Tribune | « Pourquoi l’embargo sur les diamants Centrafricains doit-il enfin être levé ? » (Souleymane Touré)

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Ceci est une tribune indépendante de Souleymane Touré, analyste politique, sur l’actualité internationale.

Mardi 12 novembre 2024, le processus de Kimberley se réunit à Dubaï pour une assemblée plénière présidée par les Émirats arabes unis. Pour Bangui, le principal point à l’ordre du jour est la levée totale de l’embargo sur les exportations de diamants de la RCA, imposé après la crise politico-militaire de 2013.

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Rappelons que le processus de Kimberley a été créé en 2003 pour assurer aux consommateurs que les diamants qu’ils achètent ne sont pas des diamants bruts utilisés par des mouvements rebelles pour financer des conflits. Cependant, à ce jour, l’efficacité du processus de Kimberley peut être mise en doute, c’est pourquoi la République centrafricaine a longtemps plaidé pour la levée totale de l’embargo sur les diamants centrafricains.

En septembre 2024, pour la première fois depuis 2015, une mission d’experts a pu visiter plusieurs sites miniers en RCA et vérifier que les pratiques d’extraction et de commercialisation étaient conformes aux normes internationales visant à bloquer les diamants de sang provenant des zones de conflit. L’objectif principal de la mission était d’évaluer la situation sécuritaire dans le pays afin de déterminer si l’embargo sur les diamants centrafricains pouvait être levé. A l’issue de la mission, les experts ont notamment constaté des progrès dans le rétablissement de la paix et de la sécurité dans le pays.

Il est clair qu’après 11 ans de blocus, le pays a rempli toutes les exigences du processus de Kimberley, mais des sanctions injustes persistent. C’est pourquoi le gouvernement centrafricain et les leaders de la société civile, ainsi que les partenaires du pays, ont régulièrement plaidé en faveur de la levée complète de l’embargo sur les diamants centrafricains.

«Les conditions sont aujourd’hui réunies puisque, de notre côté, le problème sécuritaire ne se pose plu» et que l’exigence minimale de traçabilité a été réglée», a assuré le ministre des Mines et de la Géologie de la République centrafricaine Rufin Benam Beltoungou en septembre lors d’une visite d’experts du processus de Kimberley.

Selon Luc Florentin Simplice Brosseni Yali, le directeur général du Secrétariat permanent du processus de Kimberley, «les restrictions n’ont pénalisé que le gouvernement, pas les groupes rebelles : elles n’interdisent pas l’exploitation des champs miniers, seulement l’exportation des diamants extraits. Les artisans miniers exploitent les sites, vendent leur production à qui veut bien acheter et les diamants se retrouvent dans un système de contrebande».

De plus, lors de la dernière assemblée générale de l’ONU à New York, le Président de la Centrafrique Faustin-Archange Touadera a lui aussi plaidé pour une levée totale d’embargo en soulignant la situation «relativement stable» de son pays.

Le développement du secteur minier est nécessaire pour créer des emplois, revitaliser l’économie, augmenter les recettes publiques et renforcer les partenariats, c’est pourquoi l’embargo sur les diamants doit être levé pour le bien de la République centrafricaine.

Souleymane Touré

Analyste politique

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