Burkina Faso : La journée mondiale de lutte contre le sida placée sous le signe de la résilience et de l’innovation

La Journée mondiale de lutte contre le Sida a été célébrée le vendredi 5 décembre 2025 à Ouagadougou, sous le thème « Surmonter les perturbations, transformer la réponse au sida ». Une commémoration marquée par des appels à la résilience, à l’innovation et à une mobilisation renouvelée face à la baisse mondiale des financements dédiés à la santé.
La Journée mondiale contre le sida est organisée chaque 1er décembre dans le monde entier. Au Burkina Faso c’est le vendredi 5 décembre 2025 que cette journée a été commémorée. Dr. Seydou Ouattara, secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST, a dressé un tableau préoccupant de la situation de la lutte. Selon lui, la réduction des contributions des principaux bailleurs exige des pays comme le Burkina Faso un engagement plus ferme.
« Nous devons aujourd’hui, plus que jamais, redoubler de force pour faire face aux défis actuels. C’est le seul gage pour maintenir les acquis et atteindre nos objectifs d’élimination de la pandémie en 2030 », a-t-il insisté.

Au nom des acteurs de terrain, Akim Kaboré a livré un témoignage poignant sur la réalité quotidienne des personnes vivant avec le VIH. « Porter le VIH, c’est vivre avec une vulnérabilité quotidienne et la peur du regard des autres. Ne baissons pas la garde face à l’indifférence et à l’ignorance, car le VIH existe toujours », a-t-il rappelé. Pour lui, cette journée constitue un moment d’introspection et de reconnaissance du chemin parcouru, mais aussi des douleurs persistantes.
Le directeur pays de l’ONUSIDA, Joy Backory, a rappelé l’ampleur au niveau mondial. Il a rappelé qu’en 2024, 40,8 millions de personnes vivaient avec le VIH, dont 1,3 million nouvellement infectées, tandis que 630 000 décès liés au VIH étaient enregistrés. « Ces chiffres représentent des vies, des familles, des trajectoires brisées. Ils rappellent l’urgence d’une mobilisation renouvelée », a-t-il insisté.

Face aux perturbations, il a proposé des pistes d’innovation, dont la budgétisation axée sur les résultats, l’optimisation des achats, et l’adoption de nouveaux outils scientifiques. Parmi les avancées majeures, il a cité le Lenacapavir. « L’introduction du Lenacapavir, c’est un médicament injectable de prévention primaire administré seulement deux fois par an, c’est une avancée majeure. Son efficacité démontrée est exceptionnelle. Et les partenariats mis en place ont permis de garantir l’accès générique à moins de 40 dollars par an par personne », a-t-il lancé.
Les partenaires techniques et financiers ont réaffirmé leur engagement à soutenir le Burkina Faso dans la construction d’un système résilient.
Dr. Robert Lucien Marie Kargougou, Représentant le capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso, président du Conseil national de lutte contre les SIDA et les IST, a indiqué que cette journée permet d’évaluer les avancées, les insuffisances et les priorités stratégiques.
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A l’écouter, le Burkina Faso présente une épidémie de type mixte, avec moins de 1% de prévalence dans la population générale, mais des poches de forte concentration dans certains groupes spécifiques.
« Les principaux résultats de la réponse nationale au VIH en fin de 2024 se présentent comme suivent. La baisse de la prévalence du VIH en population générale passant de 7,17% en 1997 est à 0,5% en 2024. 894 000 femmes enceintes ont été dépistées dans le cadre de la très haute élimination de la transition de la mère à l’enfant du VIH de la syphilis et de l’hépatite B. La cascade de 3 x 95 montres que 84 000 personnes connaissent leur statut VIH soit 89%.
100% des personnes dépistées positives au VIH sont sous traitement ARV mais seulement 66% des personnes sous traitement ARV ont une charge virale supprimée. Ces données nous interpellent sur la nécessité intérieure de poursuivre et de renforcer nos efforts afin d’être au rendez-vous de 2030 à savoir l’élimination du VIH », a-t-il précisé.

Pour le ministre, cela justifie la nécessité d’intensifier la prévention combinée auprès des groupes vulnérables. Il s’agit des jeunes, des personnes déplacées internes, des FDS, des VDP, ainsi que le renforcement de la réponse pédiatrique et de l’accompagnement communautaire.

Au terme de la cérémonie, 13 personnalités ont été décorées pour leur engagement, et 18 structures issues de ministères, institutions et entreprises ont été distinguées pour leur contribution à la lutte contre le VIH/Sida.




