Affaire Vincent Dabilgou | Pourquoi avoir signé des documents de livraisons fictives de carburant ? Des accusés s’expliquent !

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Ouvert ce 16 juin 2023, le procès  de l’affaire Vincent Dabilgou a été suspendu pour reprendre le lundi 19 juin 2023. Plusieurs accusés ont été entendus ce jour. Le DAF de Ildo Oil, Alhousaïni Ouédraogo, accusé de complicité de détournement, complicité de financement occulte de parti politique et recel de sommes d’argent, la responsable commerciale de Green Energy, Minata Coulibaly, accusée entre autres de faux en écriture publique, sont passés pour la première fois à la barre pour être entendus. 

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Sur un marché de plus de 131 millions contracté entre le ministère des Transports et de la mobilité urbaine et la société Green Energy pour la livraison de carburant courant 2020, 28 millions des pièces justificatives de la livraison de carburant ont été reversés dans ce dossier de l’affaire Vincent Dabilgou et 102 900 000 en espèces ont été touchés.

Sur un marché entre le ministère des Transports et Ildo Oil pour la livraison de carburant à hauteur de près de 49 millions, des pièces justificatives de la livraison de 34 millions de carburant ont été reversées dans le dossier et 15 millions ont été livrés en espèces au ministère.

Sur un autre marché avec Ildo Oil, un marché de 77 millions pour la livraison de carburant, 31 millions de carburants ont été livrés et 45 millions en espèces ont été envoyés au ministère en charge des transports. C’est tout le nœud de cette affaire dite Vincent Dabilgou.

Le DAF du ministère en charge des transports à l’époque de l’exécution de ces marchés, Jean-Gabriel Séré a expliqué à l’entame des débats que ces marchés visiblement n’ont pas suivi les normes. Les sommes d’argent livrés au ministère en lieu et place du carburant, la production des papiers justificatifs a été faite pour régulariser des dépenses du ministre Vincent Dabilgou.

Aujourd’hui, le DAF de Ildo Oil et la responsable commerciale ont été entendus dans cette affaire pour expliquer pourquoi ils ont signé de tels contrats, des bordereaux de livraison de carburant fictif avec des agents du ministère et pourquoi ils ont livré en partie de l’argent en lieu et place du carburant comme le stipule le contrat.

« L’exécution du marché a commencé en 2020 jusqu’en 2021. En 2021 ils ont demandé une livraison en espèces de 25 millions (livraison d’argent en lieu et place du carburant,  NDLR) parce qu’ils avaient des problèmes. Comme ce sont des partenaires, j’ai jugé bon de les accompagner », a avoué Alhoussaïni Ouédraogo au procureur.

Lire aussi → Procès Vincent Dabilgou : Le DAF de Ildo Oil donne sa version des faits

Minata Coulibaly, responsable commerciale de la société Green Energy, a aussi signé le même type de contrat avec le ministère. Elle a indiqué avoir signé un contrat de livraison de carburant de 131 millions pour la livraison de carburant à la Société de Gestion du Patrimoine Ferroviaire du Burkina (SOPAFER-B) à travers Ousmane Sigué, comptable matière du ministère des Transports.

Ce dernier a nié avoir signé le contrat avec Mme Coulibaly, mais par la suite des pièces sont venues montrer l’apposition de sa signature sur des papiers de livraison de bons de carburant à hauteur de 28 millions.

Une somme que l’accusée Minata Coulibaly avoue avoir remise en espèces au sieur Sigué. Sur les 131 millions du marché, 28 millions ont été donc remis en espèces et les quelque 102 millions restants, la directrice commerciale a avoué avoir signé un acte d’acquittement qui indique que du carburant à hauteur de 102 millions a été livré au ministère.

Ce qui n’est pas conforme à la réalité. Elle avoue avoir signé les documents de livraison de carburant parce que son client (M. Sigué, NDLR) du ministère avec qui elle avait l’habitude de traiter lui a fait savoir que c’était pour régulariser des dépenses. Pour cette dernière, qui est accusée pour faux en écriture publique, les débats ont surtout porté sur les signatures du contrat, de la coïncidence de la signature du contrat et la signature du bordereau de livraison.

Lire aussi → Procès Vincent Dabilgou : Le DAF ouvre la boîte de pandore qui accable l’ex ministre et lui-même

Le DAF du ministère des Transports appelé pour témoigner a fait savoir aux juges qu’en réalité, « tous les documents (qui entourent le contrat et les livraisons, NDLR), ont été élaborés au même moment, tous les acteurs de la chaîne étaient au courant de ce qu’il en retournait. Il s’agissait de régulariser l’ensemble de la procédure (liée à des dépenses du ministre Vincent Dabilgou, NDLR) ». Le procès a été suspendu et repend le 19 juin 2023.

Hamadou OUEDRAOGO

Clara TUINA (stagiaire)

Burkina 24 

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