Travail domestique non rémunéré : Au tour des acteurs de la société civile de faire le plaidoyer
Le Consortium régional pour la recherche en économie générationnelle (CREG) en collaboration avec Population Référence Bureau (PRB) a organisé une concertation de haut niveau avec les acteurs de la société civile sur le travail domestique non rémunéré et l’économie du soin au Burkina Faso. La cérémonie officielle d’ouverture de cette concertation est intervenue le vendredi 26 avril 2024 à Ouagadougou.
La présente rencontre avec les acteurs de la société civile, des dires de Gustave Bambara, économiste et spécialiste en population et développement, se veut un cadre interpellateur sur la nécessité d’anticiper au regard du changement en cours et de la dynamique de l’économie.
« En 2018, on a mené une enquête sur toute l’étendue du territoire avec environ 7 200 ménages. Et ce qui est ressorti, c’est que globalement les hommes, sur le marché du travail rémunéré, faisaient environ 7h15 min par jour alors que pour les femmes c’est autour de 4h par jour.
Pour les travaux domestiques non rémunérés, les femmes font autour de 4h 32min alors que les hommes ne font que moins de 30 min par jour. Et quand on valorise le volume de ces travaux domestiques non rémunérés en termes monétaires, nous sommes autour de 2 600 milliards de F CFA, qui représentent environ 30% du Produit intérieur brut (PIB) de 2018 », a-t-il informé.
Ces résultats, à l’en croire, mettent en évidence que socialement nous devons reconnaitre le travail que les femmes font pour la société, pour l’économie du Burkina Faso. « C’est un travail dans l’ombre que les femmes font, mais qui n’est pas reconnu dans la comptabilité nationale ni dans le calcul du PIB », a-t-il déploré.
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Ce sont sur ces insuffisances, a-t-il en somme dit, qu’ils veulent « échanger avec les acteurs de la société civile pour faire savoir que la tendance est en train de changer ; qu’il faut qu’on anticipe si nous voulons que les femmes soient autonomes, sur le marché ; créer des services pour voir comment garder les enfants, prendre en charge les personnes âgées ».
Pour Bénédicte Bailou, Directrice exécutive du mouvement citoyen Féminin-in, cette rencontre va permettre aux acteurs de la société civile de s’approprier les résultats obtenus (ndlr, de l’enquête menée en 2018) afin qu’à leur tour ils puissent faire aussi des plaidoyers pour que cette question soit prise en compte par les autorités dans le cadre des politiques publiques en matière économique et sociale.
Pour rappel, cette rencontre avec les acteurs de la société civile fait suite à deux autres rencontres sur la même question. La première rencontre a concerné les parlementaires et la seconde, les départements ministériels.
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24
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