Journée mondiale de l’étudiant : « La France a installé au Burkina Faso un système éducatif pour l’intérêt de la France » (Pr Félix Vallean)

publicite

L’Union des groupes bibliques du Burkina (UGBB) a commémoré la journée mondiale de l’étudiant le vendredi 18 octobre 2024 à Ouagadougou. La commémoration s’est matérialisée par un panel autour du thème « Quelle éducation pour l’émergence d’une génération de citoyens intègres, compétents ? ». 

La suite après cette publicité

Réfléchir sur la question de l’éducation au Burkina Faso, le contextualiser, c’est ce qui a motivé la tenue de la conférence sur la thématique « Quelle éducation pour l’émergence d’une génération de citoyens intègres, compétents ? ».

Le secrétaire général de l’UGBB, Dieudonné Tindano a soutenu que l’objectif est de créer est une tribune pour échanger véritablement sur la question de l’éducation dans sa globalité, du primaire jusqu’au cycle universitaire.

Dieudonné Tindano secrétaire général de l’UGBB
Dieudonné Tindano secrétaire général de l’UGBB

« Nous sommes tous passés par l’université et par le lycée, nous voyons les difficultés auxquelles nous sommes confrontés… Vous êtes 100 au départ et vous êtes 10 à l’arrivée après 20 ans de formation. Pourquoi ? Parce qu’il y a un système qui est là.

Comment travailler à permettre au maximum de personnes non seulement de commencer l’éducation, mais aussi de terminer ce processus tout en restant enracinés dans les valeurs qui sont les nôtres. Des valeurs de développement, de citoyenneté qui concernent notre nation », s’est-il questionné.

Pour répondre à cette problématique, trois sous-thèmes ont été développés. D’abord, il a été question de faire l’état des lieux de l’éducation au Burkina Faso. Ensuite, les échanges ont porté sur l’éducation dans les sociétés traditionnelles et émergence d’une génération de citoyens intègres.

Enfin, les panélistes ont porté un regard sociologique pour une éducation de qualité dans un contexte de diversité culturelle. Le Pr Félix Vallean qui s’est appesanti sur l’état des lieux de l’éducation a de prime abord décrié le système éducatif burkinabè.

Journée mondiale de l'étudiant
Journée mondiale de l’étudiant

Dans sa présentation, il a dispatché le système éducatif en trois étapes. A l’en croire, sur le plan historique, c’est une éducation coloniale. « La France a installé au Burkina Faso un système éducatif pour l’intérêt de la France. Cette éducation coloniale n’était pas pour l’intérêt de la Haute Volta de l’époque », a-t-il décrié. Outre cela, il a expliqué qu’à partir de l’indépendance, il a eu des innovations à travers des réformes pour contextualiser le système éducatif.

« On a eu beaucoup de réformes mais malheureusement jusqu’à présent les réformes n’ont pas permis d’aboutir aux résultats escomptés. Si on prend un point comme la langue nationale, une des réformes c’est le bilinguisme, introduire la langue nationale dans le système éducatif, jusqu’à présent nous avons toujours des difficultés de ce côté même si l’espoir est permis », a-t-il développé.

Lire aussi: « Si nous ne construisons pas le Burkina Faso, qui viendra le construire ? » (Dr Apollinaire Kyelem de Tambela)

Malgré les multiples innovations, Pr Félix Vallean a déploré que le système éducatif est budgétivore et toujours en difficulté. Nonobstant, il a proposé des solutions qui consistent d’une part à contextualiser le système éducatif, d’autre part à rendre l’école beaucoup plus pratique et préparer les élèves et étudiants à diversifier leurs champs afin de multiplier les opportunités.

« Il faut préparer les élèves et étudiants pendant qu’ils sont à l’école ; de préparer un emploi et non pas comme l’école coloniale nous a habitués à attendre que l’élève termine par exemple, aller jusqu’à un doctorat, et c’est après qu’il pense à l’emploi. 

Il faut pouvoir intégrer dans le système éducatif le principe d’une pédagogie de projet où l’enfant peut apprendre un métier tout en apprenant des choses de l’école. Il faut pouvoir promouvoir davantage la langue nationale. Je pense qu’on prend le bon chemin mais l’école est budgétivore. Ça demande beaucoup d’argent et nous avons encore des difficultés de ce point de vue », a-t-il proposé.

Aminata Catherine SANOU

Burkina 24

Écouter l’article
❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

publicite


publicite

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
×