Mort de l’opposant Yaya Dillo au Tchad : De nombreuses zones d’ombre persistent

Au Tchad, après la mort de l’opposant Yaya Dillo, le 28 février dernier, les tensions se font encore sentir dans le pays. Il était l’un des opposants les plus farouches au pouvoir des Déby, père et fils.

Alors que le gouvernement jure encore qu’il a été tué les armes à la main, la famille du disparu dénonce ce qu’elle qualifie d’exécution sommaire et refuse de faire le deuil, en continuant d’exiger de la vérité.

Le Conseil national de transition tchadienne, convoqué le lundi 18 Mars matin, et presque à moitié vide a voté à 103 voix en faveur d’une résolution de soutien au président Mahamat Idriss Déby, et l’ont félicité pour « avoir ouvert une enquête pour faire toute la lumière sur les malheureux événements des 27 et 28 février 2024 afin d’en situer les responsabilités », rapporte RFI.

Le procureur – près le TGI de Ndjamena – s’est rendu, avec tout un pôle de magistrats, au bagne de Koro-Toro pour enquêter sur les violences qui ont entouré la mort de Yaya Dillo les 27 et 28 février derniers.

« Ils ont entendus tous ceux qui sont détenus dans le cadre de ce dossier et sont en train de travailler sur leur rapport qui sera prêt d’ici deux jours », rapporte une source qui précise que « c’est à ce moment-là qu’on en saura un peu plus ». Quant à l’enquête de type « internationale » annoncée par le Premier ministre, Succès Masra, elle n’a pas encore débuté. « Il fallait d’abord qu’on sache exactement ce qui s’est passé, avant de lancer une enquête internationale », a justifié une autre source en expliquant qu’à ce stade rien n’avait encore été décidé ni sur sa nature ni sur sa composition même si « son principe a été acté », a-t-elle insisté.

A ce stade de l’enquête, de nombreuses zones d’ombre subsistent trois semaines près cette explosion de violence. Au point même où ni le gouvernement, ni la justice tchadienne, personne ne peut à ce jour donner avec exactitude le nombre de personnes tuées en même temps que l’opposant Yaya Dillo.