Santé au Burkina Faso : La mise en œuvre de la pharmacie hospitalière, une réalité dans le Centre-Est

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Afin de faire lumière sur la mise en œuvre de la pharmacie hospitalière au Burkina Faso, le Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a entamé une sortie terrain avec des Hommes de médias dans les régions du centre-est, du plateau-central et du centre. 

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La Pharmacie hospitalière ou la pharmacie à usage intérieur est une discipline de la pharmacie. Elle est exercée au sein d’un établissement de soins hospitalier public ou privé au bénéfice des patients qui y sont hospitalisés et suivis en ambulatoire.

Selon le Docteur Zacharie Yabré, Directeur général de l’accès aux produits de santé au Ministère de la santé, la pharmacie hospitalière est un paquet d’activités qui relève du monopole pharmaceutique, des activités qui sont réalisées au bénéfice des patients qui sont hospitalisés ou traités dans un établissement public ou privé de soins.

Elle a plusieurs composantes notamment la gestion des approvisionnements et des stocks, la pharmacie clinique, la stérilisation et l’hygiène hospitalière, les préparations magistrales hospitalières, la dispensation individuelle nominative au lit du malade.

Estelle Babiré/Dembélé, Secrétaire générale du ministère de la santé

« L’avantage de la pharmacie hospitalière, c’est de pouvoir maitriser tous les concours de la disponibilité des médicaments de sorte à ce qu’ils soient pris par le patient en toute innocuité et façon diligente au moment où il a besoin de la prendre et aussi de façon à ce qu’il n’y ait pas de gaspillage de médicaments », ajoute Estelle Babiré/Dembélé, Secrétaire générale du ministère de la santé qui a lancé le ton de la visite terrain.

La composante Dispensation Individuelle Nominative (DIN) au lit du malade est en déploiement dans les formations sanitaires au Burkina Faso. « Dans la dispensation individuelle nominative au lit du malade, la stratégie consiste à dispenser le médicament au jour le jour contrairement à l’ancienne pratique qui consistait à prescrire par exemple une ordonnance sur une semaine », a expliqué Zacharie Yabré.

C’est cette composante DIN qui est au centre de la visite des Hommes de médias. Le Centre Hospitalier Régional de Tenkodogo a reçu l’équipe en première ce mercredi 23 août 2023. Du constat, la Pharmacie Hospitalière est opérationnelle au Centre Hospitalier Régional de Tenkodogo et ce, depuis octobre 2021, selon Dr François Sawadogo, pharmacien, responsable de la pharmacie hospitalière du CHR de Tenkodogo.

Dr François Sawadogo, pharmacien, responsable de la pharmacie hospitalière du CHR de Tenkodogo

La maternité, la pédiatrie ainsi que la pharmacie sont entre autres des services visités. Les responsables, le personnel soignant ainsi que les malades apprécient positivement la mise en œuvre de la DIN.

À écouter Nikiéma Emmanuel, médecin gynécologue, chef de service de la maternité, comme pour le Docteur Dabayé Abila, médecin pédiatre, chef de service de la pédiatrie, au sein du CHR de Tenkodogo, la mise en œuvre de la DIN permet de rapprocher des médicaments aux malades, permet de prendre en charge rapidement le patient et permet de rationnaliser l’usage des médicaments.

Docteur Dabayé Abila, médecin pédiatre, chef de service de la pédiatrie au sein du CHR de Tenkodogo

Au niveau de la pédiatrie c’est l’unité de la néonatologie qui est concernée par la DIN. « Les médicaments sont disponibles sur place. Si le patient arrive, selon l’urgence, on enlève le produit et on l’administre rapidement. En plus, quand vous avez un médicament ou le dosage est tel qu’on peut mettre ça à trois enfants, pour la même ampoule, si c’est la DIN, on va rentabiliser, prendre le médicament scinder en trois donner à trois enfants au lieu de prendre le médicament donner à un enfant et jeter le reste. La DIN aide à régler ces problèmes », a confié le Docteur Dabayé Abila.

Les patients louent l’initiative mais évoquent régulièrement le manque de certains produits et le nombre insuffisant du personnel soignant. « Même s’il n’y a pas les accompagnants à coté de nous, nous sommes bien pris en charge », apprécie Guigumdé/Sawadogo Annick admise au service maternité.

Guigumdé/Sawadogo Annick, patiente admise au service maternité

À Pierre Thiombiano, un accompagnant d’ajouter qu’ « il y a beaucoup de produits qui sont disponibles si c’est à payer ça ne sera pas à la portée de tout le monde. Mais il y a des médicaments qu’on part acheter dans les pharmacies privées car ça ne se trouve pas à l’intérieur. Le personnel n’est pas suffisant. Souvent on peut avoir un agent qui va s’occuper plus de 10 bébés ».

Les acteurs évoquent l’insuffisance du personnel, le manque et l’inadéquation des d’infrastructures, mais également plaident pour le renforcement de la ressource humaine afin de pouvoir élargir la mise en œuvre de la DIN à tous les services du CHR.

Hommes de médias au CHR de Tenkodogo

La DIN est actuellement mise en œuvre dans les services qui appliquent la gratuité des soins. Elle est effective dans 12 formations sanitaires au Burkina Faso. Entre autres, les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) Pédiatrique Charles De Gaulle, Bogodogo, Tengandogo, des Centres Hospitaliers Régionaux (CHR) de Gaoua, Dori, Tenkodogo, Ziniaré et Fada N’Gourma.

Akim KY

Burkina 24

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