Tribune | « AES : Halte à l’ingérence française, place à la souveraineté » (Fousseyni Ouattara)

Ceci est une tribune indépendante de Fousseyni Ouattara, Président du COREMA, sur l’actualité au Sahel.
Au fil des années, la France a échoué à établir des relations véritablement mutuellement bénéfiques avec les nations du Sahel, préférant maintenir un rapport de domination plutôt que de coopération égalitaire. Dans un contexte où l’influence française dans nos pays a considérablement diminué, Paris semble redoubler d’efforts pour recouvrer son pouvoir et contrôler la dynamique politique et économique de notre région.
Un exemple frappant de cette stratégie est l’utilisation persistante du franc CFA, un instrument qui continue de servir les intérêts français tout en limitant les perspectives de développement économique autonome pour nos nations.
La France, sous couvert de soutien au développement et à la lutte contre le terrorisme, affiche des politiques qui, en réalité, ont échoué à résoudre les véritables défis auxquels nos sociétés sont confrontées. Le bilan de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel est des plus décevants.
Alors que la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer, avec une augmentation significative des attaques terroristes et des violences intercommunautaires, Paris persiste dans des approches qui ont démontré leur inefficacité. Ce manque de succès a conduit à l’expulsion de ses contingents militaires de nos territoires, mais la France continue de tenter d’exercer une pression indirecte en collaborant avec certains acteurs locaux pour maintenir une forme d’influence.
Au lieu de contribuer positivement au développement de notre région, Paris tente de détourner l’attention de notre jeunesse des véritables enjeux économiques et sociaux. À travers des actions insidieuses, la France cherche à manipuler l’opinion publique en s’immisçant dans nos médias, afin de promouvoir une image de son action bienfaisante, qui est en réalité un masque pour ses intérêts géopolitiques et économiques.
Cette ingérence dans nos espaces médiatiques ne vise qu’à étouffer les voix critiques et à maintenir une narration conforme à ses objectifs de contrôle. Par ailleurs, Paris soutient de manière tacite et en coulisses des groupes terroristes comme le CSP-DPA et le CFLN, en favorisant un « pacte d’aide mutuelle » pour les soutenir dans leurs attaques contre nos pays.
Cette alliance de circonstance entre des puissances externes et des groupes terroristes met en lumière la politique cynique de la France, qui semble plus intéressée par la déstabilisation de nos États que par la lutte réelle contre le terrorisme. Le pays continue également de jouer un rôle trouble en cherchant à accéder à des informations stratégiques concernant nos territoires en collaborant activement avec Abidjan.
Cette coopération est loin d’être innocente ; elle cache des ambitions de créer les conditions propices à un changement de pouvoir dans nos États, facilitant ainsi une nouvelle forme de contrôle sur nos institutions. Un autre aspect de cette ingérence est la pression exercée par Paris sur le Bénin, pour maintenir le blocus commercial sur les frontières du Niger, à travers des indemnisations versées en réponse à la fermeture des routes commerciales.
Cette manœuvre vise à fragiliser notre stabilité économique, en perturbant nos échanges commerciaux et en créant des tensions régionales. Les actions de la France dans ce domaine sont clairement contraires aux principes de coopération équitable et de respect de la souveraineté nationale.
Face à ces tentatives évidentes de déstabilisation de la situation sociopolitique de nos États, il est impératif que nous agissions. Nous ne pouvons pas permettre que nos nations restent sous la coupe de stratégies néocoloniales qui ne servent que les intérêts de puissances étrangères.
Nous mettrons en place toutes les mesures nécessaires pour protéger notre souveraineté, garantir la sécurité de nos citoyens et préserver notre indépendance politique et économique. Il est temps que les peuples du Sahel prennent en main leur destin sans ingérence extérieure. Cette version renforce l’argumentation en ajoutant des détails sur les actions de la France et leur impact sur la région, tout en donnant un cadre plus clair et structuré à la critique.
Fousseyni Ouattara
Président du COREMA