Handicap et contraception : MSI Burkina engage les médias pour une inclusion réelle

À l’occasion de la Journée mondiale de la contraception, commémorée en différé, l’ONG Marie Stopes International (MSI) Burkina Faso a réuni une quarantaine de journalistes, le jeudi 18 décembre 2025 à Ouagadougou. Cette rencontre visait à briser les barrières qui entravent l’accès des personnes en situation de handicap aux services de santé sexuelle et reproductive.
Placée sous le thème « L’accès aux services de planification familiale par les femmes et filles en situation de handicap physique et mental : défis et pistes de solutions », la rencontre a permis d’ouvrir un dialogue franc sur une problématique encore peu visible dans l’espace public.
Pour Yasmina Sarr, porte-parole du représentant résident de MSI Burkina Faso, le choix de ce thème s’inscrit pleinement dans la Vision 2030 de l’organisation, fondée sur le principe de ne laisser personne de côté. Elle a souligné le rôle stratégique des médias dans la promotion de l’équité et de l’inclusion.

« L’implication des médias est cruciale pour transformer cette vision en actions concrètes et amplifier l’impact de nos interventions auprès des populations les plus marginalisées », a-t-elle expliqué.
Selon elle, le handicap et la vulnérabilité sociale constituent encore des obstacles majeurs à l’accès équitable aux soins de santé sexuelle et reproductive.
« En tant qu’organisation engagée, nous sommes conscients que le handicap est un facteur aggravant d’exclusion. C’est pourquoi nous sommes déterminés à intégrer pleinement l’approche genre, équité et inclusion dans toutes nos interventions », a-t-elle affirmé.

Présent à cette rencontre, Souleymane Bagayan, représentant le gouverneur de la région du Kadiogo, a salué une initiative qu’il juge nécessaire et opportune. Pour lui, cette sensibilisation des professionnels des médias contribuera à améliorer la qualité du traitement des questions liées à la santé sexuelle des personnes en situation de handicap, une frange de la population souvent reléguée au second plan.
« Ce sont des personnes fréquemment marginalisées et exclues. Cette activité est essentielle, car elle touche directement une couche vulnérable qui souffre souvent en silence », a-t-il souligné.
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Le temps fort de la journée a été le témoignage poignant de Phadilatou Gouem, présidente de l’association Vivre de Nouveau, qui a levé le voile sur les nombreuses difficultés auxquelles font face les femmes handicapées dans les structures de santé.
Elle a évoqué, entre autres, le manque de fauteuils roulants, l’inadéquation des rampes d’accès, souvent non conformes aux normes, ainsi que les préjugés persistants de certains professionnels de santé et de l’entourage.
« Nous rencontrons d’énormes difficultés pour utiliser les tables de consultation, d’accouchement ou les lits d’hospitalisation à cause de leur hauteur inadaptée », a-t-elle expliqué. Elle a également dénoncé des situations qu’elle qualifie d’indignes, où, faute d’équipements modulables, certaines femmes en situation de handicap ont dû être consultées à même le sol.

À travers cette rencontre avec les médias, MSI Burkina Faso entend non seulement renforcer la sensibilisation, mais aussi encourager une couverture médiatique plus inclusive et respectueuse des droits des personnes en situation de handicap, en particulier dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive.
Aminata Catherine SANOU
Burkina 24




