Cité Abdoul Service à Boassa : Des résidents lancent un « cri de détresse »

Pensant « réaliser leur rêve » en acquérant pour certains, des parcelles et pour d’autres, des logements, les résidents de la cité Abdoul Service (A’S) de Boassa, à la périphérie ouest de Ouagadougou, disent aujourd’hui vivre un « cauchemar ». Face à ce qu’ils qualifient de « duperie », les résidents, réunis au sein d’un collectif, sont montés au créneau le samedi 27 mai 2023 pour lancer un « cri de détresse ». Burkina24 n’a toujours pas pu recueillir la version des faits de la société Abdoul Service International.  

En souscrivant, à partir de 2015, aux offres de « logements socio-économiques viabilisés aux normes avec titre foncier », les résidents de la cité Abdoul Service (A’S) de Boassa étaient loin de s’imaginer être plus tard confrontés à des difficultés aujourd’hui.

« En effet, après le paiement de la totalité des sommes dues, les acquéreurs de terrains ou de logements, après aménagement dans leur ‘’chez soi’’, depuis les tous premiers en 2018, jusqu’aux derniers sont allés de désillusions en désillusions quant à la volonté de la société A’S de respecter ses engagements contractuels », a expliqué Saïdou Ima, président du collectif des résidents de la cité.

Face à cette situation de « duperie », a poursuivi M. Ima, les résidents se sont organisés et ont entrepris des démarches dans le but d’amener le promoteur immobilier « à respecter ses obligations contractuelles vis-à-vis de ses clients ».  Ainsi, rappelle-t-il, le 05 octobre 2019, après une interpellation, les résidents ont été invités à une rencontre d’échanges par le Président directeur général (PDG) d’Abdoul Service International ; et à son initiative, un comité de suivi des engagements pris par le PDG lui-même a été mis en place.

Le 20 mai 2020, après que les engagements du PDG n’ont connu, selon lui, aucune concrétisation sur le terrain, une nouvelle correspondance interpellative lui est adressée. Face au mutisme du PDG, « malgré les tentatives vaines de le rencontrer », le 07 mai 2022, une Assemblée générale (AG) des résidents décide de recourir à la voie judiciaire.

Dans l’attente de la nomination d’un 3^e juge

Le cabinet de Me Prosper Farama alors saisi, que ledit cabinet à son tour a saisi les Tribunaux de grandes instances (TGI) de Ouaga dans deux procédures dont une en référé (Ouaga I) et l’autre au fond (Ouaga II).

« A ce niveau également, les avocats de la société A’S continuent d’user du dilatoire en optant de demander des reports à chaque audience », a fait savoir Saïdou Ima, laissant entendre qu’ils sont toujours dans l’attente de la nomination d’un troisième juge pour connaitre la suite à donner dans la procédure en référé, et sont aussi dans l’attente de la suite réservée à la procédure au fond.

Plus de 5 ans après l’aménagement des premiers résidents, le tableau relatif à la viabilisation du site de Boassa est peint en noir par ces derniers. « Le manque d’électricité, qui a joué et continue de jouer très négativement sur le rendement scolaire de nos enfants, empêche la conservation des aliments et la réalisation de certaines activités génératrices de revenus pour de nombreuses familles…

Ces poteaux que vous voyez ont été implantés depuis plus de deux ans et constituent un véritable appât pour attirer soit de nouveaux clients, soit des clients qui ne sont pas totalement à jour… A ce jour, nous sommes au troisième prestataire pour l’électricité et il semble qu’un quatrième est en route », a déploré le président du collectif des résidents de la cité.

A cette souffrance d’éclairage, il faut ajouter le manque d’eau, l’absence de voirie et de réseau d’assainissement, l’absence d’infrastructures socio-éducatives, l’absence de titre de propriété pour la plupart des résidents et acquéreurs…

Contactée depuis le samedi, jour de la conférence de presse, la société de promotion immobilière A’S n’a pu être à même de réagir aux propos « accusateurs » qui lui sont portés. Après maintes tentatives, Burkina24 n’a toujours pas pu avoir la version des faits de la société Abdoul Service International…

Tambi Serge Pacôme ZONGO

Burkina 24