023 que ce lynchage « était lié » aux manifestations contre le projet de la construction d’une gendarmerie.

Le ministère de l’Intérieur a rapporté le 10 Mai dans un communiqué la découverte du corps d’une adolescente d’environ 15 ans sur la plage de Ngor mais indiqué qu’elle avait « probablement » été tuée par l’hélice d’une embarcation. Pour Mamadou Ndiaye, la jeune fille a été tuée dans les heurts de la veille.

Les Lébous s’opposent depuis des semaines à l’érection du poste de gendarmerie sur une parcelle de plus de 6 000 mètres carrés dont ils disent être propriétaires. Ils dénoncent l’absence d’infrastructures à usage de la population dans un quartier très populaire.

Pour les Lébous, l’Etat sénégalais s’accapare régulièrement de leurs terres ancestrales alors que la ville en pleine expansion est soumise à une importante pression foncière et immobilière. Le gouvernement dit pour sa part avoir acheté cette parcelle de terre à son propriétaire.

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU 

Burkina24 

Source : RFI 

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