Lutte contre la malnutrition au Burkina Faso : Ouvrir l’œil sur ces logos certifiant la qualité des produits !

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En Afrique de l’Ouest, la malnutrition représente une menace sérieuse surtout pour les enfants et les femmes, selon les données officielles. Au Burkina Faso, une femme sur deux en âge de procréer est anémique et présente des carences en micronutriments clés tels que le fer, la vitamine A, le zinc, le folate et l’iode. Pour faire face à cette situation, des mesures sont prises au plus haut niveau. Lune des réponses prises par les autorités sanitaires en collaboration avec des ONG partenaires dont Catholic Relief Services (CRS), c’est de vulgariser le logo certifiant la qualité des produits c’est-à-dire des aliments composés déléments cités plus haut. L’utilisation de ce logo nécessite que le produit soit enrichi entre 30 et 80 IU/g. Malheureusement, la réalité sur le terrain est tout autre. En effet, au Burkina Faso, des produits de grande consommation affichent le logo sans pour autant remplir les conditions requises. Un véritable goulot d’étranglement dans le processus de promotion de la fortification. Constat ! 

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Le fer, la vitamine A, le zinc, le folate et l’iode sont des éléments nécessaires dans le cadre de la lutte contre la malnutrition. Au Burkina Faso, connaissant les chiffres alarmants de la malnutrition, les petits plats sont mis dans les grands pour un tant soit peu respecter les normes. Cela, en certifiant à travers un logo les produits de grande consommation.

L’huile qui est aujourd’hui un élément essentiel de la cuisine dans les foyers fait partie de ce lot de produits à certifier pour le bonheur de la population. Une certification qui nécessite une composition édictée par les services compétents.

   Produits « certifiés » mais non conformes ?

Cependant, le constat n’est pas rose lorsqu’on essaie de vérifier l’authenticité (la présence du logo certifié) de ce produit dans bon nombre de foyers ici à Ouagadougou. D’abord, sur 5 foyers interrogés dans les quartiers Cissin et Sankaryaré, tous disent utiliser en majorité l’huile Dinor, Aya et celle de la SN Sitec (savor) occasionnellement. Des gammes qui affichent le logo comme beaucoup d’autres gammes vues sur le terrain. Afficher ce logo, est-ce la seule condition ?

On pourrait être tenté d’applaudir cela si et seulement si ces huiles sont, au regard de leur renom, reconnues par les normes de la fortification (logo). Certes, ces gammes sont souvent légalement acquises mais le constat est que sur le terrain la plupart de ces gammes sont « certifiées » par le logo sans pour autant remplir les conditions, selon les experts.

Pour un constat, c’est au marché de Sankaryaré que nous parquons notre engin. Ici les grossistes sont ceux qui dominent la place. Le temps n’est pas aux questions des journalistes. Les commerçants s’attèlent à vendre rapidement leurs stocks. C’est dans cette foulée que nous rentrons dans la boutique de TK (Initiales fictives). Ici, c’est la marque NW (Nom d’emprunt) avec le logo affiché qui domine les ventes.

   Ces huiles « fortifiées », naturellement, devraient être riches en vitamines A…  

Le constat est le même aux quartiers Cissin et Hamdalaye où sur 10 boutiques visitées, toutes vendent de l’huile en détail issue des bidons affichant le logo dont nous allons taire le nom de la marque. On pourrait donc être tenté de dire que la plupart des boutiques respectent cette norme pour ensuite applaudir cela. Mais, attention !

En effet, les vendeurs rencontrés sont souvent même étonnés de nos questions : Présence du logo certifié, sa signification, son importance,… Ces huiles « fortifiées », naturellement, devraient notamment être riches en vitamines A pour parvenir au but qui leur est assigné.

Cependant, des études menées sur le marché viennent confirmer nos doutes, prouvant le contraire de ce constat surtout chez le consommateur final. Entre autres, Brehima Kologo expert agroalimentaire et nutritionniste, dans son étude menée, en 2021, donne une autre tournure à ce constat.

D’après ses études menées dans près de 30 quartiers de la ville de Ouagadougou, 50% des huiles utilisées dans les restaurants à Ouagadougou sont non conformes en vitamine A suivant la réglementation en vigueur.

      « Le logo c’est juste un papier et les gens peuvent le trafiquer pour coller »

Cela peut être dû à plusieurs facteurs, toujours selon ses résultats. « Les huiles alimentaires importées qui entrent frauduleusement sur le territoire burkinabè et qui échappent aux services de contrôle qualité expliqueraient la présence de cette proportion importante des huiles non conformes à la vitamine A au sein des restaurants à Ouagadougou », stipulent ses recherches approuvées lors d’une soutenance devant les services compétents.

Le logo de la fortification

Outre cet aspect, il faut compter avec le fait que cette même distinction est souvent trafiquée par ces acteurs,  selon l’expert. « Le logo c’est juste un papier et les gens peuvent le trafiquer pour coller, c’est possible. Sinon normalement quand les analyses sont faites et que la vitamine A manque, le produit ne doit pas rentrer », ajoute-il.

Avant de conclure par une autre possibilité qui peut être le stockage, qui, s’il est mal fait, peut détruire la vitamine A, l’essentiel des contenus étant « thermosensible ». Dans cette démarche, l’aspect le plus important est le fait que plusieurs personnes (commerçants, clients, ménages) ignorent ce logo, sa signification et par ricochet son importance. Du travail reste toujours à faire…

Abdoul Gani BARRY

Burkina 24

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